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Internationale

Transition tchadienne : Le coq gaulois condamné à veiller au grain

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A quelques différences près, ce sont les scénarios togolais et gabonais qui sont en train de s’écrire à N’Djaména. Le père mort, on se rappelle que Faure Eyadéma en 2005, et Ali Bongo Ondimba en 2009 ont naturellement hérité du fauteuil de papa avec la bénédiction du parti au pouvoir et surtout de l’armée.

Au Tchad, l’affaire a été d’autant plus rondement menée que Mahamat Idriss Déby n’était autre que le patron de la garde prétorienne de son géniteur, fauché le 20 avril dernier au front alors qu’il était allé combattre les rebelles du FACT qui menaçaient de marcher sur la capitale.

Le président de l’Assemblée nationale devait constitutionnellement assurer l’intérim, le temps d’organiser une nouvelle élection présidentielle. S’est-il débiné comme l’affirme la vulgate officielle, de son propre chef, ou l’y a-t-on contraint ? Sauf à être fou ou particulièrement téméraire, on ne voit pas comment il aurait pu s’asseoir sur le trône vacant, car même si Idi est décédé, le système qu’il a mis en place durant ces trois dernières décennies ne s’est pas effondré pour autant.

Reste cependant une question lancinante. La France a-t-elle, en coulisse, soutenu ou cautionné cette transition bancale qui confine au coup d’Etat ? Comment ne pas se poser la question au regard du ton on ne peut plus mesuré du communiqué dans lequel Paris dit avoir perdu un ami courageux et « prend acte de l’annonce par les autorités tchadiennes de la mise en place d’un Conseil militaire de transition… » Le Coq gaulois prend donc seulement acte, lui qui d’habitude monte sur ses ergots pour fustiger tout changement inconstitutionnel du pouvoir et réclamer un retour rapide à une vie constitutionnelle normale.

Mais faut-il vraiment s’en étonner ? Pas du tout, quand on sait que c’est l’hexagone, précisément sa direction générale des services extérieurs (DGSE) qui a aidé Déby à s’installer au pouvoir en chassant le dictateur Hissène Habré. Faut-il s’en étonner quand on sait que de François Mitterrand à Emmanuel Macron, tous les locataires de l’Elysée ont bichonné le Warrior, volant régulièrement à son secours quand les rebelles menaçaient son régime, comme ce fut le cas en 2006, 2008 et plus récemment en 2019. Faut-il enfin s’en étonner quand on sait que le Tchad qui abrite l’état major de Barkhane était de loin l’allié le plus vaillant de la France dans sa lutte contre le terrorisme au Sahel.

Pour toutes ces raisons, on a beau crier aux relents françafricains de cette relation privilégiée, la France ne peut que suivre de très près - et c’est un euphémisme - ce qui se passe actuellement au Tchad, avec pour unique ligne de conduite la stabilité et l’intégrité du pays. Mais realpolitik oblige, on aurait tort de lui en tenir rigueur, car si le pion tchadien devait tomber, on assisterait à un effet domino dans une région déjà bien tourmentée.

H. Marie Ouédraogo




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