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Enquête du jeudi : Que sont devenues les buanderies publiques de Treichville ?

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Treichville s’est toujours distinguée des autres communes d’Abidjan par ses rues et avenues bien tracées, l’organisation de l’espace urbain, mais aussi par sa chaleur culturelle. Toutes les communautés d’Afrique de l’ouest y sont représentées. Ce qui lui vaut d’ailleurs le surnom de commune ‘’ N’Zassa’’, c’est-à-dire celle du brassage culturel

Treichville avait aussi cette particularité que constituaient les buanderies publiques sur plusieurs rues. Des lieux de lavage des linges où se retrouvaient quotidiennement, des hommes et des femmes, pratiquant la lessive.

Pendant plus de trois décennies, à compter de peu avant 1960, au cours desquelles, l’on pouvait dénombrer plusieurs de ces lieux, dans une ambiance généralement bon enfant, la lessive de tout type de linge y était effectuée, du matin au soir. Se tenant côte à côte, assis sur les talons, ou simplement accroupis pour certains, lavandiers et lavandières frottaient les linges avec une impressionnante vigueur, après les avoir savonnés, jusqu’à ce qu’ils soient débarrasés de leurs saletés. Cela, sur des planches à laver, dans des bassines ou encore, sur le sol cimenté. L’eau était fournie par des robinets situés au milieu de l’installation qui formait une espèce de bassin. Là, des enfants prenaient le malin plaisir de venir se baigner, plutôt que d’aller le faire dans une piscine appropriée.

Aujourd’hui , Treichville ne compte plus que deux buanderies . Elles sont situées sur l’avenue 19 rue 37 barrée et l’avenue 5 rue 14 barrée également L’eau y est reccueillie et mise dans des barriques entreposées les unes après les autres et derrière lesquelles , se tiennent essentiellement des hommes, pour effectuer la lessive pratiquement à même le sol pour certains d’entre eux.



Pourquoi ne les a t-elle pas conservées ?


Les temps ont bel et bien changé. La commune de Treichville comme toutes les autres, n’a pas échappé au train du modernisme, qui a vu s’ouvrir ici et là, des pressings ou blanchisseries modernes, dotés d’équipements et appareils facilitant à la fois la lessive en même temps que le repassage des vêtements. Du coup, les buanderies étaient passées de mode. N’étant plus fréquentées que par une poignée d’individus. La tendance étant désormais d’aller chez les blanchisseurs du coin,qui lavent et repassent dans des conditions plus pratiques et hygiéniques, les vêtements qui leur sont confiés.

Mais malgré ce changement, de nombreux hommes ont continué à vivre de cette activité de lavandier. Ce sont généralement de jeunes gens, ressortissants des pays de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), venus se faire une place au soleil à Abidjan.

. Pour la lessive des pantalons, chemises et pagnes, le client débourse 150 à 200 Cfa. Les tenues des travailleurs sont lavées à 500 Fcfa l’unité. Abdoulaye Kafando, est le responsable de la buanderie de l’avenue 19. « Je tiens du fond du cœur à remercier le maire Amichia François. Il nous a dit sincèrement qu’il ne pouvait pas nous chasser, parce que plus de 50 personnes travaillent ici et nourrissent leurs familles. Comme vous le constatez, ce sont de nombreux uniformes de travail appartenant aux entreprises que nous lavons et cela demande beaucoup d’efforts. Le service d’hygiène vient faire son constat chaque lundi. Au niveau des taxes municipales, nous payons 52000 F CFA chaque mois à la mairie, Nous réglons aussi à temps, les factures d’eau et d’électricité que nous recevons . Ce n’est pas facile mais par la grâce de Dieu, nous disons que ça va et encore merci au maire Amichia François » déclare Abdoulaye Kafando.

Pendant que nous l’écoutions, un véhicule d’une société de mécanique générale est venu déposer un lot de tenues de travail salies par des huiles de moteur usagées. Qu’ils devront s’employer à rendre propres au bout d’une semaine. C’est tout dire, sur leur attachement à la clientèle que représente ces entreprises qui les sollicite régulièrement..

A la buanderie de l’avenue 5, nous avons trouvé une vingtaine de jeunes, tous ressortissants de la sous région ( Mali, Burkina Faso) à l’œuvre. Ils affirment qu’ils sont à l’aventure et que pour eux, travailler dans cette buanderie est une aubaine.

Le chef des lieux, Tanapo Mamoudou, malien a tenu à remercier aussi le maire Amichia François, grâce à qui dit-il, ce lieu n’a pas encore été démoli.

Mais, la question que l’on ne peut s’empêcher de se poser, est celle de savoir pour combien de temps encore, ces deux buanderies rescapées seront-elles fonctionnelles ? Car nous avons constaté la vétusté des installations et du matériel ( bacs à lessive, planches à laver, sêche-linge, cordes à linge, …) que la mairie ne semble prête à restaurer. Car, soutient son directeur de la communication, Sébastien Kolliabo au nom du service technique « l’usage des buanderies est d’un autre âge. Les habitants de la commune sont beaucoup plus interessés par les blanchisseries que l’on peut rencontrer partout à Treichiville. » Ne pourrait-on pas les entretenir, pour en faire des lieux touristiques ? En ce sens qu’elles renvoient le visiteur à une certaine époque de ce que fut la vie à Treichville.


Sékou Koné








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