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L’Enquête du jeudi: Consommation courante de la Chicha, Un effet de mode dangereux pour la jeunesse ivoirienne

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Depuis quelques temps, la consommation de la chicha a pris de l’ampleur dans la capitale économique ivoirienne. Fumée autrefois dans certains restaurants et terrasses de Marcory, zone 4 et Biétry par des personnes relativement âgées, ressortissantes des pays du Maghreb et du Liban, la consommation de la chicha s’est aujourd’hui déportée dans tous les autres quartiers et maquis d’Abidjan. Et le nombre de ses consommateurs, ne fait qu’augmenter de jours en jours. Un effet de mode dangereux dont il ne faut point encourager ou laisser faire la pratique. Qu’est-ce que la Chicha ? quelle est son origine et qu’est-ce qui attire tant les jeunes vers cette nouvelle forme de cigarette ?

D’origine magrébine, la chicha appelée encore narguilé ou hooka, selon la région du monde où l’on se trouve, est une pipe à eau utilisée pour fumer du tabac. Elle est généralement composée de tabac 28 %, de mélasse 70 % (liquide sirupeux contenant du sucre), et d’arômes 2%. Qui confèrent à ce produit des goûts et parfums variés (Pomme, fraise, menthe, raisin etc..). Le mélange est placé dans une douille conduisant par aspiration la fumée au fond d’un vase rempli d’eau. Celui-ci est chauffé dans le tube d’une braise ardente, séparé généralement par un papier aluminium percé. Un ou plusieurs tuyaux sont reliés au sommet du récipient pour permettre aux utilisateurs d’inhaler la fumée.

Différentes marques

Désormais consommée en majorité par les jeunes de 18 à 25 ans, la Chicha a une multitude de marques à travers le monde. Parmi celles-ci, nous pouvons citer Adalya, Alfaker, Syndi, Mazaya. La plus connue ici en Côte d’Ivoire est Love 66. Ces produits proviennent généralement du Maroc, du Liban, de l’Egypte et de la Tunisie. Mais, on n’en trouve aujourd’hui dans plusieurs boutiques et magasins de la capitale économique. Ainsi que les équipements d’utilisation qui vont avec.

« La Chicha ce n’est pas de la drogue comme beaucoup le pensent. Ce sont des plantes faites à base de parfums. En plus, elle ne contient que 0.5% de nicotine », nous explique Diakité Alassane, un étudiant consommateur de la Chicha âgé de 23 ans, que nous avons rencontré le samedi 6 mars dans son grin à Yopougon Maroc.

Yakamine Cintiche est une élève âgée 18 ans. C’est une des nombreux consommateurs de la Chicha, qui prend du plaisir à fumer cette pipe à vapeur. Nous l’avons rencontrée le vendredi 5 mars dernier, dans un bar à Marcory résidentiel, en compagnie de ses copains. « On fume la Chicha pour nous distraire, se faire plaisir ‘’s’enjailler’’ comme on le dit dans notre jargon », dit-elle, avec une certaine dose d’insouciance.

Et un autre d’ajouter : « La Chicha n’est pas toxique. Ça sent bon. Et, Il n’y a pas d’effets secondaires après sa prise. En la fumant, nous ressentons une sensation de vigueur, et cela nous met en éveil toute la journée », nous confie Bolo Ange, un vendeur de vêtements âgé de 25 ans, rencontré le lundi 8 mars, dans son magasin à Adjamé mosquée.

Des risques pour la santé

Comme la tige de cigarette, la consommation abusive de la Chicha n’est pas sans conséquence. Selon un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le fumeur de la chicha et la personne exposée à la fumée qui en émane, faisant d’elle une consommatrice passive, sont exposés aux mêmes risques de contraction de maladies pulmonaires, cardiovasculaires et cancérogènes qu’un fumeur de cigarette.

Toutes choses qu’ignorent sans nul doute, ces jeunes gens. Devenant par ce fait même, de potentiels victimes en devenir de ces différentes maladies. Et qu’il serait convenant de sensibiliser, d’informer sur les dangers auxquels ils exposent leur santé au quotidien, par l’inhalation de la Chicha. Un plaisir mortel en soit qu’ils doivent cesser d’ignorer, avant même de développer des addictions en la matière, qui seront par la suite assez difficiles à combattre Il convient aussi de relever que ce sont de très jeunes élèves qui s’adonnent de plus en plus à cette pratique. Aussi bien les soirs quand ils reviennent des cours, comme les week-ends. Voilà qui inquiète plus d’un observateur.

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Boubakar Barry


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