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Côte d'Ivoire. Médias. "Sans per diem, nous sommes perdus" (Correspondants de presse)

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Les correspondants de presse de Côte d’Ivoire sont la cinquième roue de la charrette dans le corps professionnel des médias ivoiriens. Pour s’imprégner de leur réalité, le président national de l’UNAJCOP-CI (Union Nationale des Journalistes Correspondants de Presse de Côte d’Ivoire), Ladji Abou Sanogo a entrepris récemment une tournée dans plusieurs localités du pays pour rencontrer ses confrères.


Sans salaire ni carte de presse


Accompagné d’une forte délégation, le patron des correspondants de presse de Côte d’Ivoire a entamé son périple, le jeudi 18 février 2021, dans la capitale de la région de la Marahoué, Bouaflé (Centre Ouest du pays). Au nombre d’une dizaine, les journalistes correspondants de cette localité ont expliqué à leur président qu’ils travaillent sans salaire. Et ce, depuis plus de dix ans pour certains et cinq ans pour les plus jeunes. « Comment peut-on être de bons journalistes dans ces conditions ? Nous avons faim ! » a explosé le plus âgé du groupe.

Tous habillés dans des chemises défraîchies, des chaussures dont l’état de « santé » laisse à désirer, ils n’ont qu’une obsession : vivre décemment de leur art. Chose difficile pour des journalistes qui n’ont même pas de carte de presse de leur rédaction. « C’est comme si nous travaillions au noir. Pas de salaire, pas d’assurance, pas de retraite parce que nous ne cotisations pas à la CNPS (caisse nationale de prévoyance sociale). Nos patrons sont vraiment méchants », condamne Guillaume, le secrétaire du bureau local des correspondants.


Sans per diem ,nous sommes perdus!


Le vendredi 19 février 2021, quand le patron des correspondants de presse de Côte d’Ivoire met pieds dans la Cité des Antilopes, à Daloa, il était pratiquement 11 h 30 mn. Le délégué de l’UNAJCOP-CI de cette localité, Bayo Fatim mobilise alors ses troupes et reçoit Ladji Abou Sanogo et sa délégation en fanfare. D’habitude, ils sont plus nombreux, témoigne un journaliste. Au moins une trentaine. Ce vendredi, ils sont juste une quinzaine. Bayo Fatim explique les raisons. « Monsieur le Président, comme vous le savez, plus de la moitié de nos confrères sont en reportage. L’actualité est vraiment dense aujourd’hui dans notre localité. Nos confrères vous prient de bien vouloir les excuser », plaide M. Bayo. Le président acquiesce. Nous comprenons que le message est passé. Dans la foulée, quelqu’un murmure : « Sans perdiem, nous sommes perdus. Le président comprendra ».


Invités à se mettre à jour


Nous comprenons alors que la situation n’est guère reluisante pour les correspondants de Daloa. Après les avoir écouté, Ladji Abou Sanogo a rassuré ses confrères qu’il mettra tout en œuvre afin que les choses changent dans le bon sens. Mieux, il a rassuré ses confrères qu’il a déjà eu des échanges avec les principaux syndicats de la presse privée et publique ivoiriennes. En outre, le président de l’UNAJCOP-CI a invité ses camarades à se mettre à jour, en postulant pour la Carte d’identité de journaliste professionnel (CIJP) et à postuler pour le concours Ebony. Mieux, il leur a dit que tous les correspondants ont intérêt à adhérer à la faîtière commune des correspondants pour une lutte collective. « L’espoir est permis », a ainsi encouragé le président Sanogo qui a pris congé de ses confrères de Daloa.


Traités comme des sous journalistes


A Man, à l’Ouest du pays, bon nombre de correspondants se débrouillent pour joindre les deux bouts. Entre animations de cérémonies et coaching d’hommes politiques, ils s’y mettent à fond pour arrondir les fins de mois. Arrondir les fins de mois ? Pas vraiment ! Puisque pour la majorité de ces journalistes, le salaire n’est qu’un leurre, une chimère. « Les piges ? Repassez demain. Nous ne vivons que de perdiems » reconnait l’un d'entre eux. Le premier responsable régional de la presse dans la région du Tonkpi, Kindo Oussenou qui se dévoue corps et âme pour ses confrères, est investi délégué régional de l’UNAJCOP-CI le samedi 20 février 2021. Au centre de ses revendications, il souhaite que ses confrères aient droit à un traitement raisonnable, en tant que journalistes professionnels. D’ailleurs, à Man, les autorités administratives et politiques ont de bons rapports avec les correspondants. Tous souhaitent une presse professionnelle, avec des journalistes responsables et consciencieux. « Pour ça, il va falloir que les patrons de presse arrêtent de traiter les correspondants comme des sous-journalistes. Nous en avons marre », fulmine Seydou Bandian, qui explique que, dans leurs différentes localités, ils sont chefs de service société, politique, sport, culture, et même rédacteur en chef et directeur de publication. A Man, les journalistes correspondants de presse ont bonne presse malgré les difficultés qu’ils rencontrent dans l’exercice de leur profession.


Koffi Koffi




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