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Politique

Troubles au Sénégal : Le point sur la situation, déjà 4 morts

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Les manifestations de soutien à l’opposant Ousmane Sonko arrêté mercredi se sont poursuivies vendredi dans tout le pays, faisant désormais quatre morts. Des troubles qui préoccupent l’Onu.

Dakar est actuellement méconnaissable. La capitale sénégalaise est semblable à un champ de bataille! Les rues sont jonchées de projectiles ayant servis dans l’affrontements entre manifestants et forces de l’ordre. Les contestataires ne décolèrent en effet pas et réclament toujours la libération d’Ousmane Sonko. La révolte populaire qui a éclaté il y a trois trois jours au Sénégal suite à l’arrestation de l’opposant et leader du mouvement politique Pastef s’est poursuivie vendredi dans tout le pays. De véritables scènes de guérillas urbaines ont eu lieu dans la capitale Dakar mais aussi dans les zones reculées du pays telles que Kolda ou encore Matam. Bilan : quatre morts, selon le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Abdoulaye Diome, qui s’est exprimé vendredi soir, lors d’un discours diffusé en direct à la télévision, précisant que ces morts ont eu lieu lors d’événements qui « relèvent du grand banditisme et de l’insurrection », accusant Ousmane Sonko d’avoir « lancé des appels à la violence » et à « l’insurrection ».

« Libérez Sonko ! »

« Libérez Sonko ! », ont scandé des groupes de manifestants dans le quartier populaire de la Médina, faisant face aux policiers chargés de rétablir l’ordre. Des blindés ont été positionnés auprès du palais de la présidence et ses accès ont été bouclés.

Considéré actuellement comme le leader de l’opposition et l’un des principaux concurrents à Macky Sall pour la présidentielle de 2024, l’interpellation d’Ousmane Sonko, qui suscite beaucoup d’espoir dans la jeunesse sénégalaise minée par le chômage, a provoqué la colère de ses partisans, mais aussi d’une grande partie de la population usée par des conditions de vie de plus en plus rudes. Des frustrations qui se sont accumulées au sein de la population qui vit en grande majorité sous le seuil de pauvreté et que la pandémie du covid-19 n’a pas épargnée. Depuis le début de la révolte populaire, les manifestants n’ont d’ailleurs pas cessé d’exprimer leur ressentiment contre Macky Sall, qu’ils tiennent pour le principal responsable de cette situation.

Les entreprises françaises attaquées et pillées

Depuis le début des troubles, plusieurs enseignes françaises ont été ciblées par les manifestants, telles que Total ou encore Auchan. Selon la direction du groupe Auchan, au moins une vingtaine de magasins ont été perdus, dont 14 attaqués et 10 pillés.

Face à la vive tension dans le pays, le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), Antonio Guterres, s’est dit vendredi « très préoccupé », appelant « à éviter une escalade ».

Les chaînes privées SenTv et Walfadjri suspendues, restrictions sur Internet

Des médias tels que les chaînes privées SenTv et Walfadjri ont été suspendues par le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA), les accusant de faire « l’apologie de la violence » en diffusant des « images incitant à des troubles de l’ordre public, ou « de nature à constituer une menace pour la stabilité nationale ou la cohésion sociale ». Des manifestants ont également pris d’assaut les locaux de la RFM, la radio privée de l’artiste Youssou Ndour, accusée d’être à la solde du pouvoir.

Des restrictions sur Internet ont aussi été constatées en particulier dans les services de messagerie privée tels que WhatsApp, où il était par moment impossible d’envoyer des messages vocaux, selon l’observatoire spécialisé Netblocks. Des dysfonctionnement ont notamment eu lieu sur le réseau social YouTube.

Reporter sans frontières condamne « les violations de la liberté de la presse »

De son côté, Reporter sans frontières a condamné une « vague de violations de la liberté de la presse inédite ces dernières années » au Sénégal. « Nous exhortons les autorités à ne pas faire de l’information et de ceux qui la produisent des victimes supplémentaires de ces violences, a déclaré le directeur du bureau Afrique de l’Ouest de RSF, Assane Diagne. « Nous demandons à l’autorité de régulation de lever les mesures de suspension qui constituent une sérieuse entrave à la liberté d’informer et d’être informé. Nous dénonçons également les attaques que rien ne justifie et rappelons aux autorités leur obligation d’assurer la sécurité des journalistes et de leur lieu de travail », a-t-il ajouté.

« Les militaires sont-ils formés pour le maintien et le rétablissement de l’ordre ? »

L’organisation de défense des droits de l’Homme Amnesty International a, pour sa part, exhorté les autorités sénégalaises à « immédiatement cesser les arrestations arbitraires d’opposants et d’activistes, à respecter la liberté de réunion pacifique et la liberté d’expression, et à faire la lumière sur la présence d’hommes armés de gourdins aux côtés des forces de sécurité ». Seydi Gassama, le directeur d’Amnesty International au Sénégal, a aussi dénoncé le fait que le gouverneur de Dakar ait également fait appel à l’armée « pour le maintien et le rétablissement de l’ordre sur toute l’étendue du territoire ». « Les militaires sont-ils formés pour le maintien et le rétablissement de l’ordre ? », s’est-t-il interrogé, exigeant notamment l’ouverture d’une enquête concernant les actes des forces de sécurité.

Ousmane Sonko de nouveau présenté au juge lundi

En attendant, Ousmane Sonko sera de nouveau présenté au juge lundi, selon ses avocats. Officiellement arrêté pour troubles à l’ordre public alors qu’il se rendait au tribunal où il était convoqué pour répondre aux accusations de viol d’une masseuse du nom de Adji Saar. S’il est ressorti vendredi du bureau du juge après y avoir été convoqué dans le cadre des accusations de viols présumés dont il fait l’objet il devra s’y rendre de nouveau lundi. Pour l’heure, selon ses avocats, qui dénoncent « une tentative de liquidation aux fins d’élimination d’un adversaire politique » Ousmane Sonko a été replacé en garde à vue dans la procédure pour « trouble à l’ordre public ».

Boubacar Fall à Dakar













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