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Gabon . Covid-19 : Pourquoi les populations sont-elles réfractaires au vaccin ?

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Le Gabon s’achemine tout doucement vers le bout de la voie menant au vaccin des populations dans le cadre de la riposte contre le Covid-19. Toutefois, les principaux intéressés désapprouvent majoritairement cette démarche, soi-disant, faite dans leur intérêt. Qu’est-ce qui peut expliquer une telle attitude ? Tentative d’explication.

La riposte contre le Covid-19 au Gabon s’apprête à prendre un nouveau tournant. Soucieuses de protéger les populations contre le terrible virus, les autorités, comme bien d’autres, ont opté pour la vaccination. Si cette option est présentée comme la plus à même de venir à bout de l’ennemi invisible, les populations, elles, se montrent plutôt réfractaires à l’idée de se faire injecter. Une attitude plutôt étrange, étant entendu que le vaccin, présenté comme un moyen de prévention et hypothétiquement sans danger, pourrait précipiter un retour à la vie normale, bouleversée depuis un an maintenant.

La peur, les thèses complotistes et autres rumeurs

Qu’est-ce qui peut donc motiver cette réticence des populations ? Il serait prétentieux de répondre clairement à cette question, mais plusieurs raisons peuvent expliquer cette attitude. On note, en premier lieu la peur et le refus de l’idée de servir de cobaye. Celle-ci est véhiculée et nourrie par les réseaux sociaux et certaines fake-news diffusées par les sites et organisations complotistes. Des sources diverses affirment par exemple que les vaccins à base d’ARN Messager pourraient modifier le code génétique des vaccinés tandis que de nombreux montages et (faux ?) reportages font état d’effets secondaires «bizarres». On parle également de l’inoculation, durant la vaccination, d’une micro-puce électronique devant permettre de fliquer, suivre partout ou traquer chaque personne vaccinée, surtout avec l’avènement de l’Internet 5G.

La suspicion est d’autant plus amplifiée que nombreux s’étonnent de ce que depuis plus de 50 ans pour le Cancer, et depuis plus de 30 ans pour le Sida, deux maladies fort mortifères, les vaccins n’ont toujours pas été découverts. Or, celui contre le nouveau Coronavirus a été trouvé en moins d’une année et élaboré en un temps record. L’apparition de “variants” du coronavirus, c’est-à-dire les mutations du virus, n’est pas aussi pour arranger les choses. Certains vont jusqu’à demander s’il ne va pas falloir se faire vacciner, chaque année, à chaque apparition d’un nouveau variant. Malgré que de nombreux spécialistes de par le monde s’échinent à tordre le cou à toutes ces théories en les démontant scientifiquement, la rumeur semble encore l’emporter.

Perte de confiance des populations vis-à-vis des dirigeants

Une autre raison pourrait être la perte de confiance des populations vis-à-vis de leurs dirigeants. Depuis le début de la pandémie, les autorités ont pris des décisions parfois querellées, visant à limiter la propagation du virus. Or, les mesures d’accompagnement adossées à ces mesures n’ont pas toujours été matérialisées. Ou, lorsqu’elles l’ont été, cela n’a pas suffi à atténuer les effets des décisions prise pour protéger les populations.

Une autre raison pour laquelle les populations sont réfractaires au vaccin, serait qu’elles voudraient se désolidariser du «Covid-Business» entretenu par les autorités. En effet, le Covid-19 apparait comme une véritable vache à lait pour plusieurs Etats africains, et le Gabon n’échappe pas à la règle. Si le pays a reçu gratuitement des doses de vaccin, de la Chine notamment, nul doute que leur utilisation effective lui assurera la pérennité de l’aide internationale qu’il a reçu jusqu’ici. Depuis le début de la pandémie, cette aide a atteint plusieurs centaines de milliards de francs CFA. La réticence des populations pourrait s’expliquer par l’attitude des autorités dans la gestion de la crise sanitaire.

L’accès à certains lieux et services conditionné par le vaccin ?

Ces dernières ont surtout brillé par la culture de la peur et l’application de la loi du plus fort, une quasi-absence de compassion ; se montrant très peu solidaires de la douleur des populations causées par les mesures restrictives. Dans le même sens, l’opacité autour de la gestion des cas Covid-19 a parfois exacerbé le sentiment d’un «foutage de gueule». Autant de raisons qui peuvent expliquer le peu d’intérêt pour le vaccin. D’autant que l’éventualité de la dangerosité du vaccin n’est pas totalement écartée, malgré les assurances des autorités.

Pour l’heure, le dispositif devant aboutir au vaccin se met progressivement en place. Le gouvernement a vite fait de préciser que le vaccin n’est nullement obligatoire. Mais va-t-il garder cette position jusqu’au bout ? Ne va-t-il pas à la longue exiger un certificat de vaccination pour accéder à certains services et lieux, comme c’est déjà le cas dans certains pays ? Dans cette dernière hypothèse, le pays pourrait bien enregistrer des mouvements de contestation, dont la plus spectaculaire jusqu’ici aura été la révolution des casseroles.

Stevie Mounombou 






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