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Enquête du jeudi .Infirmeries et cliniques privées d’Abidjan : 70% sont dans l’illégalité

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Depuis quelques années, l’on constate particulièrement dans la capitale économique ivoirienne, une floraison des infirmeries et cliniques privées.

Cependant, quand on sait que les normes médicales sont assez exigeantes, l’on ne peut s’empêcher de se demander si ces établissements privés, surtout ceux situés dans certains quartiers précaires d’Abidjan, fonctionnent conforment auxdites normes..

Une infirmerie est un local destiné à recevoir et donner les soins primaires aux malades et blessés légers. L’infirmerie est généralement situé dans une entreprise ou, à proximité d’un lieu d’activité réunissant un personnel nombreux. L’infirmerie peut aussi être à l’intérieur d’une école.

Le personnel médical est dirigé par un infirmier diplômé d’Etat et quelques collaborateurs.

La Clinique ou la polyclinique est un établissement de santé à but lucratif où des soins d’un niveau plus élévé sont administrés aux patients. Elle peut être une société à responsabilité limitée(Sarl) ou une société anonyme (Sa). En 2017, la Côte d’Ivoire comptait plus de 2000 établissements privés de santé


Des normes souvent foulées au pied


Nous avons visité plusieurs établissements privés situés au sud d’Abidjan. D’abord au sous quartier ‘’ Sans file’’ de la commune de Marcory.

Dans la matinée de ce samedi 13 février, pour avoir accès à la ‘’ clinique’’ qui nous intéresse dans ledit quartier, ce fut toute une gymnastique. La voie est insalubre et impratiquable. Le taxi refuse même de continuer. Après 20 mètres de marche, nous apercevons un ballet d’hommes et de femmes devant un bâtiment tout aussi insalubre, ressemblant plutôt à un magasin. Notre guide nous confirme que cet endroit est une clinique qui reçoit pratiquement tous les malades de ‘’ Sans file’’.

L’établissement dit sanitaire, ne montre en rien qu’il en est un. Pas d’autorisation affichée du ministère de la santé et de l’hygiène publique.

A l’intérieur, sur la terrasse d’accueil, une dame de blanc vêtu se présente à nous comme étant la Secrétaire du propriétaire des lieux, du directeur de la clinique .

Après des échanges, nous sommes reçu par le directeur( qui a préféré gardé l’anonymat).

Dans son bureau construit en bois, une chaleur suffocante se dégage.

Il nous conduit vers des malades couchés sur des lits à moins d’un mètre l’un de l’autre.

Une de ses patientes, Noura Sawadogo  ayant subit une chirurgie obstétricale des suites d’une césarienne à la Protection maternelle et infantile de Marcory ( PMI) a mal . Et ses parents, jugeant élevé les frais médicaux de la PMI ont choisi cet établissement.

Les premiers, avant analyse s’évalue à 40.000 F CFA.

Et le propriétaire, sachant bien que ses locaux ne répondent aucunement au minimum d’hygiène et exerçant dans l’illégalité a insisté que ‘’ son argent soit payé avant’’, étant donné que ‘’ ceci est son gagne-pain’’.

Nous quittons Marcory pour Koumassi.

Précisement au quartier populeux Inch’allah avec ses constructions anarchiques.

La-bas également, le constat est le même qu’à Marcory ( Sans File). Des infirmeries et cliniques privées clandestines y exercent en toute quiétude.

Les propriétaires de ces établissements abusant de l’analphabétisme et de la négligeance des habitants de ce quartier, pour leur santé reçoivent plusieurs patients.

Dans les trois centres que nous avons visités à Koumassi, aucune norme sanitaire n’est respectée, à commencer par le respect des mesures barrières, relativement à la pandémie à coronavirus.

Pas de matériels de soins de qualité, des chambres d’hospitalisation exiguës où nous respirons malgré nous, des ordeurs de médicaments.

A Treichville, par contre, nombre de cliniques privées semblent remplir les conditions de fonctionnement exigées par le ministère de tutelle. Lesquelles vont de l’état du local, de l’organisation pratique du système de fonctionnement, jusqu’aux différents équipements techniques et médicaux indispensables à une formation médicale digne de ce nom.

C’est le cas de la clinique médicale Roche, près de la Gare de Grand-Bassam, la clinique Hôtel Dieu, près du parc des Sports et de la clinique Nana Yamousso sur la rue 38, pour ne citer que celles-là.

Mieux, plusieurs de ces établissements ont même passé des accords de partenariats avec de nombreuses compagnies d’assurance.

« Je suis Chirurgien et patron de clinique. En tant que Docteur, j’ai prêté serment de sauver des vies dans le respect de notre corporation et selon les lois de notre pays. Ici à la clinique Nana Yamousso, nous mettons un point d’honneur sur la proprété, le respect des patients et nous nous attelons chaque jour, à obtenir du matériel médical de qualité » nous explique Dr Zakaria Sidibé.


Comment mettre fin à la clandestinité et à l’illégalité


Le ministère de la santé et de l’hygiène publique( MSHP) s’est engagée dans un combat sans merci contre ces établissements sanitaires illégaux et clandestins.

La lutte n’est évidemment pas facile, reconnaît Dr Marie-Josephe, directrice des établissements et professions sanitaires au MSHP. Car se sont plus de 70% des établissements sanitaires qui exercent dans l’illégalité.

En effet, selon elle, depuis 2019, le ministère a entrepris deux actions.

La première étant de faire en sorte que tous les établissements sanitaires aient une légalité, que déjà ils répondent aux critères d’existence. La seconde concerne ceux qui ne sont pas conforment à la première règle et qui doivent absolument fermer.

Mais dans la pratique, après plus d’un an de la prise de ces mesures, les lignes n’ont pas véritablement bougé.

Le ministère de la santé gagnerait à inflitrer tous les quartiers précaires d’Abidjan pour débusquer ces établissements clandestins.

C’est en tout cas, le souhait du président du Conseil d’Administration de l’association des cliniques privées de Côte d’Ivoire, Dr Boguifo Joseph."L’Etat doit doit jouer véritablement sa partition."

Dès l’instant où il s’agit de la vie des individus, il y a des textes réglementaires, notamment en ce qui concerne le coût des prestations.

On ne peut pas faire du commerce avec la santé dans l’illégalité, cela est dangereux pour les malades.

Vous ne pouvez attirer un patient qu’à partir de votre compétence. C’est pour cela qu’il y a dans les cliniques des prix plancher, en deça duquel vous ne puvez pas descendre » a révélé Dr Boguifo. Il demande à tous ces établissements se trouvant dans l’illégalité, à se faire identifier et à se mettre en règle, vis à vis de la loi pour sauver des vies humaines.

La réussite de ce combat nécessite encore plus d’engagement du ministère de la santé mais aussi des populations qui ne doivent se servir du prétexte du manque de moyens financiers, pour fréquenter ces établissements qui sont illégaux et ne disposent pas de matériels de pointe ou simplement appropriés. Surtout que selon Dr Bitty, dans le plan national de développement sanitaire ( PNDS) 2016-2020 , plus de 2 mille milliards F CFA sont affectés à la santé des Ivoiriens.


Sékou Koné










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