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Politique

La Côte d’Ivoire revient de loin

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C’est dans un climat socio-politique apaisé qu’Alassane Ouattara prête serment ce 14 décembre pour se succéder à la présidence de la république ivoirienne.

Qui l’eût cru il y a seulement 6 à 8 semaines de cela, quand l’opposition était vent debout contre la candidature du champion du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) qu’elle jugeait « inconstitutionnelle » ? La suite on la connaît : l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 s’est tenue dans un climat politique surchauffé avec à la clé une dizaine de pertes en vie humaine, l’opposition ayant appelé à un « boycott actif » du scrutin.

Le pouvoir ivoirien avait néanmoins gardé le cap de l’organisation de cette élection, et bien lui en prit puisque le président sortant l’a emporté haut la main avec un score de 94,27% pour un taux de participation de 53,90%, laissant des miettes à ses adversaires. Mais Henri Konan Bédié, 1,66% des voix, Pascal Affi NGuessan, 0,99% des suffrages, sans oublier les illustres recalés du scrutin, Laurent Gbagbo et Guillaume Soro, ne baissèrent pas pour autant le pavillon de la contestation, eux qui appelèrent à une transition civile.

Plus d’un observateur de la scène politique ivoirienne avait alors redouté une crise postélectorale sévère à l’aune de ce qui s’est vécu en 2010. A l’évidence, la suite des évènements leur a donné tort et l’on croise les doigts pour la Côte d’Ivoire et pour la région ouest-africaine pour que le calme socio-politique actuel qui observé dans le pays soit renforcé dans un dialogue fécond de ses principaux acteurs.

En tout cas, à 72 heures de la prestation de serment du président réélu, l’un des ténors de l’opposition, Henri Konan Bédié, a annoncé la fin du Conseil national de transition que celle-ci avait voulu instaurer unilatéralement. Mieux, il a tendu la main au pouvoir pour une sortie de crise. Dans cette dynamique, l’ancien allié d’Alassane Ouattara, passé en 2019 dans l’opposition, propose, entre autres, un dialogue national sous les auspices de la communauté internationale, notamment de l’ONU, la libération de tous les prisonniers politiques, l’élaboration d’une nouvelle constitution, le retour des exilés, l’organisation d’élections transparentes dont une présidentielle inclusive.

Cette offre de dialogue national de l’opposition, on l’espère, ne tombera pas dans l’oreille d’un sourd, car on se doute bien qu’Alassane Ouattara ne veut pas que l’apaisement actuel soit le calme avant la tempête qui remettrait en cause ses grandes ambitions pour la Côte d’Ivoire. Pour ce faire, une fois réinvesti premier magistrat du pays, il doit retrousser ses manches sur le chantier de la réconciliation nationale afin que l’on retrouve un pays pacifique, uni dans la diversité, et dont les prouesses économiques ont été qualifiées de miracle sous Houphouët-Boigny.

Pour sûr, les 300 invités à cette cérémonie d’investiture, dont le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, le ministre français des Affaires étrangères, Yves le Drian, et l’ancien président Nicolas Sarkozy font ce vœu de plein succès à l’homme qui, en 10 ans de gouvernance, a redonné une forte croissance à l’économie ivoirienne.

Mais ce qu’il a réussi sur le plan économique, Alassane Ouattara le peut-il sur le plan politique, domaine par excellence des passions et de la subjectivité ? On attend de voir non sans faire remarquer que cette cérémonie d’investiture, qui se déroule dans la paix et la sérénité, est sans conteste une preuve palpable que la Côte d’Ivoire revient de loin et est sur la voie d’une paix retrouvée.

La rédaction




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