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COVID-19 : un vaccin efficace, c’est quoi?

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« Si on peut prévenir les maladies graves, protéger nos hôpitaux, les salles d’urgence, nos soins intensifs avec un vaccin qui rendrait la COVID-19 plus comme un rhume, ce serait déjà une avancée énorme. »

Cette semaine, l’entreprise Pfizer et son partenaire, BioNTech ont creusé leur avance dans la recherche d’un premier vaccin contre la COVID-19 en annonçant des résultats préliminaires montrant que leur produit prévient la maladie à hauteur « de plus de 90 % ».

Des données encourageantes, mais dont l'effet potentiel est encore difficile à mesurer car, comme souvent, le diable est dans les détails.

Les résultats annoncés cette semaine sont les premières données accumulées pendant la phase 3 des essais chez les humains, menée sur 44 000 volontaires.

Dans la phase 1, les chercheurs ont vérifié l’innocuité des vaccins chez un petit nombre de volontaires. Lors de la phase 2, ils ont mesuré la réponse immunitaire engendrée en fonction de la dose de vaccin administrée.

Plusieurs vaccins candidats en développement ont déjà montré des résultats prometteurs lors de ces premières étapes.

“Les résultats sont très impressionnants. Les réponses sont souvent au-dessus de 90 %”, souligne l’immunologiste André Veillette, membre du Groupe de travail sur les vaccins contre la COVID-19, mis sur pied par le gouvernement fédéral.


Mais le vrai test, c’est celui qu’une dizaine d’entreprises, dont Pfizer, sont en train de terminer : vacciner des milliers de personnes et vérifier si, dans la “vraie vie”, le vaccin protège contre le virus en circulation.


Dans leur démarche, on pourrait dire que Pfizer et BioNtech ont eu de la “chance” : en menant leurs essais dans des pays comme les États-Unis et le Brésil, où le virus de la COVID-19 circule abondamment, ils ont accéléré l’accumulation de données.

Pour mesurer l’efficacité de leur produit, ils ont donné aux 44 000 volontaires soit le vaccin, soit un placebo. Il s’agissait ensuite de compter les cas de COVID-19 dans les deux groupes jusqu’à avoir un “signal” convaincant.

Par exemple, 100 cas rapportés dans le groupe qui a reçu le placebo contre 0 dans le groupe vacciné signifierait une efficacité de 100 %. 100 cas dans le groupe placebo contre 50 dans le groupe vacciné donnerait une efficacité de 50 %.

Entre le début de son essai clinique le 27 juillet et la première analyse intérimaire le 8 novembre dernier, Pfizer-BioNTech a recensé 94 cas de COVID-19 chez ses participants. On peut donc calculer qu’il y en a eu huit ou moins dans le groupe vacciné pour atteindre les 90 % d’efficacité annoncés.

Une supposition, puisque l’entreprise n’a pas diffusé ces détails.

“Nous avons besoin de beaucoup plus de données [...] pour savoir à quel type de produit nous avons affaire”, jugeait d’ailleurs mercredi la Dre Soumya Swaminathan, scientifique en chef à l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

La recette gagnante

Comme d’autres agences, dont Santé Canada, l’OMS estime qu’un vaccin contre la COVID-19 devra montrer une efficacité d’au moins 50 % pour s’avérer utile. Mais 50 % de quoi?

Les critères d’évaluation de plusieurs vaccins à l’essai, dont celui de Pfizer-BioNtech, consistent en premier lieu à vérifier à quel point ils préviennent l’apparition de symptômes de la COVID-19, et en second lieu s’ils préviennent les maladies graves ou, mieux encore, les infections proprement dites.

Pour le moment, les données divulguées par Pfizer évoquent seulement une efficacité de 90 % pour prévenir l’apparition de symptômes.

“Ce qu’on espère, c’est éliminer [le virus], explique le Dr Veillette. Éviter d’avoir des pandémies comme on les a présentement, avec des gens qui aboutissent à l’hôpital, des gens qui décèdent. Ça se fait à la fois en diminuant la gravité de l’infection, qui est une conséquence assez bonne de la vaccination mais, idéalement, c’est la prévention de l’infection.”

Si la vaccination peut même empêcher le virus d’entrer dans le corps humain par le système respiratoire, c’est encore mieux.

André Veillette, immunologiste

“Si on peut prévenir les maladies graves, protéger nos hôpitaux, les salles d’urgence, nos soins intensifs avec un vaccin qui rende la COVID-19 plus comme un rhume, c’est déjà une avancée énorme”, estime pour sa part le Dr Brian Ward, spécialiste des maladies infectieuses au Centre de recherche du Centre universitaire de santé McGill.

Il faudra aussi savoir pour qui le vaccin est efficace.

C’est connu, les personnes âgées répondent généralement moins bien à la vaccination, leur système immunitaire étant moins robuste. Or ce sont elles qui sont les plus susceptibles de développer des complications graves de la COVID-19.

Les mêmes questions se poseront en ce qui concerne un autre aspect crucial des vaccins : leur innocuité.

“La première qualité d’un vaccin, c’est qu’il soit sécuritaire et s’il est sécuritaire, ça ne veut pas dire qu’il est sécuritaire pour tout le monde. Il peut être sécuritaire pour certaines personnes avec certaines conditions, mais pas sécuritaire pour d’autres”, souligne l’épidémiologiste Benoît Mâsse, qui planche, avec des collègues, sur un modèle qui permettrait d’optimiser l’impact des futures campagnes de vaccination sur l’épidémie en fonction, justement, des caractéristiques du ou des produits qui seront disponibles.

“Que faire avec deux vaccins homologués au Canada, par exemple, l’un avec une efficacité démontrée de 75 %, mais avec des effets secondaires plus graves, et l’autre avec une efficacité de 50 % ou 55 %, mais sans effets secondaires?”, donne en exemple le Dr Brian Ward.

Une chose est sûre, moins les vaccins seront efficaces, plus il faudra de gens vaccinés pour qu’ils aient un effet tangible sur la pandémie.

Déjà, divers sondages font état d’une certaine méfiance du public devant ces produits. De quoi inquiéter les chercheurs.

“Plus on va être éduqués en termes de ces études de vaccins là, mieux ça va faire passer le message et plus ça va être facile d’intégrer des campagnes de vaccination où les gens vont embarquer et ne seront pas craintifs de se faire vacciner”, espère Benoît Mâsse.

Gaëlle Lussiaà-Berdou




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