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Politique

Commentaire. Alassane Ouattara, dans les pas d’Houphouët-Boigny

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« La paix, ce n’est pas un mot, c’est un comportement » et rares sont les personnes qui peuvent la mettre en œuvre, tant elle conduit à l’acceptation de comportements que la morale réprouve bien souvent. Après des années de silence, de mots durs, mais c’est cela aussi le ring de la politique, le Président Alassane Ouattara, réélu pour un nouveau mandat, a rencontré, à sa demande, Henri Konan Bédié, président du PDCI-RDA, mercredi 11 novembre 2020, à Heden Golf Hôtel de Cocody.

Indéniablement, le chef de l’État qui, à peine réélu, fait fi de son orgueil face à des personnalités qui se sont inscrites dans une dynamique de putsch, est dans les pas du grand Félix Houphouët-Boigny. Sans préalable, Alassane Ouattara, mû par l’instinct de préservation des acquis de la gouvernance obtenue dans un climat de paix en neuf ans, a tendu la main.

Pour en témoigner, à peine sorti du Golf Hôtel, le PDCI-RDA s’est-il empressé de rassurer ses militants les plus irréductibles que son président, qui conduit aussi le Conseil national de la transition (CNT), n’a pas trahi.

« Les problèmes politiques soulevés par l’opposition demeurent, à savoir le troisième mandat inconstitutionnel du Président Alassane Ouattara, la question de l’indépendance de la CEI et du Conseil constitutionnel et la fiabilité de la liste électorale. A ces questions s’ajoutent aujourd’hui celles des poursuites judiciaires contre les leaders et militants de l’opposition injustement et illégalement incarcérés, le blocus des résidences des premiers responsables de l’opposition, les violences dont sont victimes les militants de l’opposition, les destructions de biens et les graves massacres des populations civiles » lit-on dans le communiqué du PDCI-RDA, pondu quelques heures après la fin de la rencontre, s’il ne l’a été avant.


En 1995 : « intimidations, menaces et violences »


Le 27 octobre 1995, Henri Konan Bédié avait été investi dans président de la République par le président du Conseil constitutionnel, Noël Nemin. Il venait de remporter une victoire électorale devant le Pr Francis Vangah Wodié du PIT dont la clé n’a pu apporter « le vrai changement » promis. Il a permis à Henri Konan Bédié de légitimer sa victoire électorale avec 1 640 635 voix sur 1,72 millions de suffrages exprimés. Cette cérémonie d’investiture mettait fin, avait écrit « Jeune Afrique Economie » de Blaise-Pascal Talla, « à plusieurs semaines d’inquiétude et, parfois, de crainte. » Le vote survenu le 22 octobre 1995, tel que l’énonce Noël Nemin, le vendredi 27 octobre, s’est déroulé « malgré la psychose créée et entretenue, malgré les intimidations et les scènes de violence ».

A peine investi, dans son premier discours, Henri Konan Bédié reconnaissait : « les conditions de la campagne ont été une dure épreuve pour moi ». Dans ce discours diffusé sur les antennes de Radio Côte d’Ivoire, point de mots de main tendue vers Alassane Ouattara ou Laurent Gbagbo. Il relevait simplement que « malgré les intimidations, les menaces et les violences, vous vous êtes rendus en masse aux urnes ». Ainsi donc, ce phénomène « d’intimidations, de menaces et de violences » n’est en 2020, pas nouveau. Mais, c’est l’empêchement au déploiement du matériel électoral, par l’abattage d’arbres, le hooliganisme, l’exacerbation de conflit armé entre communautés, qui est la nouveauté dans la stratégie de Bédié et de ses jeunes suiveurs. Au décompte macabre dont le pays aurait pu faire l’économie, 85 vies perdues, souvent sans que ces personnes soient sur des scènes de bataille ou promises à un avenir lié à la politique.

Il y a un temps pour la guerre comme il y a un temps pour la paix. Et Alassane Ouattara l’a si bien compris qu’il a fait fi de son ego, réélu avec plus de trois millions de voix, à un peu plus de 94 % des suffrages exprimés, pour tendre aux yeux de tous, la main sincère de la paix. On constate simplement que le président du PDCI-RDA pense être en posture de force puisqu’il émet des préalables, à propos notamment de son porte-parole du CNT, de Guillaume Soro, des cadres mis aux arrêts ? Les préalables ne devraient avoir droit de cité dans une affaire de tentative de coup d’État qui a abouti à 85 morts d’hommes et des destructions de biens publics et privés. Des morts que l’on aurait pu éviter mais dont se délectent les hommes politiques sur le tapis de leur grandeur.

Cependant, autant Alassane Ouattara a lancé la corde du dialogue avec lui, les Ivoiriens, beaucoup au sein même de sa propre famille politique, attendent de lui, ce geste salvateur à l’endroit de son « fils » Soro. Pour la paix, pour le développement recherché par les Ivoiriens, créateurs d’emplois pour la jeunesse diplômée, génératrice d’assurance et de quiétude pour les jeunes agriculteurs, Alassane Ouattara peut le faire avec son ancien Premier ministre, ministre de la Défense et président de l’Assemblée nationale. Pourvu que celui-ci rompe avec sa posture actuelle, faite de menaces et d’appel à la désobéissance de l’armée.

Adam’s Régis Souaga





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