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Internationale

Présidentielle américaine : Un grand électeur nommé coronavirus ?

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« Et si c’était lui ! » Par ce titre, nous avions osé, il y a quatre ans, pronostiqué la victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine. Tous les analystes et les sondages avaient en effet déjà expédié Hillary Clinton à la Maison-Blanche au détriment du septuagénaire à la chevelure peroxydée qui rebutait bien des gens, à l’intérieur comme à l’extérieur des Etats-Unis, par ses prises de position qui ne présageaient rien de bon s’il venait à s’installer dans le bureau ovale.

On avait oublié qu’autant il révulsait une bonne partie de l’opinion américaine, autant cette même opinion n’était pas transie d’amour fou pour l’épouse de Bill, qui traînait trop de casseroles et représentait la face hideuse de l’establishment. Le suffrage indirect en cours chez l’Oncle Sam a fait le reste puisque les Américains n’élisent pas directement leur président comme en France ou au Burkina mais 538 (1) Grands électeurs - répartis de 3 à 55 au prorata de la population des Etats fédérés - qui, à leur tour, forment le Collège électoral qui choisira le chef de l’Exécutif. C’est à ce petit jeu du « winner takes all » (2) que l’ex-first lady, qui a pourtant gagné en 2016 le suffrage populaire avec une différence de 3 millions de voix, n’a finalement pu emménager au 1600 Pensylvannia Avenue à Washington. C’était la cinquième fois que cela arrivait dans l’histoire des USA après les exceptions de 1824, 1876, 1888 et 2000. Une forme d’injustice à laquelle certaines voix appellent du reste à mettre fin.

C’est dire si les éditorialistes et politologues sont très prudents cette fois-ci puisque c’est dans la même configuration que les choses se présentent encore pour « l’homme qui tweette plus vite que son ombre ». Depuis de longues semaines, il est en effet devancé dans les sondages par le démocrate Joe Biden (avec une avance confortable de 8 points), mais les enquêtes d’opinion ne seront jamais rien d’autre que des intentions de vote qui réservent bien souvent des surprises désagréables, là-bas ou ailleurs. Mais cette année, il y a un 539e Grand électeur appelé coronavirus avec son corollaire de désastre économique. La gestion par Trump de la pandémie, qui a contaminé à ce jour 9,2 millions d’Américains et fait plus de 230 000 morts, soit 1/5 des cas et des décès dans le monde, a été tellement calamiteuse qu’on se demande si cette incroyable insouciance présidentielle, ces pitreries et ces remèdes de charlatan indignes de ce niveau de responsabilité seront sanctionnés ce mardi dans les urnes, où 90 millions de votants par anticipation ont déjà glissé leur bulletin.

A dire vrai, même si la politique étrangère de Washington, particulièrement africaine, n’a jamais pesé lourd dans la balance électorale américaine, on espère que l’ancien vice-président franchira le premier la ligne d’arrivée de ce marathon électoral qui se termine aujourd’hui. Pas qu’on s’attende sous nos tropiques à des bouleversements extraordinaires qu’on n’a même pas vus quand « notre frère noir », Obama, a été pendant huit ans le « commander in chief » de la première puissance mondiale dont les habitants ne se soucient guère que de leurs affaires domestiques : santé, état de l’économie et du dollar, pouvoir d’achat, chômage, port d’armes, droit à l’avortement…

Mais ça nous changera au moins de l’unilatéralisme forcené et de « la raison du plus fort » qui a brutalement été mise en œuvre ces quatre dernières années. Ça nous changera aussi des propos méprisants du genre « pays de merde » jetés à la face des Africains par l’Oncle Donald qui ne fait presque pas mystère de son racisme antinoirs. Ne serait-ce que pour cela et quand bien même on ne se serait pas ennuyé avec lui, on ne va pas le regretter si ce mardi 3 novembre ses compatriotes lui disent « good bye mister président » parce qu’ils auront opté simplement pour un autre type de gouvernance.

Ousséni Ilboudo




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