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« Zone interdite » dans l'enfer de la prostitution des mineures

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M6 diffuse les témoignages bouleversants de jeunes filles tombées dans la prostitution. En France, entre 6 000 et 10 000 mineures seraient concernées. 

« Je vois ma fille qui est en train de se détruire, je suis démunie. » La fille de Samia, 14 ans, se prostitue depuis ses 12 ans. « Au début, ce n'était pas de la prostitution : elle sortait avec des gamins de son âge. Puis elle a commencé à sortir avec des adultes. » En fouillant sur Internet, Samia retrouve le profil de sa fille sur un site de prostitution. La situation lui échappe, ses appels au secours ne sont pas entendus : police et services sociaux se renvoient la balle. « Je suis seule à me battre ! »

Pour alerter sur l'enfer de la prostitution des mineures, Samia a choisi de raconter l'histoire de sa fille dans un documentaire bouleversant diffusé dans Zone interdite ce dimanche 27 septembre à 21 h 05 sur M6. Un véritable fléau qui toucherait entre 6 000 et 10 000 jeunes filles en France. Un tiers de ces prostituées mineures ont entre 13 et 15 ans.

« Ça peut arriver partout »

Le sujet, délicat, est abordé à travers les témoignages poignants de jeunes filles tombées dans l'engrenage infernal de la prostitution. De Stella, qui peut gagner jusqu'à 2 000 euros par jour dans des appartements loués pour des passes sur Airbnb dans le très chic 16e arrondissement de Paris à Esther, qui tente de se reconstruire après le démantèlement de son réseau de proxénètes, en passant par Amandine, qui souhaite arrêter mais n'arrive pas à s'en sortir.Elle a commencé en troisième par du « michetonnage » (se faire payer des cadeaux en séduisant des hommes) avec une copine avant de se voir proposer de faire des fellations dans une cave pour 20 euros. Après avoir cédé à cet argent en apparence facile, elles finissent piégées, vendues à leur insu à un proxénète. Dans Zone interdite, elle raconte la douleur des rapports sexuels répétés, la violence des clients, et ses tentatives pour s'en sortir.

« Le parti pris du documentaire, c'est de donner la parole », explique la réalisatrice, Clarisse Verrier. « Bien souvent, ce sont des jeunes un peu perdues, qui ont subi des violences, et qui tombent dans une ambiance de fête et de perdition. Mais ce ne sont pas toutes des filles paumées du foyer, ça peut arriver partout. »



Proxénète, moins risqué que dealer

Les jeunes filles sont souvent attirées par des annonces sur Instagram leur promettant de l'argent facile. « Porno, réseaux sociaux et télé-réalité, tout ce mélange permet des passages à l'acte plus facilement, estime Clarisse Verrier. Ça se fait sous le masque de la fête, de l'envie d'être ensemble. Mais certaines sont aussi forcées, comme Amandine qui a été séquestrée. »

Les tribunaux sont débordés par le nombre croissant d'affaires de prostitution de mineures. D'autant que pour les délinquants, c'est un trafic plus simple et moins risqué que la drogue, reconnaît une magistrate interrogée par Zone interdite. Le simple fait d'avoir de la drogue sur soi est répréhensible, souligne-t-elle, alors que rien n'interdit en soi d'être avec une mineure dans une chambre d'hôtel, tant qu'il n'y a pas de preuve du rapport sexuel.Addiction et emprise

La relation d'emprise entre les filles et leurs proxénètes, couplée à une sorte d'addiction, complique les tentatives pour s'en sortir. « Elles se voilent la face, et voient ça comme un modèle d'émancipation », explique Clarisse Verrier. Pour les policiers, comme pour les parents, il est très déroutant de voir ces jeunes femmes conscientes du problème qui y retournent malgré tout.


Surtout, insiste la réalisatrice, « on parle de prostitution des mineures, mais les clients sont des adultes ». La plupart diront que jamais ils n'ont eu recours à une prostituée mineure, mais bien souvent, ils n'en savent rien. « Ils ont affaire à des prostituées qui maquillent leur âge. » Loin de l'image de pédophiles excités par les jeunes femmes, « leurs clients sont les mêmes que ceux des prostituées habituelles ».

« C'est un phénomène alarmant, mais en termes de solution, ça touche toute la société, note Clarisse Verrier. Les écoles ont un rôle de prévention à jouer, les policiers doivent être formés et les hôtels et Airbnb ne doivent plus être complices par leur passivité. » Quelques jours avant la diffusion du documentaire, Adrien Taquet a pris le sujet en main. Selon Le Monde, le secrétaire d'État chargé de l'Enfance et des Familles a demandé à un groupe de travail de lui remettre des propositions d'action d'ici à mars 2021.

Thibaut Déléaz






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