Leur interdire des tenues sous prétexte qu'elles risquent d'exciter les garçons hétéros, c'est ce qu'on appelle la culture du viol.
Oyez, oyez braves gens, venez écouter les palabres sur la nouvelle polémique en royaume de France et de Navarre. Enfin... Polémique... Est-ce bien le terme adéquat? Je veux dire, regardons les choses en face: depuis dix jours, dix putains de jours, la France se demande si les filles ont le droit de s'habiller comme elles veulent.
Mais vous êtes sérieux? On vit dans quel monde pour que cette question soit simplement évoquée plus de vingt secondes? Alors dix jours à s'interroger dessus...
Pire encore, au bout de dix jours, on n'a toujours pas trouvé la réponse. (Indice, elle tient en trois lettres et il y a un U au milieu.)
J'ai résisté deux semaines, je n'ai rien publié sur le sujet parce que je me disais que bordel de merde je n'allais pas donner mon avis sur «les filles peuvent-elles choisir librement leurs vêtements?». Vous imaginez en interview?
– Bonjour Titiou Lecoq, donc vous pensez que les filles doivent s'habiller comme elles veulent, c'est bien cela? – Oui, tout à fait. Évidemment, ce n'est que mon opinion personnelle.
Mais non, bordel de poil à cul. C'est un droit. C'est pas une opinion. Il faudrait arrêter de demander leur opinion aux gens sur n'importe quoi. Bientôt on aura «vous êtes pour ou contre le droit de vote pour les femmes?».
Excusez-moi, je m'énerve. Mais c'est totalement aberrant. Ça me rappelle les témoignages sur le pantalon pour femmes qui a longtemps été jugé obscène (voir l'excellent livre de l'historienne Christine Bard, Une histoire politique du pantalon). Et puis, le short, le crop top et les brassières, mais quoi de neuf sous le soleil? Où étaient ces gens ces trente dernières années?
Salut 1990!
(À noter qu'à mon époque, dans les médias, il y avait des vieux messieurs comme, je sais pas, disons Philippe Sollers, qui nous disaient que l'étalage de notre viande ce n'était pas du tout excitant ni érotique, que limite nous étions écœurantes.)
Je suis donc totalement atterrée par le débat actuel qui, n'en doutons pas une seconde, aboutira à: 1. «pour ou contre l'uniforme à l'école?», puis 2. «pour ou contre la mixité à l'école?».
Évidemment, le plus aberrant c'est que des membres de l'Éducation nationale se permettent de sanctionner des élèves à cause de leurs tenues. C'est honteux. On vivrait sous mon régime politique, la titioucratie, ces personnes écoperaient d'un blâme. Que des profs, que des encadrants transmettent ainsi la culture du viol... Parce que contrôler les tenues des filles sous prétexte qu'elles risquent d'exciter les garçons hétéros, c'est exactement ce qu'on appelle la culture du viol. Au passage, on notera que c'est une approche totalement hétérocentrée. Visiblement, il n'y a que les garçons hétérosexuels qu'il faut protéger de la tentation.
Titiou Lecoq
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Publié le :
5 octobre 2020Ce sont les hommes qui ont majoritairement le pouvoir dans toutes couches de la société et les institutions, organismes créés par eux, logiquement ce sont leurs visions et leurs désirs sur les femmes qu'ils veulent voir. Les lois sont faites par les hommes pour les hommes.PLUS D'ARTICLES
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Publié le :
26 octobre 2020Par:
Humm