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Internationale

Crise post-coup d’Etat du 18 août 2020 : Pourquoi éviter de défier la CEDEAO

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L’Etat malien peut-il aujourd’hui tenter d’engager un bras de fer avec la CEDEAO, qui conditionne la levée de ses sanctions au retour vers une certaine normalité politico-institutionnelle ? Quelles conséquences cette option pourrait entraîner ?

Pour de nombreux Maliens, la mutinerie ayant entraîné la démission du président Ibrahim Boubacar Kéita le 18 août dernier est une opportunité à saisir pour aller à une refondation de leur Etat. Ils plaident donc pour que la Transition politique à amorcer pose les jalons des grandes réformes devant sceller le changement profond souhaité par tous.

Pour cet objectif, la majorité des populations estime que les acteurs politiques ou de la société civile sont largement discrédités pour pouvoir impulser, de fond en comble, ce changement tant souhaité.

En effet, pour le Malien lambda, l’état de déliquescence dans lequel se trouve le pays est à mettre à la charge de ces acteurs. Et l’on peut espérer qu’avec des militaires patriotes aguerris à la tête du pays durant une transition, la soif de changement peut trouver un écho favorable.

C’est pourquoi les masses populaires appellent à ce que les nouveaux hommes forts du pays s’assument pour diriger cette transition pour une période plus longue afin de poser des actes de gouvernance de rupture avec le laxisme, la mauvaise gouvernance, la gabegie et les autres maux qui ont miné le pays durant ces trente dernières années.

Or, pour la CEDEAO, il n’est pas question qu’un militaire soit le chef de la transition. Et le sommet extraordinaire des chefs d’Etats du vendredi dernier a réaffirmé sa volonté de voir un chef de la transition civil, un Premier ministre civil, une transition d’au plus un an, etc. Et l’organisation ouest-africaine de souligner que ses sanctions (fermeture de frontières et embargo économique et financier) ne seront levées que progressivement au fur et mesure que ses desiderata seront appliqués.

Dès lors, des voix s’élèvent pour appeler à boycotter la CEDEAO, à lui tenir tête en se fondant sur la souveraineté de la Nation malienne et sur le principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, reconnu par les Nations Unies.

Il faut admettre que le contexte économique et sociopolitique du Mali impose une certaine realpolitik du fait des énormes difficultés que traverse le pays. La crise multidimensionnelle oblige donc à mettre sous éteignoir un quelconque bombement de torse au relent nationaliste pour oser un pied-de-nez à la CEDEAO par rapport à ses sanctions.

Car, selon les économistes, le Mali étant un pays enclavé et assisté à divers niveaux pour affronter la crise sécuritaire (force Barkhane, MINUSMA, G5 Sahel, etc.) doit se résigner à subir cette forme de chantage de la CEDEAO. Comment pourra-t-on échapper aux effets pervers de la hausse drastique des prix des denrées de première nécessité ? Comment le pays peut être correctement approvisionné en produits de grande consommation ?

D’ores et déjà, l’on signale la hausse des prix de certains produits agricoles d’importation, la saison agricole ayant été difficile pour le pays.

Le Mali peut-il limiter les effets de cet embargo en privilégiant les frontières d’avec la Mauritanie et l’Algérie, comme le murmurent certains de nos compatriotes ? Rien n’est moins sûr. Car, la donne sécuritaire et les distances supplémentaires entre Bamako et ces frontières renchériront les coûts de marchandises y ayant transité.

Tous ces éléments risquent d’aggraver le mal-vivre et la paupérisation des populations qui risqueraient de déchanter, malgré l’euphorie liée au renversement d’IBK.

Boubou SIDIBE




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