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Decès de Pascal Lissouba: Un grand baobab s’est écroulé

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Rongé depuis des années par la maladie, l’ex-Premier ministre et ancien président du Congo Brazaville, Pascal Lissouba, a tiré sa révérence. C’était le 24 août dernier à Perpignan, dans les Pyrénées-Orientales qu’il affectionnait tant pour sa verdure et ses montagnes, dit-on. Celui que le Congo Brazaville pleure aujourd’hui, s’était depuis quelques années claquemuré dans un silence, pour le moins ahurissant ; lui qui, même à distance, s’intéressait beaucoup à la politique intérieure de son pays. L’année qui l’aura marqué à jamais, est 1977 où, jeté en prison et persuadé qu’il y mourrait, il écrivit son testament en ces phrases qui résonnent encore dans les esprits de certains de ses proches : « Si je meurs, quelles qu’en soient les circonstances, je demande le respect strict de ce qui suit (…) Pas de fleurs. Des chants, des chœurs, des danses du pays… » Si le désormais ex-professeur de génétique que d’aucuns appelaient le « scientifique politique » présenté comme l’ennemi juré de Denis Sassou Nguesso, doit une fière chandelle à l’ex-président gabonais Omar Bongo pour l’avoir, entre-temps, tiré d’affaire, il lui en voulait cependant pour le rôle trouble qu’il a joué pendant la guerre civile qu’a connue le Congo.

L’histoire de l’homme qui vient de rendre l’âme, fait intrinsèquement corps avec l’histoire politique du Congo

Il le résume dans la formule suivante devenue très célèbre: « En 1997, Bongo m’a sauvé la vie et en 1997, le même Bongo m’a tué ». En effet, grâce à l’intervention de feu Omar Bongo Ondimba, Pascal Lissouba a échappé au peloton d’exécution de Sassou en 1997. Mais pour l’ex-chef de guerre, c’est par le même pays de Bongo que transitaient les armes que commandait le camp de son rival qui a fini par mettre en déroute ses troupes pendant la guerre civile de 1993-1994 puis en 1997. Et ce n’est pas tout. Pascal Lissouba n’a jamais pardonné à l’ex-président français, Jacques Chirac, qu’il accuse d’avoir travaillé en intelligence avec Bongo pour le chasser du pouvoir. De ce qui précède, on peut dire que l’histoire de l’homme qui vient de rendre l’âme, fait intrinsèquement corps avec l’histoire politique du Congo qui, il faut le dire, s’est écrite en lettres de sang. En témoignent les affrontements sanglants qui ont opposé d’un côté les Ninjas de Bernard Kolélas et les Zoulous de Lissouba et de l’autre les Cobras de Sassou, qui ont coûté la vie à plus de 15 000 personnes en l’espace de quatre mois. C’était en 1997 lorsque, sur ordre de Lissouba, la résidence de Sassou a été encerclée par des éléments de l’armée avec des blindés. En tout cas, sur Pascal Lissouba, on peut passer le temps à ergoter, tant il a marqué l’histoire politique de son pays. C’est un grand baobab qui vient ainsi de s’écrouler.

B.O


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