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Economie

Reprise du transport entre Abidjan et l’arrière- pays : Le trafic reprend timidement, avec des tarifs en hausse.

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Le mercredi 15 juillet 2020, la vie a repris son train-train quotidien dans plusieurs gares routières d’Abidjan. Notamment celles qui, à partir de la capitale économique, desservent les villes de l’intérieur de la Côte d’Ivoire. On se rappelle qu’elles avaient été contraintes de suspendre leurs activités pendant quatre mois, du fait de l’isolement du Grand Abidjan de l’arrière- pays, pour empêcher une propagation de la Covid 19 dans les villes de l’intérieur.

C’est tout naturellement avec une immense joie et un ouf de soulagement que les transporteurs ont repris leurs activités.

Si ces opérateurs économiques sont ravis de retrouver leurs gares, il n’en n’est pas de même pour les voyageurs.

En effet, un tour dans des compagnies situées à l’ancienne gare routière d’Adjame dans le courant de la journée, nous a permis de constater une hausse des coûts du transport.

Les majorations sont jugées excessives selon des usagers rencontrés sur place. Tels que M. Kouassi enseignant dans un établissement de Bouaké, et Dominique Yao fonctionnaire, ainsi que d’une dame biologiste à l’hôpital de Dabou.

M. Kouassi, qui venait d’acheter son ticket dans un guichet de la compagnie UTB d’Adjame, se plaint de ce que le coût du déplacement Abidjan-Bouaké soit passé de 6 à 8 000 Fcfa.

Idem pour la biologiste venue faire une réservation à la compagnie Coulibaly Kassoum (CK) pour un voyage à Korhogo pour les obsèques du Premier ministre, qui apprend que le tarif est passé de 8 à 10 000 Fcfa. « C’est trop cher. Il ne faut pas que les transporteurs profitent de la situation pour augmenter exagérément les coûts. C’est trop cher », dira –t-elle pour protester contre cette hausse abusive.

Venu accompagner ses belles sœurs à la compagnie CTE, qui se rendaient à Abengourou, Jean –Martial Kanon apprend contre toute attente que le coût du déplacement a été revu à la hausse en passant de 3000 F à 4 000 Fcfa. Pourtant, dit-il « j’ai appelé la veille, c’est-à-dire le mardi 14 juillet par rapport au tarif et l’on m’a rassuré que les prix n’avaient pas varié ». C’est au moment de l’achat des titres de transport ce mercredi 15 juillet au guichet, qu’il apprendra « que des consignes venant de la haute hiérarchie du secteur du transport ont été données afin de procéder aux augmentations. » Selon les informations données par Jean-Martial, les coûts en dessous de 5 000 Fcfa sont majorés de 1 000 Fcfa, tandis que ceux qui sont au-delà subissent une augmentation de 2 100 Fcfa.

Yao Aristide, opérateur économique rencontré à la gare UTB, estime que cette façon de procéder des transporteurs est un abus. Car pour lui, la prise de la décision de ces hausses est unilatérale, et n’est de ce fait pas cautionnée par l’Etat. « Aucune information n’a été donnée au sujet de la hausse. Les clients n’ont pas été prévenus. C’est bien dommage », déplore Edwige Yao, agent comptable.

En réaction à ces plaintes, Seck , responsable de la gare UTB d’Adjame répond qu’il ne s’agit pas d’une augmentation de tarif, mais « d’un réajustement ». En ce sens que pour lui, eu égard au respect des mesures barrières, le nombre de passagers par car a été revu à la baisse. C’est donc pour compenser le manque à gagner que les transporteurs procèdent de la sorte.

Le respect des mesures barrières laisse à désirer

Avec cette reprise du transport entre Abidjan et l’intérieur du pays, qu’en est -il du respect des mesures barrières, pratiqué sous le contrôle des acteurs du secteur ?

Nous avons constaté que dans la plupart des compagnies où nous sommes passés, les passagers sont soumis au respect des mesures en question quand vient le moment d’embarquer. Le port du cache-nez est même exigé à l’entrée de la gare UTB.

Mais, dans cette même gare, les données changes subitement à 11 heures 46 minutes exactement, lorsqu’un car immatriculé 9929 JV 04 en partance pour Yamoussoukro est annoncé. Nous apercevons les passagers qui arrivent côte à côte sans respecter la distanciation sociale. Ils embarquent après vérification de leurs titres de transport. Mais, sans se laver les mains. Et encore moins avoir reçu du gel hydroalcoolique pour les désinfecter au cours de l’embarquement.

Sur le coup de 11 heures 55 minutes, arrive Williams Bla Kauphy, le directeur d’exploitation et commercial de UTB. Au même moment se pointent des équipes de reportages de NCI et de l’AIP.

Et ce, pendant que des passagers montent à bord d’un car qui se rend à Bouaké. Sur le champ, un agent court chercher une solution hydroalcoolique, pour l’appliquer sur les mains de ceux qui sont sur le point d’embarquer. Le directeur donne des instructions pour que la distanciation physique d’un mètre entre les passagers soit respectée.

Après quoi, les équipes de journalistes montent dans le car en compagnie de Williams Bla Kauphy. Quelques temps après, il se prête à leurs questions, en dehors du car.

Pendant que des clients continuaient de monter. Sauf que le gel était appliqué sur les mains de certains et pas pour d’autres. Deux dames, les dernières à embarquer, n’ont pas reçu de gel sur leurs mains.

Par ailleurs, il faut noter que la reprise du transport, lors de cette première journée de déconfinement du Grand Abidjan, est plutôt apparue timide. C’est que le retour aux activités n’a pas été immédiat pour tous. A preuve, la compagnie CK de Korhogo l’une des plus grandes et des plus sollicitées entend reprendre son trafic à compter du jeudi 16 juillet 2020, entre la capitale du Poro et Abidjan. La société AVS toute aussi beaucoup fréquentée pour la desserte de Yamoussoukro et Bouaké, ne reprendra du service qu’à partir du lundi 20 juillet, le temps d’effectuer la visite technique des cars et de mettre à jour leurs assurances.

C’est avec un minimum de cars que l’Union des Transports de Bouaké aussi a redémarré ses activités ce mercredi 15 juillet. La ligne Abidjan- Bouaké n’a enregistré jusqu’à 12 heures que quatre départs, à destination de la capitale du Centre « Au fil du temps, le nombre de départs connaitra une forte croissance », dira en substances M. Seck, le chef de la gare.

Au rythme des convois spéciaux sur Korhogo

A la nouvelle gare d’Adjamé, la situation n’est pas tout à fait différente, de l’ancienne gare. L’ambiance habituelle qu’affichait cette gare, avant l’isolement du Grand Abidjan, n’est pour l’heure pas de retour. «L’apprenti du premier départ, 7h 30 min est demandé pour le démarrage du car», annonce le haut- parleur d’une compagnie. La veille, le haut conseil des transporteurs a tenu une grande réunion pour décider des dispositions précieuses, devant garantir la sécurité dans les gares. La reprise effective est à minuit. Mais la réunion tenue à Treichville a programmé des convois spéciaux, juste pour les obsèques du premier ministre.

«Pour les convois exceptionnels, le haut conseil a privilégié seulement les compagnies de Korhogo. En cas de forte demande, d’autres compagnies viendront en soutien. Ce matin, nous avons un seul convoi sur Korhogo», précise un responsable de la société ‘’Chonco Transport’’, en destination de Korhogo.

Le convoi est programmé à 7h 30 min. En attendant, causeries et taquineries animent l’enceinte de la gare. 30 minutes avant le départ, la maintenance est assurée par des mécaniciens qui vérifient l’état des pneus et procèdent à des changements de pièces. Chargeurs, chauffeurs et caissières sont aussi à la tâche. «45 passagers pour ce départ.», précise l’une des caissières. L’heure du départ sonnée, passagers et machinistes bien installés, le convoi démarre lentement et sort de la gare, une mise en train mettant ainsi fin à quatre mois de silence des moteurs, occasionné par la covid-19.

Avant minuit fixé pour relier Abidjan aux villes de l’intérieur, des responsables de compagnies s’organisent comme ils peuvent. «En ce qui concerne la reprise, hier ( mardi 14 juillet), nous étions avec le haut conseil à Treichville. Nous avons parlé de la limitation du nombre de personne à bord du véhicule. 45 personnes en ce qui concerne les gros porteurs comme les cars de 64 places. A notre niveau déjà, nous avons convoqué une rencontre d’information à tout le personnel. Après la réunion, nous mettrons en place les dispositifs sanitaires, pour démarrer le travail. Demain à 6h 30 maximum, nous avons deux voyages à destination d’Odienné et Touba», confie Samassi Inza, Chef de gare de ‘’GTI’’ Transport

Dans la deuxième moitié du périmètre de la nouvelle gare, s’organise un autre convoi, toujours à destination de Korhogo. Les organisateurs en tee-shirt jaune, veillent au respect de l’hygiène. Chaque passager passe au ‘’scanner’’ : avant la montée dans le car, chaque passager au visage masqué se lave les mains avec du savon liquide ou du gel hydro alcoolique. Ici le départ est prévu à 9 heures. Dans les jours à venir, il est certain que cette autre gare retrouvera progressivement, le train- train quotidien qui l’a manqué quatre mois durant.

Jérémy Junior, Ohiyou Antoine







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