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Interview : Koné Karidja (directrice de l’affiliation à la (Cnam) : « La CMU, un mécanisme solidaire, constituant le socle de toutes les nations fortes »

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Koné Karidja, Directrice de l'Affiliation de la CNAM

Le 1er octobre prochain, cela fera exactement deux ans jour pour, que l’assurance maladie dénommée Couverture Maladie Universelle (CMU) a lancé au profit des Ivoiriens. Aujourd’hui, elle couvre l’ensemble du pays et offre la possibilité à la population de jouir de ses prestations à moindre coût dans 725 formations sanitaires disséminées à travers le pays. Mme Koné Karidja, directrice de l’Affiliation de la Caisse Nationale Assurance Maladie(CNAM), structure de gestion de la CMU, nous en dit plus sur l’évolution du projet, ses difficultés du moment et l’engagement toujours manifeste de la CNAM d’en faire, une assurance indispensable à tous, dans tous les recoins de la Côte d’Ivoire.


Lebanco.net :Depuis début octobre de l’année dernière, la CMU est opérationnelle. Peut –on savoir combien de personnes bénéficient de cette assurance maladie à ce jour ?

Les prestations de la CMU ont démarré le 1er octobre 2019 avec une population de 2 979 469 personnes composée d’une part des travailleurs du secteur formel, pour qui les cotisations sont prélevées directement sur le revenu (fonctionnaires, salariés, retraités) et d’autre part des acteurs du secteur informel, des étudiants et des indigents enrôlés.


Avec la somme de mille F CFA comme contribution mensuelle par personne, est-ce qu’en réalité les populations bénéficient de soins de qualité ? En outre, les maladies chroniques sont-elles prises en compte ?

Oui avec ce montant, la CMU offre aux populations vivant sur le territoire ivoirien, des prestations en lien avec les pathologies les plus courantes et ayant le plus d’impact sur elles. Pour son démarrage, la CMU n’offre pas encore la prise en charge des maladies chroniques mais le panier de soins reste évolutif.


Nous avons constaté des défaillances au niveau de la délivrance des cartes. Certains depuis deux ans voir trois ans n’ont pas encore reçu leur carte. Que s’est –il passé ?

Effectivement, nous rencontrons avec le partenaire technique SNEDAI, en charge de l’enrôlement, la production et la distribution des cartes, quelques difficultés dans le traitement des données issues de l’enrôlement, qui retardent la mise à disposition de certaines cartes. Cette situation est adressée régulièrement dans l’optique de nous permettre de respecter le délai contractuel de 2 mois entre l’enrôlement et la mise à disposition de la carte.


Nous avons visité des hôpitaux et centres de santé publics d’Abidjan, mais nous n’avons pas rencontré beaucoup de patients détenteurs du précieux sésame (CMU). Comment expliquez-vous cela ? N’ont –ils pas été bien informés sur son importance ?

Depuis le lancement de ce programme le 30 décembre 2014 avec l’enrôlement de SEM le Président de la République, nous avons régulièrement mené des campagnes de sensibilisation pour informer sur son bien-fondé. Cependant, il faut noter que c’est seulement lorsque les prestations ont démarré que les populations ont commencé à prendre d’assaut les sites d’enrôlement. Depuis le mois d’octobre 2019, les chiffres d’enrôlement mensuel ont été multipliés par 3 voire 4.


Est-ce que la CMU est une réalité aujourd’hui partout en Côte d’Ivoire ?

La CMU est effective sur toute l’étendue du territoire ivoirien. Les prestations ont démarré en octobre 2019 dans 725 établissements sanitaires publics repartis dans toutes les régions de la Côte d’Ivoire et ce réseau s’étend progressivement. Je voudrais donc exhorter toute la population à y adhérer car c’est avec le concours de tous que nous réussirons à bâtir ce mécanisme solidaire qui constitue le socle de toutes les nations fortes.


Avec la pandémie à coronavirus qui fait des ravages dans le monde et en Côte d’Ivoire, quelle est l’apport l’IPS CNAM dans la lutte pour freiner la propagation du virus à travers le pays ?

Le Coronavirus ne met pas fin à toutes les autres pathologies dont souffrent habituellement les populations. Ainsi, la CNAM depuis le démarrage de cette pandémie continue d’offrir aux populations les prestations de son panier de soins avec les tarifs négociés dont elle bénéficie.

Par ailleurs, nous veillons au respect des mesures barrières contre le Coronavirus dans la conduite de toutes les activités liées à notre mission et la CNAM a également fait des dons de masques et de gants dès le début de cette pandémie.


Expliquez-nous l’arrimage de la CMU aux autres assurances. Surtout qu’avec la MUGEFCI, il a fallu de nombreuses négociations.

Avec l’avènement de la CMU qui est l’assurance maladie de base, la MUGEF-CI comme toutes les autres mutuelles ou assurances privées, gèrent désormais des régimes complémentaires.

En outre, l’Etat a confié à la MUGEF-CI à travers un décret, la gestion d’un régime complémentaire obligatoire au profit de ses adhérents. Il a fallu effectivement des négociations au démarrage de la CMU pour permettre aux fonctionnaires ne détenant pas encore leurs cartes CMU, de bénéficier des prestations de la CMU sur présentation de leurs cartes MUGEF-CI.


Vous avez signé des partenariats avec plusieurs pharmacies du pays, notamment d’Abidjan. Mais dans la distribution des masques gratuits aux détenteurs de la CMU, certains (dont moi-même) ont fait l’amère expérience de se voir refuser ces masques. Que dites-vous à ce sujet ?

La distribution gratuite des masques dans les pharmacies a démarré par les adhérents de la MUGEF-CI, ce qui a entrainé quelques incompréhensions lorsque l’opération a été lancée au profit des assurés CMU. Aujourd’hui, les pharmaciens se sont approprié ce processus et il se déroule correctement. Il y a certes des cas de rupture de stock liée à la capacité de stockage des pharmacies mais celles-ci sont ravitaillées en moins de 24 heures. Sur les 470 pharmacies conventionnées CMU du grand Abidjan, 399 ont effectivement distribué des masques soit 85%.


Quel appel avez-vous à lancer à l’endroit des personnes qui ne croient toujours pas en la CMU ?

L’étape la plus difficile dans la mise en œuvre de la CMU était de démarrer. Grâce à la volonté politique qui accompagne ce programme et à l’implication de tous les acteurs, cette étape a été franchie. Comme tout projet de cette envergure, nous rencontrons des difficultés qui ne sont pas infranchissables. Progressivement, ces difficultés seront résolues et la CMU deviendra un produit indispensable pour toute personne vivant en Côte d’Ivoire.


Interview réalisée par Ibrahim S. Koné





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