Aux cris de « Black Lives Matter », les manifestants antiracistes remontent l’avenue longeant la Maison-Blanche et abreuvent d’insultes une militante arborant une pancarte de soutien à Donald Trump. À Washington, la fête nationale américaine a été marquée samedi par la confrontation et la désunion.
À quelques centaines de mètres de la pelouse de la Maison-Blanche où le président américain doit prononcer un discours en soirée, deux camps s’opposent et semblent irréconciliables en ce jour qui célèbre l’indépendance et l’unité du pays.
Pour éviter les heurts, un imposant dispositif policier a été installé autour de l’enceinte présidentielle, qui ressemble à un camp retranché.
« On devrait célébrer notre unité, notre diversité et notre liberté, on ne devrait pas se considérer comme des ennemis prêts à faire la guerre », affirme à l’AFP Kristy Pandora Graczowski, la militante transgenre pro-Trump cible des invectives des manifestants.
Ceux-ci poursuivent finalement leur chemin jusqu’à la « Black Lives Matter Plaza », une portion de rue devenue l’épicentre de la contestation dans la capitale américaine.
Car depuis plus d’un mois après la mort d’un Afro-Américain tué par un policier blanc à Minneapolis, les États-Unis sont le théâtre d’un mouvement de colère historique contre le racisme, pour la justice et l’égalité raciale.
Les manifestations se sont succédé et ont au passage relancé le débat sensible sur l’héritage du passé esclavagiste du pays.
Mais le milliardaire républicain, loin de prôner la réconciliation nationale, a accusé les manifestants « radicaux » de vouloir « effacer » l’histoire américaine.
De l’autre côté de l’avenue, Jennifer Friend dit sa peine en assistant à la confrontation. « C’est un manque de respect pour le président, il est attaqué de tous les côtés », explique cette touriste de 53 ans venue de Floride pour le 4 juillet. « Toutes les vies comptent », explique-t-elle en reprenant le slogan antiraciste, « mais les manifestants choisissent ce contre quoi ils veulent protester, c’est de l’hypocrisie ».
Examen de conscience
Son ami, Bill Young, s’inquiète de perdre un peu de sa liberté d’expression face à ces manifestants. « Si vous avez un avis contraire, vous êtes un raciste », se désole-t-il.
Pour lui, c’est le comble de cette journée spéciale pour l’Amérique. « La raison d’être de ce jour, c’est que la Grande-Bretagne a dit “faites ça” et nous avons dit “non” ».
Plus loin, sur le National Mall écrasé par le soleil où le traditionnel feu d’artifice est prévu à la nuit tombée, partisans et opposants au président se croisent, se toisent, et s’insultent parfois.
Katima McMillan, 24 ans, est venue du Kentucky avec un groupe de militants. Sur la pelouse, ils ont déployé les bandes des trois couleurs du panafricanisme, rouge pour le sang versé, noir pour le peuple et la culture du continent, et vert pour la nature.
« Nous voulons faire savoir au monde, et pas seulement aux États-Unis, que nous ne valons pas moins que les autres », confie la jeune Afro-américaine.
Venue avec ses deux fils, Mary Byrne, 54 ans, se dit inquiète de « l’antagonisme » qui règne actuellement. « On ne se parle plus, on se hurle dessus », explique-t-elle, affirmant que les États-Unis doivent se livrer à un examen de conscience « honnête » sur l’étendue du racisme dans le pays.
D’autres refusent que leur fête nationale soit gâchée. Wayne et Lynnis, un couple venu du Maryland voisin, font partie des invités triés sur le volet pour assister à l’« Hommage à l’Amérique » rendu par le président Trump.
« Je suis très enthousiaste », affirme Lynnis, 56 ans. « Peu importe qui est le président, c’est un honneur d’aller à la Maison-Blanche », dit-elle tout sourire.
GENERATED_OK
-
Consultez notre charte des commentaires
COMMENTAIRES
publicitéPLUS D'ARTICLES
-
Crimes contre l’humanité : L’ex-Première ministre du Bangladesh condamnée à mort
-
Voie de contournement d'Abidjan : lAmédé Koffi Kouakou annonce la fin des travaux de la Y4 pour fin décembre 2025
-
L’Enquête du jeudi. Côte d'Ivoire. Parcours de combattant de jeunes en quête d'emploi
-
Côte d’Ivoire - Législatives. Gbagbo chasse tous ses cadres candidats
-
Côte d’Ivoire – Terrorisme : Sept suspects épinglés pour attentat sur des installations gazières
-
Trump dit qu’il va rencontrer Zohran Mamdani vendredi
-
Lettre posthume à Augustin Sidy Diallo
-
Côte d’Ivoire - Législatives : 1 143 candidats pour 255 sièges
-
Ambassade aux États-Unis : Les enfants de la diaspora invités à dessiner leur Côte d'Ivoire
-
Tibor Nagy : « Paul Biya est le président du Cameroun »
-
Gabon. Régis Onanga Ndiaye porté au perchoir : un diplomate à la tête de l’Assemblée nationale
-
COP30 : Le Conseil du Café-Cacao partage son modèle ivoirien via la science et la finance climatique
-
Côte d'Ivoire. Des messes spéciales pour la Journée nationale de la Paix
-
Côte d'Ivoire. Sur les chantiers : le Métro d’Abidjan montre déjà son nez [Reportage]
-
Côte d’Ivoire.Aboisso :Au Tribunal. La mémé détruit 4 ha de cocoteraie : 8 mois de prison planent sur sa tête
-
Côte d’Ivoire. Autoroute de Port-Bouët : malgré les ponts, les piétons préfèrent les raccourcis de la mort
-
Ambassade de Côte d'Ivoire aux USA: Chaleureuse cérémonie d’au-revoir à l’Ambassadeur Mathieu Touré
-
Côte d'Ivoire. Citoyenneté et origine : Notre vraie carte d’identité
-
Côte d’Ivoire. « CREA-PAIX est notre manière de dire : nous choisissons la paix, et nous la construisons ensemble » (Euphrasie Kouassi Yao)
-
Le sort incertain des migrants ouest-africains expulsés des États-Unis vers le Ghana
-
Côte d’Ivoire- Législatives : Pas de meetings et manifestations publiques hors « du cadre du processus électoral »
-
Côte d’Ivoire. 11 morts pendant l’élection présidentielle : Ouattara demande d’«accélérer les poursuites judiciaires »
-
"Il savait à propos des filles" : pourquoi l'affaire Epstein embarrasse encore Donald Trump
-
Le plus long “shutdown” de l’histoire est terminé: Trump signe le budget provisoire
-
Côte d’Ivoire. Quatre centrales solaires locales pour accélérer l’électrification
-
L’Enquête du jeudi – Sape et maquillages : ces étudiant-es qui se concentrent plus sur l’apparence que sur les études
-
Côte d’Ivoire. Alassane Ouattara : un nouveau mandat pour mieux répondre aux attentes des populations
-
Côte d’Ivoire-Législatives : La Commission électorale ferme ses portes à 20 h
-
Détournements, blanchiment, luxe : tout ce qu’il faut retenir du procès du clan Bongo
-
Côte d’Ivoire. Bail : les frais à la charge du locataire
-






