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Economie

Plan de riposte économique au Covid 19 : Le paiement différé des impôts divise les opérateurs économiques

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Depuis jeudi 9 avril, Kanaté Hassan, commerçant de céréales multiplie les appels à partir de son bureau sis à Yopougon non loin du marché de Wassakara.  Pendant que nous patientons dans le hall situé en face de son bureau,  M. Hassan discute chaudement avec un visiteur, l’air embarrassé. Car, les mesures fiscales dans le cadre du plan de riposte économique à la pandémie du Covid-19, ne bénéficieront pas à tous les opérateurs. Et ce, contrairement à ce que l’on avait cru, après  l’annonce dudit plan faite par le Premier ministre, Amadou Gon Coulibaly, le 31 mars 2020.
Décidé à nous recevoir, Kanaté Hassan qui fait déjà face à une réduction du temps de travail à cause du couvre- feu et la diminution du personnel technique, nous indique que son entreprise risque de couler avec cette nouvelle décision du gouvernement. « Soit on ferme ou  on décide de subir tous, les conséquences de la crise sanitaire du Covid 19, qui plombe déjà mes activités », affirme désespérément notre interlocuteur. 
 
En effet le gouvernement a finalement décidé de restreindre qu’aux seules «entreprises qui éprouvent des difficultés de trésorerie, le bénéfice d’un moratoire de trois mois pour le paiement des  impôts et taxes. Donc« la mesure de différer sur une période de trois mois, le paiement des impôts, taxes et versements assimilés dus à l’Etat….. » se trouve-t-elle vidée de sa substance ?  Une question que continuent de se poser certains groupements des entreprises.
 
Il faut dire que pour mieux appliquer  cette mesure un comité paritaire, comprenant le secteur public et le secteur privé a été mis en place.  Mais, « après les deux secteurs se sont rencontrés mardi 7 avril  pour discuter sur plusieurs points. Je vous assure que la matrice venant du ministère du budget n’avait rien à voir avec le discours  du chef du gouvernement. », a révélé Dr Joseph Boguifo, président de la Fédération ivoirienne des Petites et moyennes entreprises de Côte d’Ivoire (Fipme). 
 
A en croire cet opérateur économique, « l’Etat a pris la décision de proroger de 3 mois, les taxes fiscales qui lui sont dues par les entreprises. Nous avons applaudit et nous avons dansé. Puis, on nous dit : attention, ne vont bénéficier que ceux qui ont uniquement des problèmes de trésorerie. Cela veut dire qu’on va mettre en place une commission chargée d’apprécier les difficultés économiques de chaque entreprise. Et pour cela, il faut donner des justificatifs ».
Dans l’étude de la décision du gouvernement, les entrepreneurs s’insurgent contre un autre facteur : Les fonds destinés aux PME. En effet, le ministre de la Promotion des Pme, Félix Anoblé, qui se prononçait, lors du point de presse quotidien relatif au Covid 19, le jeudi 9 avril, avait encore rassuré les entreprises concernant  la mise en place du fonds de soutien et de garantie aux Pme, d’un montant global de 200 milliards de FCFA, afin de maintenir l’activité économique des entreprises touchées par la crise liée au Coronavirus. Pour le ministre ce montant prend en compte le renforcement du soutien aux Pme, estimé à 100 milliards Fcfa. Et   100 autres milliards de Fcfa, qui serviront  à la mise en place d’un fonds spécifique d’appui aux entreprises du  secteur informel.    
Mais, selon la Fipme, les entreprises qui  ont procédé à des chômages techniques ne peuvent pas bénéficier  des fonds de  100 milliards Fcfa. « Si Je ne produit plus, comment je paie mon personnel pendant ce temps. Je ne sais même pas combien je percevrai. Pour moi s’il y avait des  enquêtes préalables, on ne serait pas entrain de nous dire cela » s’est indigné,  lors d’une conférence de presse, tenue le vendredi 10 avril à Abidjan-Cocody Dr Joseph Boguifo.  Qui est par ailleurs, président de l’Association des cliniques privées. Il a cependant  demandé au gouvernement « un suivi rigoureux et une large implication des autorités publiques dans les mesures spécifiques aux Pme (fonds de soutien, report des échéances fiscales, fonds de garantie, fonds filières rentes, fonds filières vivrières, fonds secteur informel) ».
 
 Il faut rappeler que,c’est le 31 mars dernier que le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly a indiqué, que le gouvernement a adopté un plan de soutien à l’économie, pour un montant de 650 milliards de FCFA, en vue de préparer une reprise rapide des activités à la fin de la pandémie du Coronavirus. « Le  plan va permettre la préservation de l’outil de production et l’emploi, par la mise en place d’un fonds de soutien au secteur privé, pour un montant de 250 milliards de FCFA », a souligné Amadou Gon Coulibaly. Ajoutant que cette action prend également en compte le renforcement du soutien aux Pme, pour au moins 100 milliards de FCFA, et la mise en place de fonds de garantie, afin d’avoir un effet de levier sur l’accès au crédit. Pour Ouattara Moumouni, exerçant dans le tourisme, c’est la mise en œuvre de ces mesures qui constitue la préoccupation. Car, « nous sommes confus, que l’Etat nous apporte plus de précision », dit-il.
 
Paul de Kouamé
 



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