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Politique

Retrait des troupes américaines de l'Afrique:Quand Trump trouble le sommeil de Macron

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Au moment où la France et ses alliés accordaient leurs violons pour mieux faire face à l’hydre terroriste au Sahel, et demandaient aux Etats-Unis de poursuivre leur engagement dans la région, l’on apprenait que Washington réfléchissait à réduire sa présence militaire sur le continent noir où, de la Corne de l’Afrique à l’Afrique de l’Ouest, elle déploie quelque 6000 soldats par rotation, notamment des forces spéciales présentes à Djibouti, en Somalie et au Niger. A cela, il faut ajouter la logistique et le renseignement qui sont des éléments capitaux dans lutte contre la nébuleuse islamiste. De quoi troubler le sommeil du président français, Emmanuel Macron qui, illico presto, a dépêché la ministre des Armées, Florence Parly et le conseiller Afrique de l’Elysée, Frank Paris, à Washington pour tenter de convaincre leurs homologues américains de rester au Sahel. C’est dire si un retrait des troupes américaines aurait de lourdes conséquences sur la lutte contre le terrorisme au Sahel.
C’est toute la zone sahélienne qui devrait s’inquiéter
En effet, déjà que le volet financier se présente comme un facteur prohibitif au déploiement optimal de la force du G5 Sahel, où trouver les 45 millions de dollars annuels qu’injectent les Etats-Unis en appui à l’opération Barkhane dans le Sahel ? Qui pour boucher ce « trou capacitaire » qui donne, et on peut le comprendre, des insomnies justifiées au locataire de l’Elysée ? Au-delà, c’est toute la zone sahélienne qui devrait s’inquiéter. Car, point n’est besoin de rappeler le rôle essentiel que joue le pays de l’Oncle Sam dans la lutte contre le terrorisme dans le monde. C’est pourquoi un retrait des Américains du continent africain, laissera immanquablement un vide qui risque d’être difficile à combler.  Et la situation serait d’autant plus dommageable qu’elle risquerait de laisser le champ libre aux terroristes dont on a des raisons de croire qu’ils sont, quoi qu’on dise, gênés dans leurs mouvements voire leurs opérations par les capacités d’écoute et de surveillance des Américains. C’est pourquoi il faut espérer que le président Macron réussisse à convaincre le locataire de la Maison Blanche de renoncer à son projet.
Cela dit, l’on se demande ce qui  se cache derrière cette décision de l’imprévisible et iconoclaste président américain.  A-t-il été, d’une manière ou d’une autre, vexé de devoir rester dans l’ombre de son allié français qui est sous les feux de la rampe de la lutte contre le terrorisme au Sahel ? Ou alors cette décision serait-elle une conséquence de sa logique du « America first » qui a toujours guidé son action, en tant que  slogan de campagne qui l’a conduit à la Maison Blanche ?  Y aurait-il d’autres raisons moins publiquement avouables mais probablement motivées par les intérêts et la géopolitique, qui ont pu l’amener à envisager un tel désengagement en Afrique pour mieux concentrer ses efforts sur d’autres objectifs ?
Il est peut-être temps de penser à trouver une alternative
 Avec Trump, aucune hypothèse n’est à écarter. D’autant que depuis son accession au pouvoir, l’on a pu voir comment il est revenu sur de nombreux engagements des Etats-Unis dans le monde au point de susciter parfois la consternation. Comme ce fut, par exemple, le cas de son retrait, en 2019, après en avoir fait l’annonce en 2017, de l’accord de Paris sur le climat, pourtant fruit de longues années de tractations laborieuses. De même que son retrait, en 2018, de l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien, qu’il a même traité d’«accord horrible et partial qui n’aurait jamais dû être conclu».
Dans cette lutte contre le terrorisme au Sahel, Trump voudrait mettre du sable dans le couscous d’Emmanuel Macron qu’il ne s’y prendrait pas autrement. En attendant, c’est une décision suffisamment périlleuse pour l’Afrique, qui devrait susciter  des inquiétudes. Car, même si les groupes terroristes qui opèrent sur le continent noir ne représentent pas a priori directement une menace pour l’Amérique, Donald Trump devrait se montrer plus solidaire en faisant preuve d’un peu plus d’humanisme. C’est quand même le sort de plusieurs millions d’âmes qui est, ici, en jeu.
En tout état de cause, que Donald Trump retire ou pas, à plus ou moins long terme, les troupes américaines de l’Afrique, il est peut-être temps de penser à trouver une alternative, en espérant qu’un tel retrait ne créera pas un effet d’entraînement de la part de certains de ses alliés traditionnels comme la Grande-Bretagne.
 
 « Le Pays »



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