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Economie/ Africa Seel contre Issika Diaby : Les dessous d’une affaire de gros sous

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Qui veut noyer son chien l’accuse de rage. Cette sagesse populaire s’applique bien à l’affaire qui oppose le président du collectif des victimes en Côte d’Ivoire( Cvci), Issiaka Diaby, à un opérateur économique du nom de Chaabi Hussein Kalil, ex-gérant de la société Africa Steel. Un dossier fumeux dont la presse a fait ses choux gras il y a un mois et le jeudi 5 décembre 2019.
De fait, début novembre, plusieurs médias dont des journaux papier et en ligne se sont fait l’écho de l’arrestation d’Issiaka Diaby, pour escroquerie. L’on disait qu’il aurait fait main basse sur l’entreprise de Chaabi Hussein en se prévalant de ses relations avec le ministre Hamed Bakayoko. Accablé de tous les noms d’oiseau, le président des victimes de Côte d’Ivoire n’eut guère droit à la parole.
A la vérité, il ressort des informations en notre possession qu’il était simplement victime d’une campagne de dénigrement bien huilée à laquelle se sont prêtés certains confrères, moyennant des prébendes. De fait, apprend-on de sources proches du dossier, l’accusateur n’a pas hésité à casser la tirelire pour susciter des articles visant à renverser en sa faveur une situation qui est plutôt accablante pour lui. On parle de centaines de billets de banque investis dans cette campagne de dénigrement.
Aussi le mis en cause a-t-il tenu à dire publiquement sa part de vérité au cours d’une conférence de presse, tenue le mercredi 4 décembre 2019 à la Maison de la presse au Plateau. Issiaka Diaby tenait à prendre l’opinion de cette affaire et laver son honneur. « Je vais harceler la justice pour qu’elle fasse toute la lumière sur cette affaire. Je veux que cette affaire aille jusqu’au bout ! Je ne me reproche rien », a-t-il martelé.
Et le président des victimes de Côte d’Ivoire de brandir une pile de pièces retraçant le parcours judiciaire de la transaction ayant eu lieu entre lui et Chaabi Hussein Kalil, ex-gérant de l’entreprise Africa Seel : le courrier en date du 11 juin 2019, signé des mains de Chaabi Hussein, acceptant la proposition qu’il a faite de reprendre l’entreprise Africa Seel ; le protocole de cession datant de juin 2019 et cosigné par Issiaka Diaby et Hussein Kalil ; l’expédition ayant clôturé l’enquête menée par la Cour d’appel de commerce d’Abidjan ; la photocopie du chèque de un franc Cfa symbolique, déchargé par Chaabi Hussein le 22 juin 2019 etc.
De tous ces documents, il ressort que Issiaka Diaby, directeur de la société Siextac, a été approché par Chaabi Hussein Kalil afin qu’il reprenne l’entreprise Africa Seel, spécialisée dans la production de fer à béton et basée en zone industrielle de Yopougon ; entreprise qui était en voie de liquidation parce que croulant sous une dette de 1 milliard 860 millions Fcfa. Après tractation, Issiaka Diaby donne son accord en faisant la proposition suivante : payer la dette de 1 milliard 860 millions Fcfa aux créanciers d’Africa Seel, garder le personnel et payer 1 franc symbolique à Chaabi Hussein.
Dans le courrier en date du 11 juin 2019, celui-ci donne un avis favorable. « Nous constatons avec satisfaction que les deux exigences énoncées ci-dessus ( payer aux créanciers la dette et préserver l’emploi du personnel) ont bel et bien été prises en compte dans votre offre de reprise ferme (…) nous marquons par la présente notre plein accord sur les termes et conditions de votre offre de reprise(…) De même, nous acceptions également le prix de cession de un (01) franc Cfa proposé… », écrit Chaabi Hussein.
La version de l’ex-gérant d’Africa Seel 
Ce que confirme du reste le protocole de cession, signé plus tard, soit le 22 juin 2019. Il y est en effet indiqué que le « la présente cession est consentie et acceptée pour un prix global symbolique de un (1) franc Cfa assortie des conditions fermes ci-après que le cessionnaire s’engage à prendre en charge et à respecter ». Ces conditions étant de payer la dette de un milliard 860 millions Fcfa due par Africa Seel à des créanciers et préserver les emplois du personnel.  
« Je suis entièrement d’accord avec sa proposition parce que les deux conditions fixées ont été respectées, à savoir : la reprise totale de la dette et le maintien des emplois. Pour la société, c’est juste un franc symbolique qu’elle percevra », soutient Chaabi Hussein dans le procès verbal d’enquête menée par Bai Z. Aimée Danielle, épouse Sam, conseiller à la cour d’appel de commerce d’Abidjan et en date du 10 juillet 2019.
C’est donc au terme de ce parcours judiciaire qu’Issiaka Diaby prend possession des locaux, le 27 août 2019 et cela est matérialisé par une photo, comme pour immortaliser la remise des clés par Chaabi Hussein. « Comme vous le constatez, à aucun moment, le nom du ministre Hamed Bakayoko n’a été mentionné dans aucun document retraçant cette transaction qui a eu lieu entre moi et Chaabi Hussein », fait  remarquer le patron de Siextac. Qui dit donc ne pas avoir compris pourquoi  celui-ci a fait débarquer dans l’entreprise des hommes en tenue qui l’ont enlevé et séquestré ainsi que certains de ses employés. « J’ai porté plainte au tribunal de Yopougon et j’attends que toute la lumière soit faite sur cette cabale », conclut Issiaka Diaby.
Joint par téléphone, Chaabi Hussein reconnaît la cession de l’entreprise à Issiaka Diaby tout en justifiant le retournement de situation. « On a signé un protocole d’accord de cession mais M. Issiaka Diaby n’a rien payé du tout. Il a juste fait un chèque de 1 franc. De sorte qu’aujourd’hui les banques nous réclament de payer leur argent. S’il a payé quelque chose, qu’il nous en apporte les preuves», avance-t-il. Et de poursuivre :
 
 
« M. Diaby devait d’abord signer un protocole avec les banques de sorte que les banques disent qu’à partir de maintenant, M.Chaabi n’est plus concerné par la dette. Mais ce n’est pas ce qui a été fait. Nous avons reçu une lettre d’une banque créancière qui nous dit que rien n’a été payé jusqu’à présent. Ça veut dire que son engagement n’était que des paroles en l’air, il n’a signé aucun protocole avec les banques ».
Toujours, selon lui, la situation actuelle de l’entreprise Africa Seel en dit long sur l’échec de la transaction qu’il a conclue avec le directeur de Siextac. « Le fait que l’entreprise ait été mise en redressement judiciaire en lieu et place de la liquidation, veut dire que l’offre faite par M. Diaby n’est pas sérieuse et n’a pas été prise en compte par la Cour d’appel. C’est ce que nous avons dénoncé parce qu’il n’a pas rempli les conditions », soutient fermement Chaabi Hussein, qui dit avoir lui aussi porté plainte au tribunal de Yopugon.
Karine Koré
 



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