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Etats-Unis : Alyssa Milano appelle à la grève du sexe pour défendre le droit à l'IVG

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Alors que l'Etat de Géorgie vient d'adopter une loi extrêmement restrictive sur l'avortement, l'actrice invite les femmes à «boycotter le sexe jusqu’à ce que nous retrouvions notre indépendance physique».

Alyssa Milano organise l’offensive sur les réseaux sociaux. Après avoir largement participé au lancement du mouvement #MeToo en octobre 2017, l’actrice crée le hashtag #SexStrike (grève du sexe) pour dénoncer le durcissement de la loi sur l’avortement dans l’Etat de la Géorgie. Après l’Ohio, le Mississippi et le Kentucky, l’Etat vient d’adopter une loi extrêmement restrictive en la matière. Le texte interdit ainsi l’interruption volontaire de grossesse dès que les battements du cœur du fœtus peuvent être détectés. Ce qui revient à une quasi-interdiction de l’avortement, puisque le cœur peut être entendu dès la sixième semaine de grossesse, stade auquel de nombreuses femmes ne savent pas encore qu’elles sont enceintes. Actuellement, l’avortement est autorisé en Géorgie jusqu’à la 20e semaine de grossesse.
Avant de se saisir des réseaux sociaux, plusieurs personnalités comme Alec Baldwin, Ben Stiller, Mia Farrow et Alyssa Milano avaient menacé fin mars de boycotter les tournages en Géorgie si cette loi était adoptée. Sans succès. L’actrice de Charmed avait alors déclaré au site Buzzfeed : «Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que le plus grand nombre de productions possibles quittent cet Etat qui continue à promouvoir une politique oppressive et néfaste, contraire à tout ce que l’industrie du divertissement défend.» Toutefois, elle est contractuellement obligée d’aller au bout du tournage de la série Insatiable, qui se déroule en Géorgie pour encore un mois.

Un ressort antique

C’est cette fois via son compte Instagram que l’actrice a décidé de poursuivre la contre-attaque. Sous une image représentant un grand X rose avec le hashtag #SexStrike, Alyssa Milano lance un appel : «Nos droits liés à la procréation sont supprimés. Tant que nous les femmes n’aurons pas un contrôle légal sur notre corps, nous ne pouvons pas risquer de tomber enceintes. Rejoignez-moi en boycottant le sexe jusqu’à ce que nous retrouvions notre indépendance physique. J’appelle à une grève du sexe. Faites passer le message.»
Le post Instagram de l’actrice Alyssa Milano appelant à la grève du sexe. © Capture d’écran Instagram
Comme Libération l’évoquait dans un article de 2011, la grève du sexe est un ressort remontant à l’Antiquité. Dans Lysistrata, du dramaturge grec Aristophane, alors que Sparte et Athènes sont en guerre presque perpétuelle, l’Athénienne Lysistrata appelle toutes les femmes des cités grecques à se refuser aux hommes jusqu’à ce qu’ils arrêtent le combat. Un succès. Cette vieille stratégie avait notamment été utilisée en 2009, au Kenya. Dix associations avaient appelé les femmes à une telle action pour pousser le gouvernement à s’entendre au plus haut niveau et à accélérer les réformes. La lauréate du prix Nobel de la paix en 2011, Leymah Gbowee, avait aussi organisé une grève du sexe en 2003 pour que la parole des femmes soit écoutée lors du processus de paix au Nigeria. En 2012, ce sont les femmes du collectif Sauvons le Togo qui avaient usé de ce ressort pour s’opposer au gouvernement de Faure Gnassingbé. En 2016, une campagne contre le candidat Trump initié par un couple d’Américains avait aussi pris cette forme.

Un appel discuté

Ce mouvement porté par Alyssa Milano est à placer dans un contexte global de recul du droit à l’avortement aux Etats-Unis. Après l’Ohio, le Mississippi, le Kentucky et la Géorgie, l’Alabama est aussi au cœur d’un tel processus liberticide. Les législateurs veulent interdire, à de rares exceptions près, aux médecins de pratiquer des avortements, sous peine de risquer 10 à 99 ans de prison. Et le Tennessee, le Missouri, la Caroline du Sud ou encore la Louisiane planchent également sur des propositions de loi semblables à celle signée en Géorgie.
L’appel d’Alyssa Milano ne fait toutefois pas consensus les réseaux sociaux. Si certaines voix, à l’instar de l’actrice Bette Midler, lui ont apporté leur soutien, beaucoup se sont élevées pour se moquer ou décrier son initiative. Des conservateurs ont ironisé sur une «bonne nouvelle: les progressistes arrêtent de se reproduire». Plus sérieusement, des féministes ont reproché à l’actrice d’avoir une lecture machiste des relations sexuelles. «Il faudrait que je me prive de sexe, et que je participe à la fiction selon laquelle il ne s’agit que d’un outil de marchandage pour les femmes?», a commenté l’auteure Kristi Coulter, en se disant suffisamment pénalisée par «la société patriarcale».
Marlène Thomas

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