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Crise togolaise : Quand le mouton noir de la CEDEAO refuse de rentrer dans l’enclos de la démocratie

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Ce que l’on redoutait autour de la campagne électorale pour les législatives togolaises sans l’adhésion de l’opposition, a fini par arriver. En effet, la coalition des 14 partis de l’opposition (C14) qui a décidé de renouer avec la rue pour exiger la suspension de ce processus électoral, a fait monter la tension sociopolitique sur les berges de Lomé avec son corollaire de violentes répressions. La preuve, en prenant le contre-pied de cette campagne, la C14 qui a tenté de lancer sa contre-campagne, le samedi 8 décembre, a eu fort à faire avec les forces de l’ordre qui n’ont pas manqué de réprimer la manifestation. Une répression qui s’est terminée dans un bain de sang avec deux morts sur le carreau. Au regard de la détermination de l’opposition, c’est peu de dire que le mercure va monter   à mesure que l’on s’approche du 20 décembre, si rien n’est fait pour calmer les esprits de part et d’autre. Les échauffourées du week-end dernier, si besoin est encore,   traduisent, en quelque sorte, l’échec de la médiation de la CEDEAO et de l’UA qui n’ont pas pu trouver la formule magique pour rabibocher les positions des différents protagonistes de la crise. Qui donc pour sauver le peuple togolais dont le destin est entre les mains d’un dirigeant insatiable du pouvoir ? Quoi qu’il en soit, la CEDEAO et l’UA qui  jouent les médiateurs dans cette crise de l’alternance, ont l’obligation morale de tout faire pour éviter le pire au Togo, elles qui, en proposant leurs services, ont donné du répit au pouvoir en place qui était, pourtant, presqu’à bout de souffle sous la pression de l’opposition. Ces deux organisations sous-régionale et continentale ont l’impérieux devoir de s’impliquer toujours et encore plus, à moins  de vouloir porter le bonnet d’âne de la démission.
Le pays des Gnassingbé est le seul, en Afrique de l’Ouest, où les populations n’ont pas encore goûté aux délices de l’alternance
Auquel cas, c’est le peuple togolais qui continuera de trinquer face à un régime dynastique qui est là depuis 50 ans, mais qui tient toujours à rester au pouvoir même s’il doit marcher sur des milliers de cadavres. Seulement, Faure Gnassingbé qui est aujourd’hui le malheur du peuple togolais, s’interroge-t-il souvent sur la manière dont le pouvoir va un jour  le quitter ?
En décidant coûte que coûte d’organiser ces   législatives ‘’exclusives’’, malgré la grogne légitime de l’opposition sur les conditions de leur organisation impartiale, malgré aussi et surtout les mises en garde de personnalités morales comme l’Eglise catholique, la communauté musulmane, l’Eglise protestante et bien d’autres structures de la société civile, le régime de Faure a franchi le Rubicon. Il a comme ainsi décidé d’engager le Togo sur la voie du pourrissement, quitte à sauvegarder  ses intérêts. En tout cas, Faure qui est le problème et la solution à cette crise qui aura tant endeuillé des familles, doit savoir raison garder. On attendait de lui, une autre vision de la gouvernance en phase avec les  normes démocratiques, mais c’est peu de dire qu’il a plutôt préféré marcher à contre-courant de l’histoire. Et il voudrait confirmer l’adage selon lequel tel père, tel fils, qu’il ne s’y prendrait pas autrement. En tout cas, le Togo est aujourd’hui le seul mouton noir qui refuse de rentrer dans l’enclos de la démocratie. En effet, le pays des Gnassingbé est le seul, en Afrique de l’Ouest, où les populations n’ont pas encore goûté aux délices de l’alternance au sommet de l’Etat depuis 50 ans.
Cela dit, à partir du moment où la CEDEAO et l’UA semblent avoir renvoyé dos à dos le pouvoir et l’opposition, cette dernière n’a plus d’autre choix  que de faire dans la résistance afin d’empêcher réellement la tenue des législatives du 20 décembre prochain. Autrement, ce serait laisser le champ libre au pouvoir pour renforcer sa position au parlement et modifier les textes à sa guise. Et c’est peut-être l’objectif recherché. En étant absente du parlement, l’opposition se prive d’une arme certaine pour porter la contradiction au pouvoir. A preuve, en l’absence de ses députés, quelques jours avant le début de la campagne électorale, au parlement, le texte proposé par le gouvernement n’a pu être adopté pour soumettre la réforme à référendum. C’est pourquoi, sans mettre en cause la pertinence et la légitimité de ses revendications, s’abstenir d’aller aux élections pourrait être suicidaire pour l’opposition. Elle a donc tout intérêt à ne pas reculer, malgré les mesures de répression prises  par le régime s’il tient à contraindre celui-ci à différer ces législatives pour les rendre inclusives, équitables et transparentes. C’est donc clair et net, une fois que ces élections se tiendront, les carottes seront cuites pour l’opposition. Elle doit donc rester debout ou périr. D’ailleurs, il appartient au peuple togolais de prendre ses responsabilités face à cette prise en otage de la démocratie par la dynastie Gnassingbé qui perdure depuis maintenant un demi-siècle.
Drissa Traoré

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