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À Abidjan, un colloque en hommage à l’héritage académique du professeur Eboussi Boulaga

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L’institut de théologie de la compagnie des jésuites (Itcj) a organisé à Abidjan un colloque en hommage à l’intellectuel, théologien et philosophe camerounais Eboussi Boulaga décédé le 13 octobre.

À l’amphithéâtre de l’institut de théologie de la compagnie des jésuites (Itcj), théologiens et philosophes ont présenté, mercredi 7 novembre, la pensée et l’héritage théologique et philosophique du professeur Fabien Eboussi Boulaga.
Décédé le 13 octobre à Yaoundé, ce grand intellectuel camerounais théologien et philosophe a inspiré par ses écrits de nombreux théologiens africains qui ont tenu à lui rendre hommage à travers un colloque organisé par la chaire « Baraza » de l’Itcj.
Au sein de cet institut, la chaire Baraza qui signifie véranda en swahili, est en charge de la promotion de la théologie africaine, des théologiens africains et de tous les intellectuels africains qui s’intéressent beaucoup aux questions chrétiennes en Afrique.
« Si nous sommes réunis dans cette salle, c’est pour reconnaître que le professeur Fabien Eboussi a été pour nous cette pirogue qui nous a transportés sur la berge du savoir, a expliqué le père Anicet N’teba directeur de l’Itcj. Nous avons le devoir de lui rendre hommage comme quelqu’un qui a laissé des écrits qui constituent un arbre du savoir sur lequel nous avons tous cueilli des fruits. »

Pour une catholicité africaine

L’un des points importants de la pensée théologique de l’illustre disparu restera sa contribution faite à la fin des années 1970 en faveur d’une catholicité africaine. Suggérant un concile africain, Eboussi Boulaga voulait conduire l’Église d’Afrique à réfléchir et à trouver une solution en interne aux problèmes qui se posaient à elle. Ces défis concernaient notamment l’enseignement de la foi, la transmission des sacrements, et la capacité de la relève africaine à gérer financièrement les grandes institutions reçues en héritage, telles que les écoles. « En réfléchissant sur l’itinéraire de l’Église catholique africaine, il s’est interrogé sur ce que pouvait faire cette Église pour aider l’ensemble de la communauté des fidèles à se prendre en charge », a rappelé le père Eugène Goussikindey directeur du Centre de recherche et d’action pour la paix (Cerap), l’un des conférenciers de ce colloque.
Aussi poursuit le conférencier, l’originalité de la pensée de Fabien Eboussi est qu’elle se voulait en amont des dogmes sans toutefois les remettre en cause. Car selon Eboussi, si on partait uniquement des vérités affirmées de la foi, on n’arriverait pas à découvrir l’originalité du message du Christ. « Le pays de Jésus comme les nôtres aujourd’hui était sous domination mais il a appelé à la conversion et c’est ce mouvement qui a gagné, a explicité le père Goussikindey. Cet appel a été beaucoup plus fort que les prescriptions des juifs et des pharisiens. »

Une pensée philosophique actuelle

À sa suite, Dr Fatima Doumbia, enseignante de philosophie à l’université Félix Houphouet Boigny à Abidjan, a exposé l’actualité et la pertinence de la pensée philosophique de Fabien Eboussi. « Le problème de la domination, de l’hégémonie, de l’injustice, de la violence et de la pensée font que la philosophie d’Eboussi demeure actuelle, a-t-elle expliqué. Malheureusement pour l’Afrique, ces questions demeurent, car la pensée et la réflexion sur la domination sont actuelles pour l’homme africain. »
En outre précise la docteure, « on peut le qualifier de génie car il fait partie de ces grands penseurs-là qui savent penser les choses sans forcément leur donner un nom précis ». L’intellectuel camerounais dont la pensée philosophique est perceptible dans son œuvre « la crise du Muntu », aborde également sans la nommer la question de l’immigration selon Dr Fatima Doumbia. « Quand Eboussi Boulaga dit que ce qu’il faut pour l’Africain c’est être soi pour soi sans être pour autrui, cela pose le problème de l’immigration. Le fait de partir, est-ce pour se retrouver pour s’appartenir en tant qu’africain, ou est-ce que la mondialisation nous a donné une image de l’homme que tout homme aujourd’hui désir être ? La question se pose aussi me semble-t-il. »
Guy Aimé Eblotié (à Abidjan)

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