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Politique

Maintien de la machine à voter en RDC

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Kabila a-t-il reculé pour mieux sauter ?
En République démocratique du Congo (RDC), après le retrait de Joseph Kabila de la course à sa propre succession, c’est la machine à voter qui pose maintenant problème.  En tout cas, l’opposition et la société civile sont vent debout contre cet instrument de vote appelé ironiquement « machine à tricher ». Et pour cause. Sa fiabilité est sérieusement mise en doute par les contempteurs du président Kabila qui y voient la voie tracée à une fraude électronique discrète en vue d’assurer, sans coup férir, le succès au candidat du parti au pouvoir dans une élection qui s’annonce comme l’une des plus ouvertes de l’histoire de la RDC. Mais comment ne pas leur donner raison quand le fabriquant sud-coréen de ladite machine, lui-même, a émis de sérieux doutes sur la fiabilité de son invention ? Pourtant, malgré les inquiétudes de ses compatriotes et les réserves émises çà et là, le tout-puissant président Kabila qui est le véritable maître du jeu en RD Congo, ne jure que par cet instrument de modernité censé révolutionner le vote dans son pays, en permettant de compiler les résultats en un temps record pour aboutir à leur proclamation dans les meilleurs délais.
La fameuse machine ne présente pas toutes les garanties de fiabilité
 De prime abord, on ne voit pas comment on pourrait 
reprocher au maître de Kinshasa de chercher à tirer son pays vers le haut, en voulant organiser des élections par le biais d’instruments modernes de votation qui devraient participer de la transparence du scrutin.  Surtout quand on sait que c’est bien souvent de la longue attente des résultats que naissent les suspicions de fraudes qui conduisent généralement aux contestations de tous genres. Mais le hic, c’est que la fameuse machine à voter à laquelle il s’accroche comme un naufragé à sa planche de salut, ne présente visiblement pas toutes les garanties de fiabilité. D’autant plus que non seulement, à en croire certaines sources,  les autorités de Séoul la désavouent et que « le gouvernement coréen a dûment expliqué au fabricant (…) les risques potentiels en cas d’exportation de ces machines », mais aussi et surtout parce que les démonstrations effectuées au « Kabilaland » sont loin d’avoir donné satisfaction. C’est pourquoi son entêtement à vouloir maintenir coûte que coûte son acquisition pour le vote, paraît suspect. Alors, question : en renonçant de mauvais gré à briguer un troisième mandat interdit par la Constitution de son pays, et en désignant un dauphin qui sera le porte-étendard de la majorité présidentielle, Kabila a-t-il reculé pour mieux sauter ? En tout cas, à la lumière des derniers développements, il se dessine le scénario Poutine-Medvedev à la Bantou, qui pourrait justifier la position du président congolais qui balaie  du revers de la main toutes les critiques contre  « sa » machine à  « voler ». Question de déblayer le terrain pour imposer à la tête de l’Etat, un homme-lige en vue de revenir dans quelques années au pouvoir. Autrement, pour le bien de son peuple et la stabilité de la RD Congo, serait-ce un sacrifice de trop que de chercher à accorder les violons avec l’opposition dans le but d’apaiser les esprits pour aller à une élection qui soit la plus consensuelle et la plus transparente possible ?
Il appartient au peuple congolais de savoir qu’il a  gagné une bataille mais pas encore la guerre
De plus, à y regarder de près, autant cette machine à voter est un instrument de modernité qui peut présenter bien des atouts, autant elle paraît inadaptée dans un pays où le taux d’analphabétisme des électeurs culmine parfois à des sommets vertigineux. Sans compter les risques que certaines machines se grippent pour une raison ou une autre. C’est dire si au-delà de la réelle ou supposée volonté de transparence du scrutin, c’est l’opportunité même de cette machine à voter qui est sujette à caution, tant les conditions de succès de son expérimentation semblent loin d’être  réunies en RDC. Pour autant, faut-il s’attendre à voir Joseph Kabila revoir sa copie ? Rien n’est moins sûr. Surtout que quelques semaines après son renoncement au pouvoir, fort applaudi, il s’est refusé à faire ses adieux à ses pairs réunis en sommet de la SADC (Southern African Development  Community), en des termes aussi énigmatiques que sibyllins, qui continuent d’entretenir le doute dans bien des esprits quant à son avenir politique.
En tout état de cause, il appartient au peuple congolais en lutte, de savoir qu’avec le renoncement du président Kabila à briguer un troisième mandat, il a certes gagné une bataille mais pas encore la guerre. Et la lutte pour la démocratie semble encore parsemée d’embûches qu’il devra s’employer à dessoucher méthodiquement, au risque de se faire avoir au finish par le satrape.
Cette machine à voter, les contempteurs de Kabila la présentent d’ores et déjà comme la plus grande arnaque à venir de cette élection. A moins que comme cela a été le cas en Gambie  pour Yahya Jammeh, Kabila ne soit pris à son propre piège, avec le système atypique de vote par des billes, qui a finalement été fatal à l’ex-homme fort de Banjul. En tout cas, tout le mal que l’on puisse souhaiter au peuple congolais, c’est que Kabila soit en train de creuser sa propre tombe politique avec sa fameuse machine à voter. Encore faudrait-il que l’opposition puisse parler d’une seule voix, dans un scrutin à un seul tour où la victoire se décide à la majorité simple.
« Le Pays » 

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