Comme chaque année, la capitale économique ivoirienne enregistre des dégâts liés aux eaux de pluie.
La saison des pluies est là. Hier, la grande pluie qui s’est abattu sur Abidjan, la capitale économique du pays et même dans certaines villes de l’intérieur, est un signal fort à l’endroit des autorités ivoiriennes et des riverains de certains quartiers, qui, chaque année, subissent les effets néfastes des pluies.
Attention coprim !
L’année dernière, plusieurs bâtiments du quartier coprim, à Yopougon, sis au bord du grand canal qui part du Chu de Yopougon, à la lagune Ebrié, côté Lokoa ont cédé sous le poids des eaux de pluie. L’on a enregistré au moins deux morts. Le gouvernement a exprimé sa compassion et apporté une contribution financière de 300.000 F aux propriétaires des maisons concernées, pour qu’ils puissent se reloger. Afin que les travaux du canal puissent s’effectuer. Mais personne n’a daigné bouger. Les travaux n’ont pas non plus été effectués. Entre le gouvernement et les propriétaires des maisons sises le long du canal, chacun a rusé de son côté. Aujourd’hui, avec l’avènement de la saison des pluies, ce quartier reste l’un des sites à surveiller de près.
Le carrefour indénié renoue avec les inondations.
Près d’une vingtaine de véhicule et un autocar ont fait les frais hier, au carrefour indéné. La brusque pluie qui s’est abattu sur la ville d’Abidjan, peu avant 9 heures, a eu raison des travaux qui y avaient été effectués. Le carrefour de l’indénié qui a été réhabilité avec plusieurs millions de francs Cfa sous la gouvernance d’Alassane Ouattara a ainsi renoué avec les inondations. Les automobilistes qui fréquentent ce carrefour doivent redoubler de vigilance, à chaque pluie.
Mossikro, la grande répétition
Le quartier Mossikro, sis dans la commune de Yopougon a lui aussi, une histoire avec les saisons pluvieuses. Chaque année, on y dénombre plusieurs morts et des maisons de fortune qui s’affaissent. Malgré les appels au déguerpissement du gouvernement, les habitants de ces zones dites à risques sont bien installés et ne craignent rien. Pour ces riverains de ce quartier défavorisés d’Abidjan, les dégâts lors des saisons pluvieuses se succèdent et se ressemblent.
Riviera palmeraie, y’a drap !
Aujourd’hui, vivre à la riviera palmeraie ou à Cocody Angré est signe d’aisance, à Abidjan.
Cependant, ces quartiers à l’architecture parfois impressionnante ont été démystifiés par les saisons des pluies des trois dernières années. Inondation par-ci, glissement de terrain par-là, Angré et la palmeraie ont perdu de leur superbe. Et comme chaque année, l’on s’attend à enregistrer d’autres dégâts. Ainsi que la compassion du gouvernement qui s’apprête à distribuer quelques enveloppes de soutien, aux éventuels victimes.
Aboli Amoa
Encadré
Penser l’habitat
En Côte d’Ivoire, s’offrir un lopin de terre ou un toit est aujourd’hui, réservé aux personnes d’une certaine catégorie sociale. La pression démographique a fait grimper les prix des terrains et par ricochet, ceux des maisons. Que faire donc pour que les ivoiriens deviennent propriétaire de maison, avec le minimum ?
Plusieurs possibilités s’offrent aux autorités si elles veulent permettre aux ivoiriens de se loger décemment et de devenir propriétaire de maison. Dans cet article, nous évoquerons seulement deux possibilités. La première, c’est que l’Etat redonne les moyens à la Sicogi, jadis grand bâtisseur pour lui permettre d’aller partout en Côte d’Ivoire pour construire des maisons et les mettre à la disposition des ivoiriens qui le désirent. Il est clair que le coût du terrain n’ayant pas la même valeur qu’à Abidjan, une maison coutera nettement moins chère dans un village ou une ville, contrairement à Abidjan.
La deuxième possibilité, c’est que les autorités développent la politique des banlieues. Ainsi, on développera des cités modernes dans les villes environnantes d’Abidjan (jusqu’à 130 kilomètres). Et l’Etat s’engagera à construire des autoroutes pour permettre aux habitants de ces banlieues de rallier Abidjan, en un laps de temps.
Toute cette politique de logement doit être rigoureusement suivie. Pour ne pas qu’il y ait sur un même ilot, des villas basses, des duplex et des immeubles. Mais que les maisons soient construites de façon harmonieuse, de sorte à offrir une architecture agréable à voir.
Aboli Amoa
