Premier film kényan à figurer dans la sélection du Festival de Cannes, Rafiki raconte l'histoire d'amour d'un couple de lesbiennes issues de clans politiques opposés au Kenya.
Basé sur le livre primé "Jambula Tree" de l'Ougandaise Monica Arac de Nyeko, il a été projeté hier à Cannes dans la sélection un Certain Regard.
Les Kenyans s'étaient réjouis de la participation de Rafiki sur Twitter avec le mot clef #YesWeCannes, reprenant le slogan de Barack Obama Yes we can, "oui nous pouvons".
La réalisatrice Wanuri Kahiu a réagi sur Twitter : "je suis terriblement désolée d'annoncer que notre film RAFIKI a été interdit au Kenya. Nous croyons que tous les adultes kényans sont assez matures et perspicace pour visionner du contenu local mais leurs droits ont été refusés".
La catégorie à laquelle participe Wanuri Kahiu est présidée par Benicio Del Toro (acteur portoricain-espagnol). Il s'agit d'une section issue de la sélection officielle qui existe depuis 1978. Elle met en perspective un cinéma original plus audacieux. ''Un certain regard'' récompense des cinéastes peu connus.
Une chanteuse burundaise dans le jury
La sélection officielle de la 71e édition du Festival de Cannes a été dévoilée par Pierre Lescure et Thierry Frémaux, président et délégué général. Il faut aussi rappeler que sur 1906 longs-métrages, 33 sont en compétition: 18 en sélection officielle et 15 dans la catégorie «Un certain regard».
Parmi les membres du jury, la Burundaise Khadja Nin. Ancienne chanteuse reconnue à l'international, l'artiste est également engagée et philanthrope. Ambassadrice de Bonne Volonté de l'Unicef, la militante a été honorée du Prix de l'Action Féminine décerné par la Ligue des Femmes Africaines en 2016 en raison de son engagement pour les femmes burundaises. Un combat qu'elle continue de porter.
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Fin de Youtube publication par dachaavane
L'Afrique faiblement représentée
Le festival de Cannes reste cependant très "Européen" dans la sélection des films, mais aussi des lauréats.
Au niveau des grandes régions mondiales, derrière l'Europe (50%), l'Amérique du Nord (19%), l'Asie (16%), l'Amérique latine (6%), le Proche et le Moyen-Orient (6%), l'Afrique (2%) et enfin l'Océanie (1%).
Au niveau du palmarès, le rapport est différent : l'Europe a raflé 70% des vingt dernières Palmes (pour dix pays représentés), devant les Etats-Unis (15%).
Suivent l'Asie, le Proche-Orient et l'Afrique, avec chacun une Palme, pour autant qu'on s'en tienne à la nationalité première des réalisateurs.
La palme «africaine» a en effet sacré le natif de Tunis Abdellatif Kechiche pour "La vie d'Adèle", une production française.
