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Anne-Aymone Giscard d’Estaing : "Entrer à l’Elysée, c’est comme entrer dans les ordres”

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Anne-Aymone Giscard d'Estaing fut la première à occuper son propre bureau à l'Elysée, en tant que «public relations» entre le président et les Français. De ce septennat, elle garde le souvenir douloureux des attaques politiques et des contraintes permanentes. Extraits choisis.
Paris Match. Quel souvenir gardez-vous de votre premier jour à l’Elysée, en mai 1974 ?
Anne-Aymone Giscard d’Estaing. J’y suis allée le lendemain de la prise de fonction de mon mari. La famille n’avait pas sa place dans une cérémonie officielle. Les enfants, qui avaient tous été très impliqués, surtout Henri chargé d’animer les jeunes giscardiens, étaient parmi la foule, dans la rue. Pendant la campagne, qui n’avait pas été très longue mais très active, j’avais un bureau à la permanence où je recevais ceux qui le souhaitaient. Il n’y avait pas de raison qu’après ça je disparaisse complètement. Et je pensais qu’il fallait quelque chose d’officiel. Alors j’ai exprimé ma volonté d’avoir un bureau à l’Elysée. Ça a un peu semé la panique parce que ce n’était pas prévu et, jusqu’alors, aucune première dame n’avait eu de bureau.
(...)
 
Pourquoi ne pas vous être installée à l’Elysée ?
Il n’y avait pas la place pour y loger nos enfants ! Les appartements privés sont petits. Ils avaient été aménagés pour le général de Gaulle qui n’avait pas d’enfants avec lui et ensuite pour les Pompidou qui y habitaient peu. Sans compter que nos enfants n’en avaient aucune envie, ils voulaient que nous restions dans notre appartement, rue Benouville. Vous imaginez des adolescents aller vivre dans un endroit où chaque fois qu’on entre et sort il y a des gardes républicains ? Ils avaient déjà du mal à accepter d’être suivis par les policiers à moto. Jacinte, qui roulait à Mobylette, se débrouillait toujours pour semer le sien. S’ils gardent des bons souvenirs de cette période, c’était quand même difficile d’être les enfants du président. On les prenait souvent à partie.
(...)
Yvonne de Gaulle décrivait le palais comme “une maison sans joie, avec des contraintes de toutes sortes”. A la fin du mandat de votre mari, vous n’aviez pas envie de continuer…
Sept ans, c’est une bonne tranche de vie. Y passer sept autres années me paraissait beaucoup. Quand je vois des souverains, je me dis : “Eux, c’est à vie…” J’ai souffert des attaques et des critiques politiques, partisanes, haineuses. Je n’y étais pas vraiment préparée. Et entrer à l’Elysée, c’est comme entrer dans les ordres. C’est une vie très encadrée, le protocole vous donne un mode d’emploi, ce qui est assez commode d’ailleurs. Les horaires sont inscrits, on n’a qu’à suivre. Curieusement, ce n’est pas une maison agréable. Après notre départ, je n’y suis jamais retournée.

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