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Anciennes vedettes du sport ivoirien : De la gloire à la décadence

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Grâce à leur talent, leur génie, leur classe, leur personnalité, etc., ces monstres sacrés ont marqué les esprits quand ils étaient en activité. Mais, à la fin de leur carrière, ils ont connu des fortunes diverses. Les uns ont réussi leur reconversion, les autres ont échoué et vivent dans la misère. Quand un troisième groupe qualifié de débrouillard, vit modestement. Que ce soit en football, athltisme, boxe, au handball, basket-ball, cyclisme ou dans d’autres disciplines, le sport ivoirien a connu de grands noms, des symboles. L’on citerait, entre autres, Laurent Pokou dit l’empereur baoulé ou l’homme d’asmara, Konan Yobouet, Jean Kéita (décédés) ; Christophe Bazo, Eustache Manglé, Youssouf Falikou Fofana, AbdoulayeTraoré dit Ben Badi, Alain Gouaméné tous issus de l’asec), Ernest Bialy Kallet, Aka pascal Miézan, Lébry Manahoua Jérôme (décédés), Bernard Gnaoré, Emmanuel Moh, Kobina Kouma, Beugré Yago eugène, Serge Maguy Alain, Ahmed Ouattara (africa), Déhi Maurice, Joseph Bléziri, Konan Henri, Zadi François (décédés), Tahi François, Zahui Madou Laurent ( stade ), Dié Fonéyé, Bohé Norbert François, Beugré Inago (stella), Léon Gbizié, Soumaïla savané, Brobéhi Gbaka (sporting club de Gagnoa) tous footballeurs, sans oublier les handballeuses Mariam Koné, Nadège Namama, Ahoua Zoromou, Constance Dago ; les handballeurs Akpa Guy et Tehero Jean ; les basketteurs Alphonse Bilé et Bah Florent, les boxeurs Jules touan, Salam Ouédraogo (décédés) et Séa Robinson, les athlètes Gaoussou Koné , Kablan  Degnan , Amadou Méité et Gabriel Tiacoh (décédés)  s’ils furent tous des exemples sur le plan sportif, ils ne le sont pas, du moins pour la plupart, dans la vie ; donc dans leur reconversion. Stabilité parmi ceux qui ont réussi leur reconversion, figurent Fanny Ibrahim (ancien international du stella et de l’africa dans la période des années 1960 1970) et Dié Fonéyé (ancien international du stella). Ils apparaissent comme des modèles.
 Homme d’affaires et ex-maire de la commune de Bouaké, Fanny avoue avoir gagné correctement et bien sa vie. Son secret : l’organisation. Il a, dit-il, toujours été un homme pragmatique et su choisir sa première profession par rapport aux objectifs qu’il s’était fixés. « J’ai fait une maîtrise  en éducation physique. Grâce au diplôme obtenu dans ce domaine, j’ai enseigné le sport pendant plusieurs années à l’Université de Bouaké. Après quoi, j’ai fait l’équivalent du Bac et je me suis inscrit à la Fac pour suivre des études d’histoire jusqu’à la maîtrise. Par la suite, je suis entré à l’école normale supérieure (Ens) où j’ai obtenu le Capes. Ce qui m’a permis d’intégrer le corps de professeur d’histoire. J’ai su saisir les opportunités qui m’étaient offertes  », confiait-il, récemment, avec une certaine fierté. Dié Fonéyé, un des meilleurs latéraux ivoiriens voire africains de tous les temps, et enseignant, bénéficie d’une très bonne retraite, après avoir rangé les crampons et déposé la craie. Il a gravi pratiquement tous les échelons dans l’enseignement d’abord professeur d’histoire-Géographie (pendant treize ans au Lycée classique d’abidjan), il est passé ensuite censeur (Lycée garçons de Bingerville jusqu’en 1994) et enfin proviseur de Lycée moderne (à touba, Jacqueville et abobo) avant de faire valoir ses droits à la retraite en 2007. «J’ai su concilier sport et études. La vie d’un footballeur étant éphémère, j’ai privilégié les études pour devenir ce que je suis. Je menais une vie de sportif et j’ai pu bénéficier de sages conseils. Dans ma retraite, je continue de servir le football. Aujourd’hui, je suis secrétaire administratif à la Fédération ivoirienne de football (Fif) », indique le rigoureux professeur d’histoire- Géographie (il était très avare en notes). L’un des fils de dié (Dié Fonéyé Vincent) est footballeur professionnel en égypte. Il gagne bien sa vie. Bohé Norbert François, professeur certifié d’éducation physique et sportive et ancien ailier de charme du stella et Guessan Bernard, ingénieur des travaux publics (titulaire d’un dea), actuel maire de Sinfra et ancien attaquant de l’asec, sont aussi des exemples de réussite. Ils disent avoir tiré profit de leur intelligence et de leur sérieux à l’école. « Je dois ma réussite à mes études si je n’avais compté que sur le football, j’aurais connu un autre sort. La plupart de mes coéquipiers dont Dié Fonéyé et Maxime Onnebo (agent commercial dans une grande société de la place), vivent bien », soutient Bohé qui est, aujourd’hui, membre de la direction technique nationale. « J’ai pleinement réussi et ne regrette rien. Aujourd’hui, député de Sinfra, je travaille pour ma région. Je suis également un membre influent du Pdci dans ma région. En somme, je vis bien ma vie parce que j’ai su concilier sport et études. Je suis un homme comblé », affirme, pour sa part, Guessan Bernard. Youssouf Falikou Fofana, après une riche carrière professionnelle en Europe et en Asie, s’est bien organisé. il est devenu un homme d’affaires prospère. Le diamant noir (pour les intimes) est, entre autres, dans l’immobilier et le transport. «Le football m’a tout donné et je vis paisiblement ma retraite en compagnie de ma petite famille», dit-il, le sourire aux lèvres. Constatation de taille. Nombre de sportifs ayant pratiqué les disciplines dites mineures ont réussi pêle-mêle, l’on citerait Alphonse Bilé, ancien capitaine de l’africa et des éléphants basketteurs, médecin et secrétaire de Fiba-afrique. Un haut cadre qui continue de voir grand et fait la fierté de la côte d’ivoire dans cette instance continentale. Akpa Guy, ancien international du red star, est directeur à l’institut national de la jeunesse et des sports. Téhéro Jean, professeur à l’injs, est aussi directeur technique national de handball. Quant à Nadège Namama Fadiga, Mariam Koné et Nah. Fofana, anciennes reines d’afrique de la petite balle, elles sont respectivement de hautes cadres dans l’administration ivoirienne et certaines institutions internationales. Mariam est directrice de l’office national des sports (ons), Namama et Nah. Fofana (fonctionnaires), travaillent également à la confédération africaine de handball (Fihb) et au comité national olympique (Cno-Côte d’ivoire). «C’est la vie que Dieu a tracée pour nous. Savoir s’organiser, concilier sport et études, être discipliné dans la vie de tous les jours comptent énormément. Nous avons su nous organiser et Dieu a fait le reste », disent en chœur Mariam dite Mame et Namama dont le charme n’a d’égal que leur intelligence et leur humilité. Ils vivent modestement Edouard Guidy, Paul Guéhassa (anciens internationaux de l’asec) et Séa robinson font partie des sportifs qui, sans tapage, vivent modestement leurs vieux jours. Le premier, depuis sa retraite en 1978, est dans le foncier, un domaine, souligne-t-il, qui le passionne. « Je n’aime pas tellement me dévoiler mais je precise que je suis dans des opérations immobilières. J’y gagne très bien ma vie », affirme le frère aîné d’Ignace Guidy, un des défenseurs implacables que le football ait connus et d’expliquer que s’il a opté pour le foncier, c’est parce qu’il y a trop d’abus dans ce domaine. toute chose, selon lui, qui entraîne des litiges ; lesquels naissent généralement, soit de l’ignorance, soit de la mauvaise foi, ou pour cause d’intérêts. «J’y suis pour sensibiliser, servir d’exemple. Je veux également amener mes enfants à être libéraux », ajoute caillou (son surnom). Quant à Guéhassa, il s’est envolé pour la France après avoir raccroché en 1976, il s’y est fait une nouvelle vie. L’ex- footballeur et employé de la socopao qui ne percevait mensuellement que 35.000 F cfa à l’époque, parle de sa reconversion. « à l’époque, nous jouions au football pour la gloire, le plaisir à part les modiques primes de match, nous n’avions aucun autre revenu. Moi, qui, parallèlement au football étais transitaire, je me contentais d’un maigre salaire de 35.000 FCfa. Mais, l’aventure française m’a fait du bien. Devenu agent de sécurité après avoir travaillé plusieurs années dans une société agroalimentaire, j’ai eu des moyens pour organiser ma petite famille et préparer l’avenir de mes enfants. Dans mon abnégation, j’ai réussi ma reconversion. Je prépare maintenant mon retour au bercail », fait-il savoir, avec une certaine fierté. L’ancien boxeur émérite, quant à lui, doit tout à Houphouët Boigny, père de la nation ivoirienne. Qui l’avait adopté quand il brillait de mille feux sur les rings. il a même offert un appartement de quatre pièces à Séa et fait de lui un maître d’education physique et sportive, sans oublier une prime spéciale de 300.000 F par mois . aujourd’hui à la retraite, l’ancien vice-champion du monde continue de bénéficier de ces avantages. « Je vis paisiblement mes vieux jours grâce à Félix Houphouët-Boigny, mon père spirituel. Je ne l’oublierai jamais », soutient Séa, marié et père de six enfants. d’autres anciennes vedettes du sport dont Kouyo Zohouri Faustin, Bernard Gnaoré (football), Gaoussou Koné (athlétisme) et Kouassi Germain (basket-ball) mènent modestement leur vie de retraités.  «Avec ma pension (Sergent-chef de police à la retraite) j’assure mes vieux jours sans quémander. Je me contente de ce que Dieu m’a donné. Je ne regrette donc pas. Les relations humaines constituent aussi une richesse pour moi », précise Zohouri. Dur, dur, dur ….... Lorsqu’on aborde le chapitre de ceux dont la reconversion est un fiasco, de nombreuses voix s’élèvent. pour certains, les dirigeants n’ont pas été sincères avec les anciennes vedettes. pour d’autres, la faute incombe aux intéressés. « Les dirigeants ont souvent promis monts et merveilles aux joueurs. Mais, au final, c’est la désillusion. Le cas de Zagoli Gbolié est édifiant. Il travaillait à la mairie de Bouaké quand l’Africa est allé le recruter. Aujourd’hui, il tire le diable par la queue. Qu’a fait le club vert et rouge pour cet ancien gardien international qui l’a servi loyalement ? «, s’interroge Mathurin Mahoro, agent de police et supporter de l’africa. Zagoli lui-même révèle que lorsqu’il évoluait à l’asc Bouaké et travaillait à la mairie de ladite commune, son salaire était de 30.000 Fcfa. « Quand je suis arrivé à l’Africa, je vivais de mon salaire (plus de 200.000 FCfa) et des primes de match. En sélection nationale, je percevais, comme mes équipiers, des primes de match. Ceux qui racontent que le président Simplice Zinsou m’a offert une importante somme d’argent se trompent ». et de préciser que quand il a raccroché, aucun dirigeant ne lui a donné signe de vie. « C’est normal parce que le club n’a plus besoin de mes services. Je n’en veux donc à personne. Je vis de mes relations qui constituent une richesse pour moi. Mais je reste digne dans ma galère  », conclut l’ancien gardien volant des éléphants. Cheick Oumar Diallo, ancien footballeur du stade d’abidjan et ingénieur consultant, ré- ponde à ceux qui parlent d’ingratitude. « Les responsables de club sont comme des parents qui dorlotent un bébé. Mais quand ce bébé devient grand, ils s’éloignent. C’est la même chose en sport. Ils ne peuvent donc pas s’occuper des joueurs jusqu’à la fin de leur existence sur terre. Tout simplement parce que d’autres vedettes naissent et il faut faire face à la situation  de ces dernières», soutenait-il. Emmanuel Moh et Beugré inago (anciens stratèges de l’africa, du stella et des éléphants), Ignace Guidy (ancien international du stade et de l’africa) et Zagoli Gbolié concluent que la situation dans laquelle se trouvent certaines gloires du passé doit interpeller la génération actuelle qui a un statut de professionnel. « Nos cadets ont intérêt à se prendre au sérieux et à revendiquer leurs droits à leurs employeurs. Ils ne doivent pas écouter ceux qui racontent qu’ils sont venus au sport par amour. Aujourd’hui, le football, par exemple, peut garantir la vie d’un sportif. Au moment où ils sont en activités, au mieux de leur forme, ils doivent se montrer intransigeants dans la revendication de leurs droits. Dans le cas contraire, ils ne vivront que de regrets au crépuscule de leur carrière » .
Jean Baptiste Beh 



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