La fête de la Tabaski, c’est dans une semaine. Ce jour sera consacré au sacrifice du mouton. Mais à Bouaké, le mouton manque sur le marché et il est cher. En cause: le coût du transport.
A notre arrivée, ce jeudi matin, sur le site du marché principal de Sagabo, nous avons constaté cette insuffisance d’approvisionnement en moutons.
Selon les vendeurs que nous avons rencontrés, l’insuffisance de fourniture réside dans le coût élevé du transport des moutons des pays de l’hinterland, notamment, du Niger, du Mali Burkina Faso, de la Mauritanie, vers la Côte d’Ivoire.
Moussa Sankara est vendeur de moutons au marché de Sagabo. Ce jeune commerçant a salué les efforts consentis par l’Etat dans le cadre de la lutte contre les tracasseries de tous genres. Non sans regretter l’épineux problème du coût élevé du transport.
"Aujourd’hui, grâce aux efforts du gouvernement de Côte d’Ivoire, il n’existe plus de tracasseries routières. Nous disons vraiment merci au Président Ouattara qui a fait beaucoup dans ce sens. Seulement que la question du transport nous fatigue. Le coût du transport des bêtes est trop élevé, ce qui fait qu'aujourd’hui on est obligé de s’associer pour louer les camions. Ainsi, on ne peut pas emmener beaucoup de moutons pour approvisionner le marché. Nous demandons aux Etats concernés de faire en sorte de faciliter le trafic en diminuant vraiment le transport, ça nous arrangerait tous’’, a relevé Moussa Sankara.
Partant des prix actuels sur le marché, malgré l’insuffisance de bêtes, Sankara nous a indiqué que les coûts varient selon la grosseur des moutons.
‘‘Concernant le prix des moutons, je crois que c’est abordable cette année. Le problème est qu’il n’y a pas assez sur le marché, sinon, les prix sont fonction des gabaries des moutons. Les prix varient entre 50.000 FCFA et 500.000 FCFA’’, a-t-il signifié.
Barry Bahy est le président des vendeurs de moutons et de cabris de Bouaké. Il nous a expliqué que les commerçants ont du mal à faire convoyer les bêtes des pays de l’hinterland vers la Côte d’Ivoire. Car le coût est extrêmement élevé. Contrairement aux prix pratiqués par le passé, entre environ 250.000 FCFA et 300.000 FCFA, aujourd’hui, il faut débourser au minimum 1.200.000 FCFA pour le convoyage des moutons vers les marchés ivoiriens. Ce qui constitue un véritable frein à la fourniture du marché de bétails de Bouaké, en particulier et de tout le territoire ivoirien, en général.
‘‘Avant on pouvait profiter des camions qui partaient dans les pays de l’hinterland car à leur retour, ils revenaient vides. Nous profitions de cela pour ravitailler le marché de Bouaké. Mais aujourd’hui, cela n’est plus possible parce qu’il faut procéder à leur location. Les prix qui étaient à 300.000 FCFA sont passés au million, voire même plus. La location se fait à au moins 1.200.000 FCFA’’, a déploré Barry. Expliquant que c’est la hausse du coût du transport qui influence les prix des moutons sur le marché local. Ils ne sauraient ‘‘louer des camions à pareils prix et vendre les bêtes à moindre coût’’.
Il a cependant indiqué que, sur le marché, il y a des moutons pour toutes les bourses. Cela ne veut pas dire aussi qu’il n’y a pas de moutons à moindre prix. Il y a des moutons pour tout le monde. Peut-être que, en fonction des prix proposés par les clients, on leur offrira des moutons à leur bourse’’.
Barry Bahy a émis le voeu de voir le coût du transport diminué considérablement afin que l’accès aux moutons pour les populations soit facile. Car moins le transport c’est, mieux le marché est fourni en bétails pour le bonheur des clients.
‘‘Si le coût du transport diminue, vous verrez que les prix des moutons vont considérablement baisser. Ce qui va nous arranger tous, commerçants comme clients’’, a-t-il fait savoir.
Ouana Lagnon