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Economie

« Y’a pas monnaie » le refrain d’un malaise économique profond !

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« Il est 13h. C’est l’heure de la pause, je parcours deux kilomètres pour mon déjeuner. Je veux manger de l’Attiéké et du poisson frit et de l’aloco. Dès qu’elle aperçût le billet de 5000 F CFA que je tenais en main, la vendeuse n’attendît pas mon tour pour me dire : « Monsieur, y-a-pas monnaie hein ! », ce qui signifie que quelque soit le montant de ma consommation, elle ne pourrait trouver de monnaie à me rendre, donc risque de perte de temps, inutile. Déçu et n’ayant aucune autre alternative, je marmonne des mots inaudibles et je pars au supermarché tout près. Après avoir choisi une pâte dentifrice d’une valeur de 925 FCFA, qui s’arrondie facilement à 1000 FCFA à la caisse,  comme dans un scénario, la caissière me répéta exactement la même phrase « Monsieur, y-a-pas monnaie hein ! ».
Pour tout usager du Francs CFA dans la zone de l’Union Monétaire Ouest Africaine, UMOA, ceci n’est pas une surprise, cette phrase est la plus répétée dans le commerce de détail. De l’étale du quartier au supermarché, du gérant de cabine au caissier des multinationales, c’est toujours la même vieille rengaine, personne n’a la monnaie. Cette situation, a certainement des conséquences très graves sur notre économie, déjà suffisamment fragile.
En plus de perdre le temps à la recherche de monnaie, les commerçants de détail voient leurs articles et produits périssables se détériorer faute de pouvoir rendre des pièces ou billets de rechanges aux clients. Inutile de dire que cela accentue le taux de paupérisation, déjà très élevé dans nos pays.
S’agit-il d’une stratégie manifeste de certains commerçants pour pousser les clients à consommer plus ? Existe-t-il des pratiques nuisibles qui contribuent à accentuer ce phénomène ? Quelle est la part de responsabilité des autorités gouvernementale et de la BCEAO ?  Décryptage !
Ce n’est un secret pour personne. La rareté des billets de petites coupures et des pièces de monnaie dans le commerce constitue un fonds de commerce pour de nombreuses personnes et même des grandes surfaces dans la zone UMOA. Des personnes, notamment certains commerçants de détails et transporteurs, surtout dans les zones urbaines collectionnent les pièces de monnaies pour les revendre dans les grandes surfaces et à d’autres commerçants. Quoique ce commerce soit illégal en vertu des textes de la BCEAO, elle est pratiquée et constitue l’une des causes du manque monnaie dans le commerce. Vous comprendrez pourquoi dans certaines agglomérations, notamment à Abidjan les chauffeurs des véhicules de transport en commun refusent systématiquement les clients qui n’ont pas la monnaie exacte.
En plus du commerce de petites coupures neuves de billets de banque et de pièces de monnaie, certains artisans n’hésitent pas à fondre les pièces d’argent pour en faire des bijoux et autres objets d’arts. Certaines cultures vont jusqu’à mettre des pièces d’argent dans le cercueil de leurs morts.
La pauvreté et le faible  taux de bancarisation constitue également un pan du problème.  Selon le site d’information Faso.net, les populations les plus pauvres, en zone rurale préfèrent conserver leurs économies sous forme de pièces de monnaie car le métal est moins périssable et plus résistant aux intempéries que les billets de banque.
La BCEAO a sa part de responsabilité dans cette situation désagréable et incommode pour tous. Selon l’institution financière, 88% de la masse financière en circulation en 2015 était constituée de billets de grosses coupures. Nous estimons que, dans une zone économique avec un faible taux de bancarisation (le taux le plus élevé étant celui de la Côte d’Ivoire qui est de 20,36% pour la frange de la population âgée de plus de 15 ans), des activités économiques informelles et entièrement basées sur l’échange physique, les billets de petites coupures et les pièces d’argent devraient être privilégiés afin de faciliter les transactions. Les grosses coupures étant destinés à des achats plus onéreux et à constituer l’épargne.
L’institution bancaire centrale et les autorités étatiques ne communiquent pas suffisamment sur ces pratiquent qui mettent du plomb dans l’aile de notre zone économique.
Face à tous ces désagréments, le développement récent de la monnaie électronique, notamment mobile, dans la zone UEMOA semble être la réponse. Toutefois, le chemin à parcourir reste encore long. Et en attendant de disposer de terminaux numériques dans tous les commerces y compris ceux de la rue pour résoudre définitivement la question de la monnaie, ce sont des milliards de FCFA qui se perdent chaque jour dans notre économie, faute de monnaie.  
Cette situation n‘est pas irréversible. En effet, le problème de monnaie ne se pose pas avec certaines monnaies comme le CEDI Ghanéen, en Guinée avec le Franc Guinéen et le Naira Nigérian. Alors pourquoi le FCFA ne résoudrait pas ce problème ?
 
 
 AKO ESSAN EMILE
 
 



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