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Je vote Macron mais ca pique«Ce qui ne me convient pas, c’est la volonté de Macron de faciliter le licenciement»

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lecteurs de gauche, ils vont voter pour Emmanuel Macron dimanche. Pas par gaieté de cœur ni par conviction, mais «par devoir contre l’extrême droite». Nombreux sont les citoyens qui, dans leurs courriels, ont insisté sur leur opposition à Marine Le Pen et à ses idées. Ils livrent ici le témoignage d’électeurs résignés, qui ne se retrouvent pas dans le programme du candidat d’En marche. Ils rappellent à Emmanuel Macron, s’il est élu, de ne pas oublier quelles voix l’ont porté au pouvoir. Et détaillent les sujets sur lesquels ils seront particulièrement vigilants s’il accède à l’Elysée.

Michel Baudry, 87 ans, travaillait dans les ressources humaines, notamment pour une grande entreprise (qui fabriquait des appareils de mesure pour la marine, les voitures…) avant de prendre sa retraite, il y a vingt-sept ans. Cet habitant de Rambouillet (Yvelines) a toujours voté à gauche, sauf au second tour en 2002 et au premier tour en 2017, où il a voté Emmanuel Macron par «raison». Il réitérera son suffrage, mais s’inquiète de la casse du code du travail, et redoute en particulier un déséquilibre dans les relations entre salariés et direction dans les petites et moyennes entreprises.
«Emmanuel Macron me paraît être plutôt de centre droit, il n’est pas vraiment de gauche, mais j’ai voté pour lui par raison. Comme d’habitude aucun candidat ne me convenait à 100%, et c’est bien normal. Pour moi, le premier point essentiel dans les programmes, c’est la réforme de l’Europe, ce qui élimine Mélenchon (dont au demeurant je ne supporte pas l’arrogance). Il y avait bien le candidat officiel du PS, Hamon, mais il ne m’a pas vraiment convaincu. Mais surtout, ma décision a été prise au vu de la division de la gauche qui entraînait mécaniquement le risque de voir au second tour un match Fillon-Le Pen. Là, je ne sais pas si j’aurais eu le courage d’arbitrer… Je n’ai jamais voté blanc, j’ai toujours voté, mais je ne sais vraiment pas ce que j’aurais fait ! Ce n’était pas la peine qu’on recommence 2002. Restait donc la solution Macron, pas idéale, certes, mais la seule possible.
«Le discours d’Emmanuel Macron, dimanche 23 avril, ressemblait trop à un discours de victoire définitive. Et l’histoire du restaurant, avec ma femme on se disait : "C’est pas possible !" Ce n’est pas du tout la même chose que le Fouquet’s, mais ça ne peut que le rappeler. Il est intelligent, il sait bien répondre, mais là, c’était une maladresse, ce n’était pas malin.
«Ce qui ne me convient pas dans son programme, c’est, entre autres mesures, sa volonté de faciliter le licenciement. Ce n’est pas ça qui créera des emplois, ou alors à la marge. Un employeur embauche quand il en a besoin. Point barre. Je crains d’une façon générale ce qu’il appelle "une simplification drastique" du code du travail, lequel constitue pour moi une garantie pour le salarié. Entre autres choses, il veut limiter le montant des indemnités en cas de condamnation de l’employeur par le conseil des prud’hommes.
 
«J’ai été moi-même conseiller prud’homme pendant treize ans, dont huit en qualité alternativement de président et de vice-président dans le collège "employeurs", et j’estime, comme le dit le code du travail, que le montant des sommes doit être fixé "en fonction du préjudice porté au salarié", ce qui est extrêmement variable. Pour le salarié et l’employeur, en cas de contestation sur le montant de ces sommes, il y a le recours à la cour d’appel, qui, l’expérience le montre, confirme très souvent le jugement initial des prud’hommes.
«Ce qui m’inquiète aussi, c’est sa volonté de confirmer la prévalence des accords d’entreprise sur les accords de branche. C’est la disparition de la hiérarchie des normes : il y a la Constitution au-dessus, puis la loi, le code du travail, les accords de branche et en bas, les accords d’entreprise. Les accords d’entreprise n’ont jamais jusqu’ici pu être supérieurs aux accords de branche, et sa réforme me choque, pas sur le principe mais sur les résultats qu’on peut en attendre. Dans les grandes entreprises ou même les moyennes, ça ne posera pas de problème parce qu’il y a des syndicats, une certaine culture du dialogue social… Mais dans les petites ou les moyennes entreprises, il y a des craintes à avoir sur la possibilité d’un chantage à l’emploi. Les gens vont accepter des choses qu’ils n’auront pas envie d’accepter car ils seront obligés. Ça va engendrer plus de violence sociale.
«Déjà, pour la loi El Khomri, je n’avais pas compris pourquoi la CFDT, où il y a des gens intelligents et habitués au syndicalisme, avait donné son accord. Elle a dû y trouver un avantage, mais il m’échappe. Mon passé de DRH dans plusieurs établissements industriels, principalement dans la région parisienne, m’amène à être sensible à ces points-là. J’ai embauché, j’ai licencié aussi, j’ai mené des négociations syndicales. J’ai agi pendant ma vie professionnelle en conciliant autant que faire se peut ma conscience de gauche et les intérêts de mon employeur.
«Après avoir décidé dans les dernières semaines de voter pour Macron, je me suis dit qu’éventuellement je voterais PS aux législatives. Je n’ai pas encore pris de décision : être cohérent avec ma décision de vote Macron à la présidentielle, ou être cohérent avec mes idées de gauche. J’attends les arguments de la campagne.»

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