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Societe

Au nom de ma plume

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Des journalistes ivoiriens sont en prison. Mon avis c’est qu’il faut les libérer et voici pourquoi. Jadis, les médias étaient tous sous le contrôle de l'État qui déterminait le menu de la télévision et de la presse. Et même les prises de parole dans les lieux publics n’étaient pas sans conséquence douloureuse. Souvenons-nous de Socrate qui fut contraint de boire la ciguë. Aujourd’hui cela relève du paléolithique car avec son ordinateur ou même son téléphone portable chacun est son propre média instantané et souvent un diffuseur d’infos avec plusieurs milliers de partages sur le Net.
L’incitation «des militaires et des forces de l’ordre à l’insoumission et à la rébellion », soupçon qui plane sur nos confrères arrêtés, même s’il était avéré, ferait d’eux des héros. Tout simplement parce que dans la mauvaise humeur ambiante, crier haro sur les autorités est dans l’air du temps. Mais comment s'en étonner dans un contexte où la violence fait l'audimat en boucle ? Souvenons-nous encore de la résurrection, pour ainsi dire, de Charlie Hebdo. Les chiffres du tirage du titre avant l’attentat terroriste du 7 janvier 2015 étaient bien bas malgré des machettes comme « Charia Hebdo », « La vie de Mahomet » en bande dessinée et bien d’autres Unes irrévérencieuses. Après l’attaque et surtout l’assassinat de douze journalistes et employés du canard, les ventes sont montées en flèche avec un soutien mondial pour l’hebdomadaire satirique français. Certains de nos Chefs d’État et de gouvernement sont même allés battre le pavé à Paris pour montrer leur rejet de Daech et ses satellites. La « marche républicaine » avait attiré plus d’un million de personnes. C’est ainsi, les peuples aiment les martyres ou ceux qui en ont l’air. Dans l’imagerie collective, un pouvoir qui met un journaliste en prison, est un pouvoir dictatorial, pour dire peu. Vu d’Occident, un pouvoir qui arrête un journaliste pour ses écrits est pire que le diable. Et peu importe que la plume de ce journaliste soit trempée dans du fiel ou pèse moins lourd que le duvet d’un poussin.
En Côte d’Ivoire, certains prennent leurs prouts pour de la rébellion parce que justement c’est l’image que l’on projette sur eux en les embastillant. Sans même faire attention au fait que pour faire avancer leur bateau à l’arrêt faute d’eau, leur incroyable trouvaille se résume à pomper à tour de bras l’eau à l’arrière du navire pour la rejeter à l’avant et ainsi continuer de battre pavillon.
Il faut libérer les confrères et le plus tôt serait le mieux. Sur la Toile, leur réputation a commencé à être nourrie par des likes, des commentaires, des notifications. Dans la tête de nombreux internautes, on a du mal à réaliser que des plumitifs soient à l’ombre alors que les pistoleros qui ont fait du bruit, puis du bruit et encore du bruit miment la contrition à l’air libre.
Il faut élargir nos confrères pour éviter de donner l’impression de faire de la presse un bouc émissaire et remettre au goût du jour le vieux topo qui consiste à accuser le messager d’être responsable, alors que le ‘’hic’’ se trouve dans le corps du message. Certains confrères ont décidé de ne voir que le verre à moitié vide et même quand les signaux sont au vert ils mettent des lunettes de soleil pour ne pas être aveuglés par ce qu’ils ne veulent point voir scintiller. Des contempteurs ont vite fait d’appeler cela les « merdias ». Mais en s’exprimant ainsi dans les mêmes canaux d’information ils font des contre-feux à ce qu’ils disent exécrer. Quand la polémique sur l’arrestation de nos confrères va enfler, n’est-ce pas qu’il va falloir donner des explications… via la presse ?
La plupart des Facebooker, Twitter et autres qui se sont découvert une âme de chevalier preux n’ont pas lu les articles incriminés, et pourtant ils s’étranglent d’indignation et hurlent à l’abus et à la trahison des engagements des autorités.
Il faut laisser nos confrères repartir chez eux. Et si cela peut soulager ceux qui les ont arrêtés, qu’ils jettent un coup d’œil sur le positionnement des journaux dans notre pays.



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