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Entrepreneuriat : la femme africaine mérite notre confiance !

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Longtemps resté l'apanage des hommes, en Afrique comme ailleurs, le monde de l'entreprise est en train d'accéder à la mixité. Dans les esprits, d'abord, où l'image de la femme assignée au foyer a fait son temps. Dans les faits, ensuite, alors que de nombreuses actions de soutien sont mises en place pour les accompagner. Car il ne fait plus aucun doute que l'entrepreneuriat féminin est une aubaine, non seulement pour les principales intéressées, mais aussi, semble-t-il, pour l'économie africaine. A condition que la femme africaine ait confiance en ses capacités.
L'Afrique est devenue, en quelques années, le premier continent de l'entrepreneuriat féminin. Aujourd'hui, 25 % des femmes y créent une entreprise, soit le taux le plus important à l'échelle mondiale. Et, loin des clichés qui voudraient que le continent ne soit pas encore « connecté », c'est notamment dans le monde du digital qu'elles évoluent. Le Web et le mobile font ainsi partie des principaux fonds de commerce de ces « femmes 2.0 », qui recherchent aussi bien l'indépendance pour elles-mêmes que l'aide aux populations locales.
Une récente étude du cabinet McKinsey est venue confirmer le poids croissant du digital pour le tissu entrepreneurial africain. Internet pourrait ainsi contribuer au PIB annuel du continent à hauteur de 300 milliards de dollars d'ici 2025. Un chiffre qui s'explique par la jeunesse de la population comme par le haut potentiel du mobile en Afrique, où 67 millions de smartphones sont déjà en circulation. D'après le cabinet de conseil américain, l'importance exponentielle du numérique pourrait « affecter » tous les secteurs, du monde de la finance à celui de la santé, en passant par l'agriculture.
Car si la Toile se tisse effectivement sur le continent, l'Afrique n'en demeure pas moins une terre fertile pour l'agriculture. « L'entrepreneuriat féminin dans le domaine de l'agro-business, clé de l'émergence de l'Afrique ? » était d'ailleurs le thème du forum « Genre et développement » qui s'est tenu du 13 au 15 décembre derniers à Bamako, au Mali. Sur trois jours, ce ne sont pas moins de trois cents acteurs internationaux du développement et de l'entrepreneuriat, qui se sont relayés pour dresser un état des lieux du secteur de l'agro-business conjugué au féminin. Avec un objectif très clair : consolider la participation des femmes à l'émergence économique de l'Afrique et réfléchir aux outils nécessaires à leur autonomisation socio-économique effective.

« Discrimination positive »

Outre ces thèmes abordés, primordiaux, le forum malien avait une vocation bien précise : il devait tâter le pouls de l'entrepreneuriat féminin en Afrique, quelques semaines avant la tenue du 27ème Sommet Afrique-France prévu au Mali mi-janvier. La multiplication de ces rencontres autour de la femme entrepreneuse est, selon moi, le seul moyen de trouver les solutions aux problèmes qui perdurent. Malgré les nombreux progrès, certains freins demeurent : si les femmes africaines sont désireuses de se lancer dans le monde entrepreneurial, l'accès aux financements requis reste la principale pierre d'achoppement.
C'est pour cette raison que se créent depuis quelques années de nombreux fonds destinés à soutenir l'entrepreneuriat féminin en Afrique. Aude de Thuin, fondatrice du Women's Forum, groupe de réflexion qui rassemble chaque année des femmes leaders d'opinion à Deauville, a par exemple annoncé, lors de la dernière édition, le lancement de deux fonds destinés à soutenir l'entrepreneuriat féminin en Afrique. D'après la femme d'affaires française, « d'ici cinq ans, les entreprises iront chercher les femmes africaines pour composer leur conseil d'administration » A une condition : « Que nous autres, les femmes, ayons de manière générale plus confiance en nous »
Les Africaines doivent, en effet, prendre conscience de leur valeur et de leur potentiel. Ne font-elles pas, après tout, jeu égal avec les hommes ? L'économie de notre continent est en pleine croissance et sa force de travail est à 50 % féminine - contre une moyenne de 40 % dans les pays de l'OCDE. Le rôle des institutions étatiques et supra-étatiques - comme l'Union africaine -, mais également des dirigeants nationaux, est d'aider la femme à gagner cette confiance en elle nécessaire à la création de son activité. Cela peut, par exemple, passer par la mise en place de politiques dites de « discrimination positive », comme l'a rappelé l'un des représentants de la Banque africaine de développement (BAD), en marge de la COP22, à Marrakech, en novembre dernier. Al-Hamndou Dorsouma y a par ailleurs réaffirmé l'engagement du président de l'organisation bancaire à prendre en compte les questions liées à l'entrepreneuriat féminin. Après tout, il est naturel que les femmes africaines puissent bénéficier des mêmes avantages que ceux dont jouissent les hommes.
C'est pour cette raison que j'ai décidé de créer, en 2012, le Fonds d'appui aux femmes de Côte d'Ivoire. Leur permettre d'accéder à des ressources financières à coût réduit en vue de créer une activité génératrice de revenus et, surtout, les sensibiliser sur le monde de l'entreprise, était une première étape nécessaire pour soutenir les ivoiriennes dans leurs projets d'autonomisation. Aujourd'hui, le FAFCI est doté d'un capital de plus de 10 milliards de francs CFA et permet à quelque 110 000 femmes à travers tout le pays de réaliser une activité génératrice de revenus. Je veux croire que, grâce à cet appui financier, ce sont des familles entières qui sont mises à l'abri de la précarité et ont, ainsi, confiance dans le futur.



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