Le pays tout entier a été frappé de stupéfaction en apprenant le drame. Camarah Vakaramoko Yêrêfê dit "H" a été assassiné dans la nuit du samedi 1er au dimanche 2 février dernier. Les âmes fortes qui ont examiné son corps ont découvert qu'il était criblé de balles, cinq au total, toutes tirées de dos, dont une a transpercé la boîte crânienne. Cinq balles tirées d'un pistolet-mitrailleur court, du genre Uzi.
Cinq balles qui ont ouvert la porte de la mort et y ont précipité cet homme affable, comédien émérite amoureux fou de la vie et des arts. Selon les témoignages recueillis dans sa famille, "H" a été enlevé aux environs de 21h 40 puis exécuté quelques minutes après, par un commando arrivé à bord de trois véhicules : deux véhicules 4X4 dont une blanche et une BMW bleue. Le mode opératoire laisse penser que ces hommes étaient des professionnels aguerris. Un 4X4 s'est arrêté devant le couloir menant à la maison du comédien, à Yopougon-SIDECI, coupant toute possibilité de fuite. Deux hommes en sont descendus et se sont dirigés vers le domicile visé. Un deuxième 4X4 a contourné le pâté de maison et s'est posté de l'autre côté du couloir. Un homme, grand, en est descendu et a pris position dans le couloir pour couvrir l'intervention des deux premiers qui s'apprêtaient à pénétrer chez le défunt. La BMW, elle, est restée en embuscade dans le noir. Au moment où les deux hommes, qui devaient entrer chez "H" cherchaient la bonne porte, un jeune homme est sorti de ladite maison. Il a été aussitôt interpellé. Sommé de présenter ses pièces d'identité, il s'est exécuté. C'était un des fils du comédien. Les tueurs l'ont donc contraint à retourner sur ses pas et à ouvrir la porte. Sous la menace des armes, il s'est exécuté. La serrure de la porte principale étant quelque peu défectueuse, l'ouvrir occasionnait beaucoup de bruits. C'est ce bruit qui a attiré "H" au salon et qui va le mettre face à ses bourreaux. Dès que la porte s'est ouverte, il s'est trouvé nez-à-nez avec deux hommes, armés de mitraillettes courtes, dont l'un était de teint clair, et l'autre noir, de forte corpulence, portait un "body" et un bonnet noir. L'un des tueurs lui a demandé : "c'est bien Camara "H""? Le défunt a acquiescé. Il lui a alors été répondu : "Si tu as tes pièces, il faut les prendre. On va à la DST". Quand le comédien a fait le geste de vérifier dans sa poche s'il avait ses pièces d'identité sur lui, il a été automatiquement mis en joue, prêt à être abattu. Les mains en l'air, il a été conduit hors de son domicile et placé à l'intérieur d'un 4X4. C'était la dernière fois que sa famille le voyait. La suite de cette tragédie s'est déroulée à Adjamé, précisément sur la voie express reliant Adjamé à Yopougon. En route, prétendument pour la DST, cet escadron de la mort s'est arrêté au niveau de la station SHELL. Selon le témoignage d'une femme qui a assisté à la scène, un des tueurs a demandé à "H" de courir, de tenter de s'enfuir. Ce dernier a compris alors que son exécution était mise en oeuvre et risquait de s'accomplir cette nuit-là. Il a refusé. Les tueurs ont tenté de le pousser pour qu'il s'enfuie. Il a résisté. On l'a, alors ré- embarqué.C'est le dimanche matin, après le couvre-feu, que tout le monde a découvert que celui qui venait d'être abattu comme un voleur, n'était autre que le célèbre "H". La colère a pris les cours. Les plus braves ont dressé des barricades . Les plus sensibles ont coulé des larmes. Une femme, émue par ce corps autrefois admiré, aujourd'hui profané, a étendu un pagne sur le cadavre. La famille Camarah, elle vit dans l'angoisse et la douleur. La douleur d'avoir perdu le chef de la famille. L'angoisse d'être victime, à nouveau, d'une telle folie. La veuve du comédien ne cache pas sa peur, elle que des policiers sont venus menacer de la livrer avec ses enfants, aux jeunes désouvrés du "Parlement de Yopougon" si les manifestants s'obstinaient à dresser des barricades pour protester contre l'assassinat de son époux. Contrainte à vivre son deuil dans le silence, elle doit apprendre dorénavant à vivre avec la peur au ventre. Camarah Yêrêfê dit "H", est né le 18 mars 1952 à Odienné. Il laisse derrière lui, une veuve et cinq orphelins. En 2001, il avait passé cinq mois de prison suite à la marche avortée du RDR du 4 décembre 2000. En octobre 2002, il avait été arrêté par la gendarmerie de Yopougon Toits-Rouges et battu sévèrement. Cela lui avait valu plusieurs jours d'incapacité temporaire de travail. Depuis trois mois, il était employé au service de Communication de la mairie d'Adjamé. Le Patriote |
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COMMENTAIRES
Publié le :
2 juin 2017Par:
KGPC'est un devoir de mémoire qui ne doit pas appeler de récriminations de notre part. En effet, depuis 2002, il y a eu tant de morts dus à cette crise que nous ne saurions dénombrés, un ancien président, des ministres, des vedettes, des stars, des anonymes etc... Souvenons nous de tous ces disparus et rendons leur hommage. Pensons surtout à leurs enfants, leurs épouses, leurs parents, leurs amis qui ne cessent des pleurer. Enfin pardonnons nous les uns les autres et regardons vers l'avenir.Publié le :
2 juin 2017Par:
Beugré JulienCombien de personnes le pouvoir GBAGBO a tuées? Pourquoi tuer? L'incompétence?Publié le :
2 mai 2017Par:
CoulLes refondus negateurs des fait vous dirons que tout ses meurtre et assassinant des innocents tague de nordiste et Rdr par leurs tueurs a gage sont des " Montage " a leurs yeux contre eux et leurs gourou gbagbo.Publié le :
2 mai 2017Par:
Fognon@SERGE. Va lire la gestapo et la police secrete sovietique, leurs modes operatoires. Tu veras beaucoup de similarites avec la technique repressive du FPI. A +Publié le :
2 mai 2017Par:
Emmanuel AkoCe crime est tellement parfait que même les envoûtés suiveurs de koudou ne commentent pas .Ils savent que l'amuseur public de président était cruel et sanguinaire.Publié le :
2 mai 2017Par:
Akissi DeltaAujourd'hui, Madame Simone Gbagbo (la commanditaire principale) et tous les ex-membres des "escadrons de la mort" sont devenus tout simplement "amnésiques" et nient toute implication directe dans les crimes odieux commis. Qui pensent aux nombreuses victimes et à leurs familles ? Il faut que Justice leur soit aussi rendue !Publié le :
2 mai 2017Par:
Soum BehiEn effet, l'assassinat du comédien "H", assassiné par les escadrons de la mort de Gbagbo sous les yeux de sa femme et de ses enfants, est bel et bien une "exécution extrajudiciaire".Publié le :
2 mai 2017Par:
SamaC'est vraiment terrible et incomprehensible dans une ville comme Abidjan....Cela devait etre impossible...Publié le :
2 mai 2017Par:
SergeC'est vrai que le FPI est responsable de nombreux crimes. Mais il faut être sincère, il n'y a eu aucun progrès dans les enquêtes Kiefer et Lambelin. Difficile de croire alors "les versions officielles" qui concernent meurtres.Publié le :
2 mai 2017Par:
Lago TapeUne Exécution extra judiciaire des "escadrons de la mort" de Gbagbo : La pratique des « targeted killing », ne consiste pas à tuer un individu sur un champ de bataille à l’occasion d’hostilité, mais à assassiner une personne physique pour des raisons politiques. C'est une exécution extrajudiciaire sommaire et arbitraire. « Un « targeted killing » est l’utilisation intentionnelle, préméditée et délibérée de la force létale, par un sujet de droit international, c’est-à-dire par les États ou leurs agents (escadrons de la mort) agissant sous couvert de la loi ou d'un ordre direct provenant du sommet de l'Etat, et dirigée à l’encontre d’une personne individuellement sélectionnée n’étant pas sous la garde physique de l’agresseur ». L'assassinat du comédien "H", assassin sous les yeux de sa femme et de ses enfants est bel et bien une "exécution extra judiciaire". En vertu du droit international des droits de l’homme, chaque personne possède le droit à ce que sa cause soit entendue équitablement et publiquement, par un tribunal indépendant et impartial, autrement dit, chaque personne a droit à un procès équitable. Le fait d’exécuter un individu de façon extrajudiciaire peut donc être considéré comme une atteinte aux droits de la defense et aussi comme un crime contre l'Humanité, commis par les auteurs et commanditaires.PLUS D'ARTICLES
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Publié le :
2 juin 2017Par:
Samuel