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Eh oui, les joueurs peuvent avoir des relations sexuelles et boire de l’alcool pendant l’Euro

Publié le :

n supporter nord-irlandais buvant de la bière à Paris le 21 juin 2016 avant le match opposant l’Irlande du Nord à l’Allemagne | DOMINIQUE FAGET/AFP

L’Euro, ce n’est pas encore les Jeux Olympiques mais presque. Aux Jeux, se mêlent festivités, joies et échanges. Par exemple, en 2012, à Londres, les organisateurs avaient distribué 150.000 préservatifs aux sportifs dans le village olympique (soit quinze préservatifs par personne en dix-sept jours…). Hope Solo, la gardienne de la sélection américaine de football, avait déclaré qu’«il y a beaucoup de sexe [aux JO]. […] C’est 70-75% du temps. On ne vit ça qu’une fois dans sa carrière. Vous voulez garder des souvenirs, que ce soit sur le plan sportif ou sexuel».
À l’Euro, pas de distribution de préservatifs –personne n’y a pensé, pas même l’UEFA. Mais il est fort à parier que les footballeurs veulent en profiter. Le peuvent-ils vraiment? Dans l’inconscient collectif, les relations sexuelles sont souvent liées à une baisse des performances sportives a posteriori, voire à une méforme physique.
Déjà, lors de la Coupe du monde 2014, six sélectionneurs avaient officiellement interdit à leurs internationaux d’avoir des relations sexuelles durant tout le tournoi. Safet Susic, entraîneur de la Bosnie-Herzégovine, avait clairement posé les choses: «Il n’y aura pas de sexe. Ils peuvent trouver une autre solution, ils peuvent se masturber s’ils veulent. […] Mais ce ne sont pas des vacances, nous sommes là pour jouer la Coupe du monde.» D’après lui, faire l’amour signifie fatigue et, penser à autre chose que l’objectif sportif, ce n’est pas professionnel.

Le sexe, contraire aux performances?

Toutefois, à la lecture d’une étude de deux chercheurs Canadiens, Samantha McGlone et Ian Shrier, «Does sex the night before competition decrease performance?», le lien entre sexe et fatigue n’est pas forcément évident. En analysant les performances de sportifs professionnels et amateurs avec leur activité sexuelle, ils se sont rendu compte que faire l’amour une nuit avant une compétition n’altère en rien l’endurance et la force physique. En matière de consommation énergétique, cela tourne entre 25 et 50 calories, soit l’équivalent de deux étages montés à l’escalier. Cependant, l’impact est plus ou moins variable s’il s’agit du partenaire habituel ou d’un nouveau partenaire.
Les joueurs d’aujourd’hui ont une préparation physique de pointe, une santé de fer, des méthodes de récupération optimales. Ainsi, s’enfiler dix verres de bière ne devrait pas altérer leur prestation, à court terme
Chris Prentice, Stephen R. Stannard et Matthew J. Barnes, dans le Journal of Science and Medicine in Sport
 
 
 
McGlone et Shrier constatent que, lorsqu’il s’agit d’une relation connue, avec sa femme, son mari ou sa petite amie, les choses se font normalement et à intensité moyenne. Or, si le sportif se met à fréquenter un(e) inconnu(e), les rapports sexuels seront plus passionnés et dureront plus longtemps (volonté de briller ou contrainte sociale). Et, dans ce cas, la fatigue se fait sentir. Autrement dit, rentrer avec une inconnue est éreintant, être avec sa promise est grisant.
Peut-être faudrait-il seulement favoriser les relations de couples au sein d’une sélection, afin d’améliorer l’ambiance collective sans perturber la dynamique physique. D’ailleurs, en 2014, le sélectionneur des Pays-Bas, Louis van Gaal, avait autorisé les femmes des joueurs à venir leur rendre visite les veilles de certains matchs, dont celui contre l’Espagne où les Oranje l’emportèrent cinq buts à un. Y aurait-il eu un effet?

Quid de l’alcool?

Et ces soirées ont surement dû être accompagnées d’un petit verre d’alcool. Rien de bien grave. D’après certains spécialistes, l’alcool favoriserait même la récupération et la vigueur physique. Le médecin italien de la Squadra Azzurra, Luca Gatteschi, a déclaré à ce propos que «la bière est la boisson la plus complète. Elle n’a que des effets positifs, en raison de la quantité moindre de sucre et de la présence plus importante de magnésium, de phosphore, de calcium et de vitamine B». Il a ensuite invité sa sélection à boire juste un demi à la fin de chaque rencontre.
Pourtant, beaucoup s’accorde à dire que la consommation d’alcool n’est pas conciliable avec la vie ascète et rigoureuse d’un sportif professionnel. Ce dernier doit respecter une certaine rigueur monacale l’empêchant tout comportement déviant. L’ère de George Best, dans les années 1960, rentrant bourré sur un terrain est révolue. Les supporters peuvent s’enfiler des litres d’alcool, les joueurs sont limités à 25 centilitres de houblon et seulement après un match. Vraiment? La consommation excessive est-elle véritablement préjudiciable à la performance physique?
Pour une expérience, les chercheurs néo-zélandais Chris Prentice, Stephen R. Stannard et Matthew J. Barnes, de l’Université de Massey, ont sélectionné dix-neuf sportifs expérimentés et leur ont fait passer des tests physiques simples: sprints, pompes, tractions, endurances, etc. Après avoir collecté un nombre important de données, ils les ont invités en soirée à boire sans limite de l’alcool. La plupart sont allés jusqu’à cinq pintes de bières et sont rentrés bien éméchés.
Le lendemain, ces sportifs ont répété les mêmes tests que réalisés précédemment. Conclusion? Les chercheurs n’ont constaté aucune différence significative entre avant une soirée alcoolisé et après. Les résultats étaient quasiment similaires et la «gueule de bois», si elle était là, n’avait pas eu d’impact.

Super-héros des temps modernes

D’après Prentice, Stannard et Barnes, cela s’explique par la puissance des sportifs. Ce sont des professionnels qui passent la majorité de leur temps à s’entraîner et à améliorer leurs capacités musculaires et respiratoires. «Les joueurs d’aujourd’hui ont une préparation physique de pointe, une santé de fer, des méthodes de récupération optimales. Ainsi, s’enfiler dix verres de bière ne devrait pas altérer leur prestation, à court terme.»
L’économiste Bastien Drut, auteur du livre Économie du football professionnel, précise dans Le Plus de L’Obs que «tout se passe comme si les grands footballeurs d’aujourd’hui étaient devenus des super-héros au physique en acier trempé, grâce à un travail quotidien acharné et un régime alimentaire draconien. [...] L’hyper-préparation des joueurs modernes leur permet beaucoup plus de choses qu’avant».
Alors, le véritable danger serait la répétition des nuits d’ivresse. Comme les sportifs ne ressentent pas les effets négatifs de l’alcool, ils pourraient être incités à prolonger la consommation, jusqu’à sombrer dans une forme de dépendance et d’alcoolisme maladif.
Donc concrètement, le sexe est autorisé si et seulement si c’est avec son partenaire habituel et le joueur peut boire sans compter s’il est capable de se contrôler a posteriori et ne pas s’enfoncer dans l’alcoolisme. Finalement, la vie d’un footballeur n’est pas aussi déprimante qu’il n’y paraît. Il risque de beaucoup s’amuser jusqu’à la fin de l’Euro.



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