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Michel Rocard est mort: le Premier ministre de François Mitterrand est décédé à l'âge de 85 ans

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Michel Rocard est mort. Le Premier ministre de François Mitterrand entre 1988 et 1991 s'est éteint à l'âge de 85 ans, ce samedi 2 juillet vers 18h30 dans un hôpital parisien. Michel Rocard avait été le symbole de la gauche réformiste dont se réclament les héritiers de la "deuxième gauche", Manuel Valls en tête.
Michel Rocard incarnait "un socialisme conciliant utopie et modernité" a immédiatement réagi le président de la République François Hollande à l'annonce de la disparition de cette figure historique du Parti socialiste.
Manuel Valls a également rendu hommage à "un militant, un visionnaire et un homme d’Etat", qui a "incarné la modernisation de la gauche et l’exigence de dire la vérité". "C’est avec une immense tristesse que j’apprends aujourd’hui la disparition de Michel Rocard. Je me suis engagé en politique par et pour Michel Rocard. Parce qu’il avait dit en 1978 qu’il n’y avait pas de fatalité à l’échec de la gauche. Parce qu’il disait avant les autres que le changement passe par la réforme et non par la rupture", a souligné le chef du gouvernement dans un communiqué.
Chef de file de la gauche sociale démocrate qu'il a défendue jusqu'à son dernier souffle, réaliste jusqu'au bout des ongles et rival malheureux de François Mitterrand, Michel Rocard était en dépit de ses apparences sévères et d'un débit de mobylette un rebelle dans l'âme. Né à Courbevoie, près de Paris, le 23 août 1930 dans une famille de la bourgeoisie, catholique par son père - un des scientifiques à l'origine de la bombe atomique française -, protestant par sa mère, son parcours politique, entamé à la SFIO (l'ancêtre du Parti socialiste), débute avec la guerre d'Algérie et son combat pour la décolonisation, face à la politique guerrière menée par Guy Mollet. 
Du PSA (Parti socialiste autonome) au PSU (Parti socialiste unifié), candidat à l'élection présidentielle de 1969 (il y recueille 3,6% des voix), cet énarque brillant et infatigable militant rejoint le Parti socialiste en 1974 où il va rapidement s'imposer comme un concurrent de poids face à François Mitterrand.
L'inventeur de l'ouverture
Intellectuel exigeant et parfois déroutant, Michel Rocard peinera à l'emporter face au machiavélisme du futur premier président de la République de gauche de la Ve République devant lequel il s'efface une première fois en 1980. Isolé pendant le premier septennat, Michel Rocard croit son heure venue en 1988. Mais il s'éclipse une fois encore face à François Mitterrand qui se résout à le nommer à Matignon. 
"Le mépris profond que je porte à son absence d'éthique est compatible avec l'admiration totale que j'ai pour sa puissance tactique", dira-t-il pour résumer ses relations avec l'ancien député de la Nièvre.
Malgré une cohabitation de fait entre ces deux frères ennemis de la gauche et une majorité fragile, Rocard marque son époque. Ce réformiste patenté invente l'ouverture en tendant la main aux centristes. Il parvient à résoudre la crise en Nouvelle-Calédonie, crée le revenu minimum d’insertion (RMI) et la contribution sociale généralisée (CSG) appelés tous deux, pour le pire et le meilleure, à une belle postérité.
Il est alors le premier à poser un diagnostic sur le problème des retraites qui va empoisonner les mandats de ses successeurs.
Sa popularité et leur défiance mutuelle poussent François Mitterrand, déjà très malade, à le limoger sans explication au bout de trois ans. Le septennat qui s'achève en 1993 avec la défaite aux législatives du PS, la pire de son histoire, et le retour de la cohabitation avec Edouard Balladur à Matignon, doit lui permettre de se poser en successeur de son vieil ennemi.
Après avoir pris la tête du PS, Michel Rocard décide de mener la campagne des européennes en 1994. Mais plombé par la liste radicale de Bernard Tapie, discrètement poussée par François Mitterrand, son score est catastrophique et ruine ses espoirs de se présenter à la présidentielle de 1995.
Une conscience exigeante du socialisme
Une autre génération socialiste prend alors la suite. Parlementaire européen jusqu'en 2009, brièvement sénateur socialiste des Yvelines, ses derniers combats s'effectuent en dehors des couloirs de Solférino. Nommé ambassadeur chargé de la négociation internationale pour les pôles Arctique et Antarctique en 2009 par Nicolas Sarkozy, Michel Rocard acceptera aussi de coprésider avec Alain Juppé la Commission sur le grand emprunt.
En dépit de ses problèmes de santé, Michel Rocard restera un observateur et une conscience exigeante du socialisme. Détracteur inlassable de la finance folle, défenseur d'une synthèse entre un socialisme des petits pas et un gauchisme refusant la fatalité d'un capitalisme cannibale, l'ancien député des Yvelines aura jusqu'au bout tenté de montrer la voix à ceux qui se réclamaient de lui.
Dans un entretien accordé la semaine dernière au Point, il fustigeait la gauche française, "la plus rétrograde d'Europe" à ses yeux, et jugeait que "les droits des citoyens ne se résument pas aux 'acquis sociaux'" et que "le véritable socialisme, c'est l'accès pour tous aux activités de l'esprit".
Très critique à l'égard de François Hollande, à qui il conseille de ne pas se représenter, il n'est guère plus tendre envers son dauphin Manuel Valls ou le social libéral Emmanuel Macron. "La conscience de porter une histoire collective a disparu, or, elle était notre ciment. Macron comme Valls ont été formés dans un parti amputé. Ils sont loin de l'Histoire", déplorait-il au moment où le Parti socialiste, pour lequel il a tant oeuvré, est menacé de disparition. "Socialiste, je suis depuis toujours et socialiste je mourrai", disait-il.



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