publicité

Societe

La désinformation en période de Covid-19 : Comment responsabiliser les médias sociaux, sans interdire la liberté d’expression ?

Publié le :

Un webinaire dont la thématique principale était : « COVID 19 et Impact de la désinformation sur les sociétés : la mobilisation des médias », s’est tenu ce lundi 25 mai, à l’initiative du bureau pays de l’UNESCO. Le ministre ivoirien de la Communication et des Médias, Sidi Touré, a profité de cette plateforme qui a réuni plus d’une centaine de professionnels des médias de l’Afrique de l’Ouest et des responsables de l’UNESCO et de l’OMS, pour présenter l’engagement gouvernemental dans la mise en application de la loi sur la diffusion des Fake News , entendez : fausses nouvelles
. « En Côte d’Ivoire, il devient de plus en plus difficile de distinguer le bon grain de l’ivraie en matière d’information. Les nouveaux médias imposent une mise à jour régulière et une veille accrue », a-t -il dit. Il n’a donc pas manqué de rappeler que la diffusion des fausses nouvelles est punie par la loi. Il a été précédé par son homologue de la Guinée, Amara Somparé (Ministre de l'Information et de la Communication), qui a insisté sur la nécessité de maitriser le grand flux d’information ‘’ qui est extrêmement compliqué’. Ce pourquoi, il espère que de ce webinaire, sortiront des recommandations pertinentes pour amoindrir l’impact de la désinformation en cette période de Covid-19.
Sous la modération de Deba Evelyne, Spécialiste à la communication de l’UNESCO, la séquence des interventions a été ouverte par Donation Kangah, responsable Wikimédia en Côte d’Ivoire. Il lui a été donné de se prononcer sur : « les problèmes et les défis en temps de pandémie, catastrophes naturelles et autres calamités ». L’essentiel pour lui réside dans le défi de l’efficacité de la régulation des contenus. Et en la matière, il salue l’anticipation de la Côte d’Ivoire à légiférer sur la diffusion de fake news. Poursuivant, il s’est insurgé contre le refus de certains médias sociaux, à refuser de réguler les comptes et avatars de certains utilisateurs qui diffusent des contenus non authentiques. Selon lui, il y a urgence d’adopter une politique nationale et mondiale de régulation de l’activité des médias sociaux.
 « Rumeurs et idées reçues : quelle est la véritable information ? » Voici le sujet présenté par le Dr Jean-Marie Yaméogo, responsable de l’OMS en Côte d’Ivoire, qui a rappelé les moyens de transmission, les symptômes et les catégories de personnes les plus exposées à la contamination de la Covid-19. Cet expert de l’OMS, encore une fois, a déclaré que les moyens de transmission sont les mêmes dans tous les pays et qu’à ce jour, il n’existe toujours pas de vaccin contre cette pandémie, en dépit des essais cliniques qui se multiplient partout dans le monde. « Une certitude, c’est que la Covid-19 affecte les personnes âgées qui ont des maladies sous-jacentes, un organisme fragilisé par des maladies telles que l’hypertension artérielle. Il y a aussi des bébés infectés en Côte d’Ivoire qui ont été pris en charge », a-t -il confirmé.
Fatoumata Marie Kéita, Cheffe de cabinet du Ministre de la Communication de la Guinée, a pour sa part, eu à se prononcer sur : « la mobilisation des médias en Guinée ». Dans un contexte social marqué par soixante-dix pour cent d’analphabètes, la population  est exposée à la manipulation. D’où la récupération faite par des leaders politiques qui, aux dires de la Cheffe de cabinet, ont voulu faire croire à la population qu’il n’existait pas de maladie à Coronavirus comme ils l’ont fait dans le cas du virus à Ebola. Ce scepticisme a été constaté également dans les rangs des journalistes, il a fallu, à en croire Fatoumata Kéita que plusieurs d’entre eux (une dizaine) contractent le Covid-19 pour qu’ils comprennent la réalité de cette pandémie et s’impliquent dans la sensibilisation de la population.
Au tour du président du conseil national du Patronat de la presse et de l’Audiovisuel du Bénin, Evariste Hodonou, auteur de : « la résilience des populations face aux fausses informations, le cas du Bénin », il a mis en exergue, la disposition de la population béninoise à faire de preuve de retenue dans le relais d’informations liées à la pandémie. Et ce, sous la diligence des autorités gouvernementales. « La population affiche une forte résilience par rapport aux messages et comportements constatés. Les médias quant à eux assurent un traitement responsable de l’information relative au Covid-19 », a-t-il relaté.
Quant à l’éminent Journaliste, grand consultant, ancien expert de l’UNESCO, Diomansi Bomboté, intervenant sur « le Journalisme à l’épreuve de la désinformation », il a souligné d’abord que le fondamental dans la pratique journalistique, c’est la source de l’information. A cela, il oppose l’insuffisance des moyens des Nations Unies, pour la diffusion de l’information et de la sensibilisation.  Selon lui, il faut que l’OMS crée une sorte de vadémécum de la Covid-19, pour aider à clarifier au mieux tous ses concepts.
Quant à Jean-Pierre Ilboudo, représentant de l’UNESCO en RDC, il a intervenu sur : « Fake news, désinformation, éducation aux médias en Afrique : le regard de l’UNESCO ». ‘’Après cette éducation, l’on est à même de distinguer les faits réels pour ainsi sélectionner les contenus. C’est un moyen par excellence pour le « Fact checking » de faire la différence entre le vrai et le faux et la vérification des réseaux sociaux.
Après s’en est suivi l’étape des questions et réponses au terme de laquelle, des solutions pour freiner la propagation des fake news ont été données par les participants : il s’agit de la création de plateformes web de fact checking, d’une police numérique mais mieux une stratégie concertée multidimensionnelle et multisectorielle. Il faut réguler oui, et promouvoir les initiatives de fact checking permettant de revenir au préalable du principe de base du journalisme, la vérification. Dans ce contexte de crise sanitaire mondiale, ce principe s’impose. L’éducation aux médias devient une urgence dans une ère quasiment médiatique. Il faut arriver à une masse critique formée à l’éducation et à l’utilisation des médias sociaux.
En définitive, cette visioconférence a donné l’opportunité à la représentante de l’UNESCO en Côte d’Ivoire, Anne Lemaistre, de soutenir l’idée d’une stratégie concertée pour produire une information fiable qui soit ‘’ l’antidote’’ de la désinformation médicale. Elle engage en ce sens, la responsabilité des médias sociaux, des influenceurs et des journalistes à produire du contenu de qualité et authentique. « Comment responsabiliser facebook, whatsapp, twitter et autres médias sociaux qui ont un impact sur nos vies, avec quelle régulation efficace qui n’interdise pas la liberté d’expression ? » S’est-elle interrogée. 
 
Job Okobé Attéméné
 



publicité

FIL INFO

24 avril 2024

Plus de 130 arrestations à New York après des manifestations étudiantes pour Gaza

24 avril 2024

Biden veut envoyer de nouvelles armes à l'Ukraine dès "cette semaine"

24 avril 2024

Ce 24 avril, la RDC commémore le 34e anniversaire du processus démocratique

24 avril 2024

Tribunal d’Abidjan : L’activiste Amani alias Observateur condamné à 12 mois de prison dont 6 ferme

24 avril 2024

Sécurité et de protection civile : La Côte d’Ivoire s’inspire de l’expérience allemande



Fanico

Lamine KANE. 13 février 2024
Conte des faits renversants
Valer St Clair 9 février 2024
CAN : Non aux courses d'autorités sur la pelouse !
Dr. Yalamoussa Coulibaly 6 février 2024
Diversité de noms chez les Sénoufo
Emmanuel Koffi 17 janvier 2024
Lettre ouverte au Premier Ministre Robert Beugré Mambé

publicité