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Economie

L’Enquête du jeudi : A Abidjan, le télétravail fait bien l’affaire de plusieurs services publics.

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Depuis la semaine dernière, le gouvernement, à travers le ministère de l’économie numérique et de la poste a instauré dans l’administration publique, « le télétravail » ou le travail collaboratif à distance à travers les moyens digitaux. Lutte contre le coronavirus oblige.
Et le ministre de l’économie numérique, Mamadou Sanogo a demandé aux employés de l’administration publique et même privée dont la présence n’est pas nécessaire dans leurs lieux de travail ,d’opter pour cette solution de télétravail.
Mais dans la pratique, qu’en est –il en réalité ?
Lundi 30 mars, il est 10 heures, la cité administrative au Plateau, cœur de l’administration publique ivoirienne, des travailleurs ( une dizaine) ne se bouscoulent pas aux portes des ascenseurs. C’est le calme plat. La plupart des employés sont confinés chez eux.
A la direction de l’office national de l’état civil et de l’identification (ONECI), seul le personnel nécessaire est à la tâche. Et nous sommes reçus par le responsable de la communication, Mamadou Cissé qui nous  explique la décision prise par sa hiérarchie pour continuer à travailler et combattre aussi la pandémie. «  C’est vrai que le télétravail demande beaucoup d’investissements et le gouvernement a déployé des moyens conséquents. C’est pourquoi, vous observez que beaucoup de bureaux sont fermés. Même si nos employés sont confinés chez eux, ils ne sont pas au chômage, bien au contraire. Ils disposent à domicile d’ordinateurs et de connexion internet et depuis quelques jours, nous faisons le point à distance. Aussi, les reunions de direction se font à travers la plateforme que le directeur général, mr Kafana Sitioni nous a demandé de créer. C’est vrai, il faut le reconnaître, le travail connaît un ralentissement, mais le travail à distance est une parade  » nous confie-t-il, tout en précisant que l’opération d’enrôlement  des personnes continuent.
A l’inspection générale du ministère de l’emploi et de la protection sociale, c’est le service minimum.
L’inspecteur général, Bagaté Bolou a trouvé la formule du relais des employés pour éviter que son département ne soit complètement à l’arrêt pendant toute la période que dureront les mesures du gouvernement. « Cette situation crée un ralentissement du travail, surtout que notre ministère ne dispose pas encore suffisamment d’outils informatiques et de connexion internet. C’est pourquoi, j’ai instauré que quatre employés se relayent par semaine et moi, je passe au bureau les jeudis pour évacuer les dossiers en suspens » a t-il expliqué.
A la chambre de commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire ( CCI-CI ), le président Faman Touré a pour sa part appelé les employeurs aussi bien du public que du privé à doter leurs employés d’ordinateurs, tablettes, smartphones, connexion internet,… afin qu’ils puissent travailler à distance. De sorte que le travail ne soit suspendu jusqu’à la levée des mesures de prévention contre le Covid-19.
Dans une agence d’assurance que nous avons visitée, le  télétravail est une réalité. Tous les agents sont en confinement, mais le travail continue et même bien. Comme l’a confirmé le directeur des resources humaines  D. K. Selon lui, l’assurance a depuis quelques années offert aux travailleurs du matériel informatique, notamment des ordinateurs portables dotés de connexion internet afin de faciliter la transmission des données partout où ceux-ci se trouvent.
Nous avons également  décidé de nous rendre chez certains de ces travailleurs qui depuis leur domicile travaillent toujours, par le biais du télétravail.
C’est Aliou Badra Soumahoro du service de communication du ministère de la communication et des médias qui nous reçoit à son domicile des 2 Plateaux dans la matinée du vendredi 3 avril. Mais Aliou Badra est à la tâche. Connecté à son ordinateur portable, il évacue des dossiers à lui sommis par ses supérieurs hiérarchiques . « Pendant cette période de confinement, je travaille encore plus qu’au bureau. Je dispose de tout le matériel pour traiter tout les dossiers qu’on me demande. Hier ( jeudi) , d’ici, j’ai coordonné une rencontre du ministre Sidi Touré avec Radio Côte d’Ivoire. Et tout s’est bien passé . C’est vrai que cette situation est inhabituelle, mais nous ne chômons pas du tout . Je coordonne depuis chez moi avec des collaborateurs du ministre, les thèmes pour les points de presse journaliers qui se passent au ministère de la sécurité. En tout cas, le travail à distance avec les moyens digitaux est le bien venu en cette période de lutte contre le covid-19 » indique Aliou Badra.
Réaction identique pour Bakary Traoré du ministère de l’économie numérique . Pour lui, le télétravail a toujours été de son quotidien. «  Même en temps normal, j’ai toujours travaillé à distance avec mes collaborateurs . C’est vrai qu’en cette période exceptionnelle, nous devons être plus actifs  tant au bureau qu’à la maison . Aujurd’hui ( vendredi), je ne serai pas au bureau, mais j’ai une pile de dossiers à transmettre à mon ministre . A la maison, le travail est continue. Même les week-end , je travaille encore plus  » assure Bakary Traoré devant son ordinateur dans le quartier de Remblais à Koumassi .
Fulbert Yao , lui est journaliste au quotidien ‘’L’Expression’’ dont il a la charge du site web . Habitant la commune de Marcory, il affirme que ses déplacements aux 2 Plateaux qui abrite le siège du journal  se limitent aux réunions de rédaction hebdomadaires qui se font chaque lundi . A part cela et en dehors des conférences de presse, enquêtes,reportages, …  il se consacre entièrement à l’animation du site d’informations de l’Expression , nous fait-il savoir. 
 A la télévision nationale où elle est journaliste, Pascaline Kouamé n’est plus obligé d’aller à la télé pour préparer son émmission. Ell organise désormais ses différents conducteurs à domicile, à l’aide de son smartphone et de son ordinanteur portable. «  Je fais la collecte des infos nécessaires  aux trois flashes d’information qui passent pendant l’émission  « Matin Bonheur » Ces flashes sont : celui de  six heures, consacré aux infos nationales,  de six heures trente relatif aux infos africaines  et de sept heures  qui a trait aux informations internationales.  Je collecte les éléments d’information sur les sites des agences et autres organes avec lesquels la Rti est en partenariat. Ensusite sur cette base, je confectionne les conducteurs que je  soumets à l’appréciation de ma patronne toujours via le net. Et lorsqu’elle les valide, je les mets  à la disposition de la Rédaction et du service montage. Tout cela sans me déplacer », explique avec passion Pascaline Kouamé.
A Fraternité Matin c’est toute la rédaction en ligne de ce groupe de presse qui est confinée à la maison. Toutefois, le site rédactionnel reste fonctionnel, grâce au télétravail , auquel s’adonne quotidiennement tous les journalistes. « Nous nous appuyons sur les nouvelles cntenues dans le journal papier, pour ce qui est des informations nationales à publier. A côté de cela, chaque journaliste collecte dans son quartier ou sa zone de confinement des informations de proximité, à travers des enquêtes express  que nous publions.Quand aux infos internationales, nous visitons nos sources habituelles. Le téléphone aussi nous sert beaucoup pour  obtenir des  compléments d’information ou des précisions.Et tout se passe bien comme si nous étions à la rédaction. Un système informatique a été mis en place qui favorise les échanges,le regroupement, le dispacthing des informations dans les différentes rubriques, tout en étant à la maison. Et cela au quotidien », explique Théodore Kouadio, Secrétaire général de rédaction, responsable de fratmat.info, qui du reste se réjoui de l’accroissement du nombre de visiteurs de son site.Et ce, grâce aux nouvelles de proximité qui sont de plus en plus publiées depuis la mise en place de cette méthode de travail.
 
En dépit de ces témoignages , il apparait que l’option du télétravail, bien que s’insérant dans la continuation des activités professionnelles, ne sert .encore qu’ une minorité  de travailleurs dans l’administration générale. Lesquels  disposent d’un ordinateur et d’une connexion internet. C’est dire qu’une grande proportion de fonctionnaires notamment, en restent encore dépourvus. Pourtant, l’agence nationale du service universel des télécommunications ( ANSUT) avait pourtant  lancé le projet, il y a deux ans : ‘’ Un citoyen, un ordinateur, une connexion’’. A des tarifs battant toute concurrence afin de permettre à de nombreux Ivoiriens d’obtenir ces nouveaux  outils d’informations et de communication. «  L’ANSUT continue de poursuivre ce projet très ambitieux. Mais il faut avouer que bon nombre de nos citoyens s’y interressent peu. Ce qui explique pour ma part cette lenteur. Sinon l’Etat a pris toutes les mesures pour faciliter le paiement par semestre et à des coûts très bàs des ordinateurs  à 40.000 f CFA exceptionnellement pour cette opération. Il a également pris des mesures de facilitation de la connexion internet, avec les opérateurs téléphoniques mobile de la place ( Orange, MTN, MOOV) » regrette Doh Bamba, du service de communication au ministère de l’Economie numérique et de la Poste.
Mais les résultats escomptés restent largement en deçà de l’objectif que s’était  fixé l’ANSUT. Qui était de dôter 4 millions d’Ivoiriens de connexion en moins de deux ans.
Qu’en est-il des agents de l’administration publique et privée en fonction à l’intérieur du pays, par rapport au télétravail ? Disposent –ils d’outils de travail à distance ? Nous n’avons pas pu le vérifier.
 
I. Sékou Koné
 
 
 
 



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