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Politique

Attaque contre la gestion de Ouattara : Ce qui dérange dans les accusations de Soro

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L’ex-président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, a cloué au pilori le régime Ouattara lors de son intervention à la prestigieuse tribune londonienne Chatham House, le vendredi 8 novembre 2019. Il a, en effet, saisi l’occasion offerte par cet Institut royal des relations internationales pour interpeller l’opinion internationale sur le drame qui, selon lui, se profile à l’horizon en Côte d’Ivoire.
«  Il faut sauver la Côte d’Ivoire », a lancé Soro à cette tribune, comme pour alerter la communauté internationale sur le danger qui guette la Côte d’Ivoire à l’approche de l’élection présidentielle de 2020. Et l’ex-président de l’Assemblée nationale de pointer ce qui lui apparaît être la source de menace principale : la Commission électorale indépendante( Cei) et le système judiciaire, en l’occurrence le juge des élections qu’est le Conseil constitutionnel.
« La Commission électorale actuelle va brûler la Côte d’Ivoire et tous ceux qui, de près ou de loin, auront cautionné par leur inaction un tel forfait porteront la terrible responsabilité du sang, de la sueur et des larmes des populations de mon pays ! », a-t-il mis en garde. Et Soro de renchérir : « Pour qu’il y ait une véritable élection présidentielle dans mon pays, la Côte d’Ivoire, il faut de toute urgence retirer le contrôle absolu du processus électoral des mains du président Ouattara et de l’actuelle Commission Electorale soumises à ses partisans ». Très offensif, il a ajouté : « Une élection présidentielle aussi cruciale que celle de 2020 ne peut pas se dérouler sous la confiscation de l’institution électorale et de l’institution judiciaire par l’actuel président de la République, Alassane Ouattara ».
Ce qui gêne dans ces accusations, c’est qu’elles ne sont soutenues par aucun début d’explication ou d’élément probant pour les étayer. Sur quoi se fonde Soro pour parler de « confiscation de l’institution électorale de l’institution judiciaire par l’actuel président de la République, Alassane Ouattara » ? A supposer même qu’il a des raisons de craindre que la Cei actuelle puisse mettre le feu aux poudres, mais quels arguments apodictiques le portent à crier au feu ? On n’en sait pas plus.
Par ailleurs, quand Soro dénonce la gestion du pouvoir de Ouattara, notamment en ces aspects économiques, on peut s’interroger sur la crédibilité de ses dires. A la même tribune, il a, en effet, avancé que « le taux de pauvreté des Ivoiriens est de plus de 48%, selon les mêmes institutions(FMI et Banque Mondiale, ndlr) soit près de la moitié des 25 millions 823 mille Ivoiriens recensés en 2019 » ou que « la Banque Africaine de Développement ( BAD), basée en Côte d’Ivoire, a estimé en 2018, le taux de chômage des Ivoiriens entre 70 et 90% de la population en âge de travailler ». 
A supposer qu’elles soient fondées, ces réalités dénoncées par Soro n’ont pas surgi depuis qu’il est en froid avec ses amis du parti au pouvoir. Premier ministre puis président de l’Assemblée nationale jusqu’en février 2019, il est, évidemment, comptable de la situation qu’il décrit. C’est aussi son bilan. Il ne saurait donc se soustraire de ce supposé passif de l’héritage de la gouvernance Ouattara.
D’autre part, le chiffre sur le chômage qu’il dit tenir de la BAD, qui serait entre 70 et 90 %, est en réalité le chiffre cumulé des emplois vulnérables et des personnes en situation de chômage. Il ne s’agit donc pas du taux de chômage stricto sensu. C’est un chiffre qui prend en compte les personnes au chômage effectif et toute la masse des 93% de citoyens évoluant dans le secteur informel et dont l’emploi est souvent considéré comme vulnérable voire précaire. C’est tout le drame de l’économie ivoirienne, qui repose essentiellement sur le secteur informel. Il y avait donc manifestement une volonté de maquiller quelque peu les réalités, pour des besoins de marketing politique. Sans compter que Soro n’a fait, au passage, aucune proposition pour inverser la tendance.
Karine Koré
 
 
 



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