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Ce jour-là : le 1er mars 1896, la victoire de l’empereur Ménélik II sur les Italiens

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Le 1er mars 1896, l’armée de l’empereur Ménélik II met en déroute les soldats italiens. La bataille d’Adoua clôt la première guerre italo-éthiopienne, débutée en 1885, et met provisoirement un terme aux ambitions coloniales italiennes en Éthiopie.
Vers 5 heures du matin ce dimanche 1er mars 1896, l’armée italienne quitte ses fortifications dans la région du Tigré, dans le nord du pays, pour la ville d’Adoua. Dirigée par le général Oreste Baratieri et composée de 20 000 hommes, elle espère attaquer par surprise l’armée éthiopienne. Si cette dernière est plus nombreuse, avec 70 000 soldats estimés, elle est moins bien équipée que l’armée italienne. Une grande partie dispose de simples boucliers en peaux de bêtes et d’armes blanches traditionnelles.
Les Éthiopiens apprennent que l’armée italienne est en approche. Ménélik II, le Negusse Negest (« Roi des Rois », en amharique) se refuse à attaquer le premier. En attendant la confirmation d’une attaque italienne, il mobilise ses généraux. Parmi eux se trouvent notamment son cousin, le Ras (duc) Mekonnen Welde Mikaél, père du Ras Tafari Makonnen.
L’impératrice Taytu Betul, épouse de Ménélik, le Ras Alula Engida, déjà décisif lors de la bataille de Dogali le 26 janvier 1887 contre la même armée, et Balcha Safo comptent également parmi ses forces.
Une fois l’attaque italienne confirmée, l’empereur laisse le premier assaut à Taytu Betul, avec succès. Les brigades menées par l’empereur attaquent de leur côté : tandis que des renforts éthiopiens continuent d’affluer, la déroute des Italiens devient évidente vers 11 heures. En quelques heures, l’armée italienne est anéantie et les survivants opèrent un repli en Érythrée.

Les velléités coloniales italiennes

Tardivement unifié (1861), le royaume d’Italie ne possède aucune colonie africaine, à l’inverse de la Grande-Bretagne et de la France. Il s’implante dans la Corne de l’Afrique le 15 novembre 1869 avec l’achat de la baie d’Assab, attirée par l’ouverture du canal de Suez quelques mois plus tôt, à l’instar des autres puissances européennes.
Le 5 juillet 1882, l’Italie prend le contrôle du port d’Assab par décret, puis du port de Massaoua en 1885. De ces deux ports érythréens sur la mer Rouge, les Italiens pénètrent en Éthiopie, débutant ainsi la première guerre italo-éthiopienne.
Le traité de Wouchalé le 2 mai 1889, sensé maintenir « la paix et l’amitié » entre les deux pays, se révèlent être un échec. Rédigé en deux langues, la version italienne établit un protectorat sur l’Éthiopie tandis que la version amharique revendique l’indépendance. Ce malentendu relance le conflit entre les deux pays. Désormais empereur, Ménélik dénonce le traité de Wouchalé en 1893, mais ne parvient pas à le renégocier.
Après la création de la Somalie italienne en 1889, puis de la colonie d’Érythrée en 1890, permises par les terres cédées par l’Éthiopie selon le traité de 1889, l’Italie cherche à accroître son influence. Elle envahit à nouveau l’Éthiopie en 1895.
Plusieurs batailles se déroulent alors, aboutissant le 17 septembre 1895 à un appel de Ménélik II à la mobilisation générale contre les forces coloniales. Un appel entendu : en deux mois, une centaine de milliers de soldats sont rassemblés dans divers endroits stratégiques du pays comme Addis-Abeba ou Mekele.

Une déroute italienne

Selon les sources, les pertes italiennes se chiffrent entre 5 000 et 7 000 tués, 1500 blessés et entre 1800 et 3000 prisonniers italiens, tandis que l’on dénombre entre 4 000 à 7000 morts et de 8 000 à 10 000 blessés côté éthiopien. Ridiculisé et menacé, le président du conseil des ministre italien Francesco Crispi est déposé avec son gouvernement peu après la bataille.
La victoire d’Adoua est une véritable revanche pour Ménélik. Après l’échec des négociations en 1893, les Italiens sont contraints à la signature du traité d’Addis-Abeba le 26 octobre 1896. Il clôt la première guerre italo-éthiopienne, et l’Italie reconnait l’annulation du traité de Wouchalé.
Par la ratification du traité d’Addis-Abeba, l’Italie abandonne toute velléité coloniale en Éthiopie
Par sa ratification, l’Italie abandonne toute velléité coloniale en Éthiopie, tout en obtenant la reconnaissance de sa colonie érythréenne. Cette fois, le traité est rédigé en français et amharique, afin d’éviter tout malentendu. La débâcle italienne d’Adoua contraint l’Italie à renoncer à ses ambitions coloniales. Une inspiration ?
Depuis, cet épisode de l’histoire éthiopienne est commémorée chaque année. L’ancien président sud-africain Thabo Mbeki, convié lors des commémorations du 121ème anniversaire de la bataille l’an passé, rappelait le rôle fondateur de cette bataille.
Les guerres de libération après la Seconde Guerre mondiale se sont inspirées de la bataille d’Adoua
« [Les] guerres de libération après la Seconde Guerre mondiale [se sont] inspiré[es] de la bataille d’Adoua. […] En Algérie, en Afrique australe, en Afrique de l’Ouest, en Guinée Bissau : toutes ces victoires, toutes ces luttes suivaient l’exemple qui avait été donné à Adoua, qui avait pris les armes contre le colonialisme et avait réussi. »



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