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Politique

Présidentielle algérienne : Quelle opposition contre Boutef ?

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Si le ridicule tuait, beaucoup seraient sans doute déjà morts en Algérie ; à commencer par le président Abdelaziz Bouteflika, qui a été désigné par son parti, le FLN, pour être son candidat à la présidentielle du 18 avril 2019. Voici donc le grabataire d’El Mouradia reparti, à 81 ans, pour un nouveau tour de piste. Plus que son âge, c’est en réalité son état de santé qui pose problème. Victime d’une attaque cardio-vasculaire en 2013, Boutef n’apparaît qu’épisodiquement en public, ses rares images étant soumises au filtre de ses proches, et on se rappelle cette scène pathétique d’un président partant accomplir son devoir civique en fauteuil roulant, l’air presque absent. 
Depuis six ans donc, nombre de ses compatriotes et les observateurs de la scène politique algérienne se posent des questions sur sa capacité à gouverner. Et pourtant, assure son entourage, le chef de l’Etat tient encore ferme la barre du navire battant pavillon Algérie, gouverne et prend des décisions. A moins que ce ne soit en réalité d’autres qui dirigent pour lui, en son nom, et qui n’ont sans doute pas envie qu’il lâche. Aux premiers rangs de ceux-ci, son frère cadet et âme damnée Said Bouteflika, l’autre frère Nasser Habchi, chef de sa garde, et sa sœur Zhor qui le couve, étant à la fois son intendante, sa cuisinière personnelle et son aide-soignante. Sans oublier l’appareil militaro-sécuritaire, éternel gardien du temple algérien et véritable dépositaire du pouvoir. 
C’est tout juste si le Premier ministre et son gouvernement ne gèrent pas les affaires courantes. A y réfléchir, il y a même une forme de cynisme de la part de tous ces « fidèles » qui, en réalité, ne pensent qu’à eux, à leur propre survie politique et à leurs intérêts, le vieillard cacochyme de Zéralda étant pratiquement otage de son propre entourage. 
Si donc après vingt ans de pouvoir, il est de nouveau sur la ligne de départ le 18 avril prochain, on ne voit pas trop comment, même reclus, il pourrait ne pas franchir la ligne d’arrivée. Dans ces conditions, on comprend que les deux autres partis historiques du pays, le FFS et le RCD, aient décidé de boycotter le scrutin, sans doute pour ne pas servir de faire-valoir à une élection qui semble jouée d’avance. Une autre partie de l’opposition, qui a engagé des discussions dans ce sens mercredi dernier, parviendra-t-elle à s’entendre sur une candidature unique pour affronter le grand malade et néanmoins compétitif Bouteflika ? Et quel rôle pourra véritablement jouer Ali Benflis, l’ancien Premier ministre passé depuis « à l’ennemi », puisqu’il fut déjà son principal challenger aux scrutins de 2004 et 2014 ? 
Qu’importent au demeurant les réponses à ces questions. Abdelaziz Bouteflika, lui, dans sa situation, est paradoxalement peinard ; puisque d’autres se chargeront de battre campagne et de gagner pour lui. Même si cette tragicomédie électorale n’honore pas ce grand pays qu’est l’Algérie. A supposer que le président sortant ait une pleine conscience de la situation, on se demanderait ce qui le pousse à poursuivre cette aventure. 
Issa K. Barry



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