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Politique

Trump tend la main aux démocrates, le temps de son discours sur l'état de l'Union

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Face à une Chambre des représentants hostile à son projet de mur et devant la menace d’un nouveau « shutdown », Donald Trump a lancé un appel à l’unité, mardi soir à Washington, à l’occasion de son deuxième discours sur l’état de l’Union.
Devant les élus des deux chambres du Congrès, le président américain a mis de côté son habituelle rhétorique belliqueuse pour tendre la main aux démocrates… du moins, le temps d’un discours. « La victoire, ce n’est pas de gagner pour notre parti ; la victoire, c’est de gagner pour notre pays », a-t-il déclaré sur un ton solennel.
« Ensemble, nous pouvons rompre avec des décennies d’impasse politique. Nous pouvons surmonter les vieilles divisions, guérir les vieilles blessures, bâtir de nouvelles coalitions, élaborer de nouvelles solutions et libérer la promesse extraordinaire de l’avenir de l’Amérique », a-t-il lancé dans une allocution suivie en direct par des dizaines de milliers d’Américains.
En prenant la parole moins deux semaines après la fin du plus long shutdown (paralysie partielle des administrations fédérales) de l’histoire des États-Unis, le président a voulu se poser en rassembleur, lors de cet exercice annuel qui permet au président d’exposer son programme et sa vision pour l’avenir du pays.
Si une entente sur le mur de la discorde n’est pas trouvée d’ici le 15 février, les États-Unis replongeront une nouvelle fois dans un shutdown et 800 000 fonctionnaires fédéraux tomberont à nouveau au chômage forcé.
Appelant les démocrates au compromis, le promoteur immobilier leur a rappelé qu’ils ont « la responsabilité morale » de protéger leur pays contre « la très dangereuse frontière sud » qui représente une « menace » pour les États-Unis.
« Je construirai ce mur », a-t-il scandé sous une salve d’applaudissements.
Mais pour la première fois, Donald Trump a ouvert la porte à ce que le mur ne soit pas construit sur l’entièreté de la frontière mexicano-américaine, note Julien Tourreille, chercheur à l’Observatoire sur les États-Unis de la Chaire Raoul-Dandurand en études stratégiques et diplomatiques de l’UQAM.
Le mur « sera déployé dans les sections ayant les plus grands besoins », a esquissé Donald Trump. Une habile stratégie, croit Julien Tourreille, qui souligne que « les démocrates auront du mal à refuser cette proposition, puisqu’eux-mêmes ont dans le passé accepté de bâtir ce type de dispositif ».
Candidat pour 2020
Généralement peu à l’aise dans ce type de discours scripté, Donald Trump est apparu relativement détendu et en contrôle, mardi soir.
« Il a livré un bon discours », estime Julien Tourreille. Avant toute chose, parce qu’il a réussi à se positionner très clairement comme le candidat du Parti républicain pour la présidentielle de 2020.
« Il a envoyé le message à ses opposants qu’ils vont devoir travailler dur pour le déloger de la Maison-Blanche », analyse le chercheur.
Après avoir vanté son bilan économique en semant quelques exagérations (« un miracle économique est en train de se produire aux États-Unis »), le président s’en est pris à l’enquête du procureur spécial Robert Mueller, qualifiant l’exercice de « ridicule » et de « partisan ».
Pour une rare fois pendant le discours, les élus républicains sont restés cois. « C’était le moment le plus faible de son discours, qui a créé un malaise dans son propre parti », note Julien Tourreille, qui rappelle d’ailleurs que Bill Clinton s’était bien gardé de tout commentaire sur la procédure de destitution qui avait été enclenchée à son endroit dans son discours sur l’état de l’Union en 1999.
Sommet Trump-Kim
Sur la politique étrangère, le président américain a annoncé que son deuxième sommet avec le leader nord-coréen, Kim Jong-un, aura lieu les 27 et 28 février au Vietnam. « Si je n’avais pas été élu président des États-Unis, nous serions présentement en guerre contre la Corée du Nord », a assuré le président.
Donald Trump a rappelé au peuple vénézuélien qu’il peut compter sur les États-Unis pour l’appuyer dans « sa quête de liberté ». Il a réitéré son soutien au président par intérim autoproclamé Juan Guaidó, qui défie depuis deux semaines le président en exercice Nicolás Maduro.
Le président acariâtre en a d’ailleurs profité pour mettre en garde les Américains contre les dangers du socialisme. « Les États-Unis ne seront jamais un pays socialiste », a-t-il affirmé sur un ton grave.
Restrictions à l’avortement
Après avoir annoncé que sa prochaine grande priorité sera de diminuer les coûts des médicaments et de la couverture d’assurance maladie des Américains, le président a fait savoir qu’il comptait interdire les avortements tardifs.
Une déclaration accueillie très froidement par les nombreuses élues démocrates du Congrès qui s’étaient vêtues de blanc, mardi soir, en hommage au mouvement des suffragettes.
Donald Trump a également demandé au Congrès de débloquer les sommes nécessaires pour s’assurer que les États-Unis sont en mesure d’éradiquer l’épidémie de VIH d’ici dix ans.

UN DISCOURS REPORTÉ

En plus d’embourber le gouvernement dans une paralysie partielle de ses activités, la bataille autour du mur tant souhaité par Donald Trump pour freiner l’immigration illégale au sud de la frontière américaine avait conduit au report du discours sur l’état de l’Union. Une situation exceptionnelle, quasi unique dans l’histoire récente des États-Unis.
Initialement prévue le 29 janvier, l’allocution de Donald Trump avait été reportée par Nancy Pelosi, le 16 janvier, alors que démocrates et républicains se livraient à une véritable guerre de nerfs, en plein « shutdown ».
Le seul autre report du discours sur l’état de l’Union dans l’histoire récente des États-Unis a eu lieu en 1986. La navette spatiale Challenger avait explosé le jour même où le président Ronald Reagan devait prendre la parole devant le Congrès, ce qui avait mené au report de l’exercice.



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