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Politique

Laurent Gbagbo ne rend pas forcément service à son parti

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Vers une césure dans la césure
 
Alors que les spéculations allaient bon train sur la succession de Aboudramane Sangaré, président intérimaire du Front populaire ivoirien (FPI), décédé le 3 novembre dernier, le fondateur du parti vient de mettre fin au suspense le 17 novembre 2018. Tous ceux qui se posaient la question de savoir qui allait désormais garder le temple, en ont la réponse claire : c’est Laurent Gbagbo himself, le fondateur du FPI, qui « assume pleinement la direction du parti », depuis la prison de la Haye. Et pourtant, depuis la mort de celui-là même qui aura lié son destin à celui de Gbagbo, de nombreuses ambitions s’affichaient avec, en première ligne, Simone Gbagbo, considérée comme le n°3 dans la hiérarchie des frontistes après son époux et le regretté Aboudramane Sangaré. La logique voudrait donc que ce soit elle qui prenne les rênes du parti. D’autant qu’elle incarne la légitimité historique du parti pour en avoir été un des 5 membres fondateurs. Mais le célèbre pensionnaire de la prison de Scheveningen a décidé de prendre la garde des fétiches alors que son épouse, qui était annoncée comme la principale favorite pour succéder au n°2 du parti, avait déjà commencé à poser ses jalons en convoquant un secrétariat général d’urgence les heures qui ont suivi la disparition du gardien du temple. Maintenant que le choix ne s’est pas porté sur elle, va-t-elle prendre son mal en patience ou faire dans la résistance ? En tout cas, cette fatwa du christ de Mama, qui sonne tout de même comme un camouflet pour Simone Gbabgo, porte les germes d’une nouvelle césure dans la césure, au sein du parti. Et pour cause :
Le long séjour du fondateur du parti, Laurent Gbagbo, à La Haye avait entraîné une première césure grandeur nature avec la création de l’aile plus conciliante et modérée menée par Affi N’Guessan.
Laurent Gbagbo ne rend pas forcément service à son parti
Si justement, cette fronde a été en partie liée à la crise de la présidence du parti, l’on peut se poser la question de savoir si elle ne sera pas renforcée par Simone Gbagbo qui pourrait aussi être agacée par cette sorte de culte de la personnalité que son époux cultive en décidant de reprendre le contrôle du parti. Ou, peut-être va-t-elle se tracer sa propre voie quand on sait qu’elle compte aussi de nombreux fidèles au sein du FPI ? En tout cas, il n’est pas improbable qu’elle rompe les amarres. Même si le fait de n’avoir pas été amadouée par son mari témoigne d’un manque de confiance. A moins que Laurent Gbagbo n’ait décidé de maintenir personnellement la flamme du parti par purs calculs politiques. D’abord, étant dans les liens de la détention, reprendre la tête du FPI peut renforcer l’argumentaire de sa défense qui s’appuie à l’envi sur le caractère politique dudit procès. Ensuite, dans la perspective de la présidentielle de 2020, s’il se déclare candidat, la pression pourrait être forte sur l’institution judiciaire de Fatou Bensouda, pour demander sa libération. En tout cas, en décrétant la fin du poste d’intérimaire et en décidant de prendre la direction du parti, Laurent Gbagbo ne rend pas forcément service à son parti qui a besoin d’un leader charismatique pour animer la vie politique du parti et renforcer sa présence sur le terrain. Cela dit, il faut craindre que la cohésion du parti ne soit sacrifiée sur l’autel des ego surdimensionnés des uns et des autres. Il est donc à souhaiter que le FPI transcende toutes ses contradictions, afin de jouer toute sa partition sur la scène politique ivoirienne.
Drissa TRAORE



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