L’Abissa 2018, fête traditionnelle de réjouissances et de retrouvailles du peuple N’Zima de Grand-Bassam (sud-est d’Abidjan) s’est déroulée ce samedi 10 novembre mais sans la grande ferveur qui la caractérise.
Les tensions liées à la crise des élections municipales ont menacé la tenue de cette fête. Après des contestations de la jeunesse, un compromis a été trouvé pour que cette fête se tienne mais en une seule journée. C’est donc ce samedi 10 novembre 2018 uniquement qu’ont eu lieu les festivités tant attendues mais sans la chaleur qu’on lui connaît.
La raison est qu’à la base, l’Abissa se tient sur une semaine et attire durant cette période les visiteurs d’autres villes et même des touristes venus goûter à la chaleur de l’évènement.
Aussi, la présence intempestive des forces de l’ordre dans la ville rendait l’atmosphère un peu tendue. Les festivaliers n’ont pu se détendre comme dans les années précédentes.
L’Abissa, c’est aussi la grande sortie du roi qui s’exprime sur les bons et mauvais points de l’année dans son royaume, une sorte de tribunal social. Un aspect qui donnait à cette fête de l’originalité et qui malheureusement n’a pu se faire cette année parce que le roi Désiré Tanoe n’est pas sorti du palais. Et ce retrait du chef des N’Zima est certainement dû à la crise sociopolitique qui secoue la ville de Grand Bassam actuellement.
Une partie de la population lui reprocherait son supposé parti pris lors des élections locales d’octobre 2018.
Larissa Gbaguidi
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Franchement, l'Abissa ne présente pas beaucoup d'intérêt. Si les tenanciers de maquis, restaurateurs et hôteliers de Bassam comptent là-dessus pour faire du chiffre, ils ont tout faux. Il faudrait trouver quelque chose de plus attractif, à commencer par une restauration digne de ce nom du quartier France, dont le classement Unesco ressemble de plus en plus à une arnaque (dans la preatique, elle se traduit par une hausse scandaleuse et injustifiée du prix des prestations, dont la qualité est souvent décevante). Je suis bassamois de coeur mais je suis de plus en plus déçu de Bassam, que j'évite les dimanches et les jours de grande affluence... comme pendant l'Abissa ! Les rues étaient sans embouteillages et des forces de l’ordre étaient déployées en nombre au quatre coin du quartier France de Grand-Bassam, à une trentaine de kilomètres d'Abidjan ce samedi 10 novembre en Côte d'Ivoire. Dans les maquis clairsemés, rares sont ceux à s’être maquillé de kaolin, comme il est de coutume pour l’Abissa, le Nouvel an du peuple N'Zima. En effet, la ferveur n’était pas au rendez-vous cette année. En cause, le roi de Grand-Bassam, "woulae Tanoé Amon" accusé par une partie de la population d’avoir pris fait et cause pour "le candidat" du pouvoir lors des élections locales. « Nous sommes fâchés contre toi le roi, disent certains…L'Abissa, c’est une fête de réjouissance. C’est parce qu’il y a de l’harmonie que l'on fait l'Abissa. Maintenant, si nous la jeunesse sommes fâchés, cela sert à quoi de faire l’Abissa ? » En dépit des tensions, une cérémonie s'est tenue au moins pendant deux heures hier samedi en fin d’après-midi, les tambours n'ont raisonné que pour une vingtaine de minutes. Le peuple n’a pas dansé et le roi contesté n’est finalement pas sorti de son palais pour le saluer. Bref, quand le roi se mêle de la politique, il divise au lieu d'unir son peuple. Le Roi (en principe) ne doit pas choisir de camps politique et doit se mettre au-dessus de la mêlée. On ne peut que regretter cela. Les commerçants, les restaurateurs et les hôteliers de Grand-Bassam (et d'Assinie, Bonoua…) le regrettent aussi amèrement. Cette année 2018, l'Abissa n'a pas fait son plein de visiteurs et de touristes, comme les années précédentes. Les maquis, les hôtels et restaurants sont demeurés vides pendant toute la semaine de l'Abissa. C'est dommage !
Publié le :
11 décembre 2018Par:
papus