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Politique

Le pays brûle, Biya se déroule le tapis rouge

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Et de 7 pour Paul Biya. Hier, 6 novembre 2018, le président camerounais a prêté serment pour la 7e fois consécutive pour un nouveau mandat de sept ans. Il a été réélu à l’issue de la présidentielle du 7 octobre devant sept autres candidats. Il faut dire que cette 7e investiture de  Biya s’est passée dans un contexte assez particulier. En effet, c’est dans une ambiance particulièrement tendue que le Papy de 85 ans s’est engagé « sur l’honneur à remplir loyalement les fonctions » qui lui sont confiées et a juré de consacrer toutes ses forces « à défendre l’intégrité et l’indépendance de la patrie camerounaise ». Pendant qu’il prononçait ce serment, une bonne partie de Yaoundé, la capitale, était comme une ville fantôme. Les forces de l’ordre ayant quadrillé les points névralgiques, prêtes à réprimer les éventuelles manifestations contre cette investiture considérée comme le couronnement d’un hold- up électoral par l’opposant Maurice Kamto qui, revendiquant la victoire, a appelé ses partisans à la résistance pacifique. Il faut le dire, cet impressionnant dispositif sécuritaire, ou du moins de répression, peut traduire une sorte d’aveu du pouvoir, qu’il a des choses à se reprocher sur cette réélection réelle ou supposée de Biya qui  dit avoir remportée avec 71,28% des suffrages. Sinon, ce score refléterait la réalité des urnes que les sbires du vieil occupant au sens propre comme au figuré, du Palais d’Etoudi, n’auraient pas besoin de tenir en respect des opposants afin de pouvoir organiser l’investiture de l’octogénaire président. C’est d’ailleurs la première fois, depuis les 36 ans qu’il s’est installé au  palais d’Etoudi, que Papy Biya se voit aussi contesté à l’issue d’une élection présidentielle.
L’équation Ambazonie est une véritable bombe à retardement
Cela dit, quand le nouvel ancien président jure de défendre de toutes ses forces l’intégrité du territoire, cela fait un peu drôle. Car on fait le constat qu’en plus de la tension qui prévaut à Yaoundé, l’investiture du président camerounais se passe dans un autre contexte où la crise s’intensifie en Ambazonie, du nom de l’Etat que les séparatistes armés entendent créer. En renonçant à s’y rendre pendant la campagne électorale, Biya n’a-t-il pas apporté de l’eau au moulin des indépendantistes qui se sentent outrageusement délaissés par le pouvoir central ? En plus, quand on sait qu’il est, par sa gouvernance approximative, le principal responsable de la dégradation sécuritaire dans les zones anglophones en passe de devenir un no man’s land, l’on est en droit de se demander si son serment de garantir l’unité et l’intégrité du territoire, n’est pas déjà un parjure. Car l’unité territoriale court le risque d’être remise en cause. C’est peu de dire que l’enlèvement de plus de 80 personnes dont 79 élèves, le 5 novembre dernier, à la veille de cette investiture, vient corroborer le fait que le pouvoir central s’enlise dans le bourbier ambazonien. Cette partie anglophone est bien en proie à une flambée de violences. Et visiblement, le président camerounais n’en a cure. En effet, pendant que cette partie du pays brûle, Biya, lui, se déroule, pour la 7e fois consécutive, le tapis rouge pour le palais d’Etoudi. Mais seulement, à 85 ans, pourra-t-il encore y rester tranquillement pendant les 7 prochaines années face aux coups de boutoir des indépendantistes ? C’est dire si l’équation Ambazonie est une véritable bombe à retardement.
Drissa TRAORE
 



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