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Politique

À deux mois du scrutin, la machine à voter divise toujours en RD Congo

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À deux mois des élections générales qui se tiendront le 23 décembre en République démocratique du Congo, les machines à voter choisies par la commission électorale ne rassurent pas l’opposition qui craint des fraudes au profit du pouvoir.
Le consensus sur les modalités du scrutin semble difficile entre la Commission électorale nationale indépendante (Céni) et les vingt-et-un candidats à la présidentielle de la République démocratique du Congo. Et néanmoins, le temps presse. Depuis quelques temps, le débat s'est cristallisé autour de l’épineuse question des "machines à voter" choisies par la commission électorale pour réaliser le scrutin. Conçu par une société privée sud-coréenne Miru Systems, l’outil qui a la forme d’un écran tactile avec imprimante incorporée doit permettre, selon la Céni, de réduire le coût et la logistique de ces élections.
C’est la première fois qu'un matériel électronique de ce type sera utilisé en République démocratique du Congo. Mais l’opposition et des organisations de la société civile rejettent l’utilisation de cet outil, qualifié de “machine à tricher” susceptible de favoriser le candidat du parti au pouvoir, Emmanuel Ramazani Shadary, désigné par Joseph Kabila, en août.
Les démonstrations de la machine à l’intention des populations et de la classe politique n’ont pas pu rassurer les candidats. Pas d’avancée non plus, le 10 octobre, lors d'une nouvelle réunion entre la Céni et les candidats, la deuxième en moins d’une semaine. La première réunion, qui s’est tenue le 4 octobre, coincidait avec la venue d'émissaires des Nations unies appelant les acteurs politiques à trouver “les voies d’un consensus le plus large possible permettant de créer les conditions d’élections réellement crédibles et transparentes se déroulant dans un climat apaisé”.
Des discussions "en queue de poisson”
Malheureusement, selon le candidat de l’opposition, Martin Fayulu, la réunion “s’est terminée en queue de poisson”. Trois candidats ont claqué la porte, même si selon le communiqué de la Commission électorale, “certains candidats et leurs experts ont consenti à suivre des explications techniques, mener un débat pointu et expérimenter la machine à voter afin de sortir des considérations politiques et idéologiques autour de cette technologie électorale”.
Consensus ou pas, “les élections auront bel et bien lieu le 23 décembre", certifie Corneille Nangaa, président de la Céni, contacté par France 24. Et d’ajouter : “Le mot consensus ne se trouve pas dans la constitution. C’est une invention de ceux qui sont entrain de craindre les élections. Trois candidats sur 21 ont quitté la salle. Mais ils n’ont pas dit qu’ils quittaient le processus. Même si 20 candidats sortent du processus, on organisera les élections avec le seul qui restera”.
Lors des concertations, l’opposition a surtout  voulu soulever la question de la légalité de l’usage de cette machine dont l'installation ne figurait pas au départ dans le calendrier électoral. “Nous avons voulu que la Céni et nous, on arrive à la conclusion de savoir si elle est légale ou pas” a expliquéThéodore Ngoy à l’AFP. "Curieusement à la fin, le président Corneille Nangaa nous dit : ceux qui ne veulent pas qu’on ait des discussions techniques, ils peuvent partir. Voilà comment nous avons été traités par Corneille Nangaa. Ceux qui veulent qu’on expérimente la machine à voter, ils restent”.
Des électeurs sans empreintes digitales enregistrées
L’utilisation des machines à voter se fonde sur l’article 47 de la loi électorale, qui stipule que le vote s’effectue "soit au moyen d’un bulletin papier, soit par voie électronique", a clarifié Jean-Pierre Kalamban, un des rapporteurs de la Céni au micro de radio Okapi, une radio indépendante congolaise financée par les Nations unies.
La qualité du fichier électoral préoccupe aussi les candidats. Lors d’un audit réalisé par l’Organisation internationale de la Francophonie en mai, plus de dix millions d’électeurs enrôlés n'ont cependant pas leurs empreintes digitales enregistrées. Cela représente 16,6 % de l’électorat évalué à 43 millions de personnes. L’opposition demande à ce que ces électeurs soient retirés du fichier électoral. “Ce sont des électeurs, ils voteront” rétorque Corneille Nangaa. “La liste des électeurs sans empreintes digitales a été mise à la disposition du public pour raison de transparence. Et parmi les candidats, il y en a certains qui sont aussi sans empreinte digitale. Devons-nous les radier aussi ?”.
Plusieurs livraisons de “machines à voter” ont été déjà réceptionnées par la Céni pour installation dans différentes localités du pays. “Nous sommes à 34 % de déploiement. Et nous avançons’”, a affirmé Corneille Nangaa.
Très attendue, l’élection présidentielle en République démocratique du Congo devrait consacrer la succession de Joseph Kabila, dont le mandat a officiellement pris fin en 2016 après dix-sept années au pouvoir.
 
 France 24



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