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Politique

Côte d'Ivoire : Souhaitons que la loi d’amnistie qui se prépare soit la dernière.

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Larousse définit l’amnistie comme l’acte du pouvoir législatif prescrivant l’oubli officiel d’une ou plusieurs catégories d’infractions et annulant leurs conséquences pénales. De mon point de vue, l’amnistie a un sens quand l’auteur de l’infraction est connu. Le pardon serait-il possible quand l’auteur présumé ne reconnait pas les faits. On pardonne qui ? Le présumé en est quitte, il en sort ragaillardi. On demande à la victime de faire son deuil tandis que le bourreau jubile. Comment sortir de ce dilemme qui freine une vraie réconciliation ?
Le 7 avril 2007 il y a eu une loi d’amnistie dont l’objectif est d’apprendre à pardonner, la réunification des forces armées loyalistes et rebelles, et l'organisation d'élections justes, transparentes, ouvertes à tous. L’observateur bien averti vous dira que l’objectif n’a pas été atteint. D’avril 2007 à 2010 (année d’élection) nous avons vécu dans une période de cessez-le-feu avec des escarmouches régulières. Le pays est resté divisé, il n’y a pas eu de pardon, ni de réunification réelle des forces armées. Avons-nous cherché les causes de cet échec ? Sans se tromper on pourrait penser que les auteurs du coup d’Etat suivi de la rébellion regrettaient de ne pas à avoir atteint leur objectif ; les victimes étaient rongées par le désir de vengeance, leur souffrance est passée par pertes et profits ; les belligérants se regardaient en chien de faïence, ils s’armaient pour une nouvelle confrontation, ils vivaient l’arme au pied. Nous étions dans une situation de trêve. Le feu couvait sous la cendre. Les politiques n’ont pas cherché à extirper le mal par la racine. Et patatras ! Sans surprise le plomb péta en 2010 et s’ensuivit une guerre qui causa plus de 3.000 morts. Depuis sept ans nous vivons dans une période de paix fragile.
Une nouvelle loi d’amnistie est en préparation. Avons-nous cerné tous les contours pour cette nouvelle loi ?  Bien évident elle polira l’image ternie du pays par des années de crise ; les présumés et les condamnés fêteront pour la liberté retrouvée ; les victimes pardonneront et n’oublieront pas les siens et leur souffrance.
Aujourd’hui la société ivoirienne reste divisée ; la réconciliation patine ; la population ne bénéficie pas encore le fruit de la croissance ; elle pense qu’un clan profite les avantages de cette croissance. Nos hommes politiques nous ont habitués à des alliances de circonstance, à de vraies fausses promesses qui débouchent sur les crises postélectorales  (destruction du tissu social) quand leur intérêt n’est pas satisfait.

On demande aux responsables du quatrième pouvoir de désarmer leur plume et leur micro. Qu’on soit du media public ou partisan, celui qui s’oppose ne doit pas être traité de paria, faiseur de coup contre l’ordre établi ; les écrits de manière acerbe, les publications de la rubrique genre ‘’libre opinion’’ avec des critiques virulentes et partisanes enveniment une atmosphère déjà explosive. Le jeu démocratique devrait être objectif et neutre. L’opposant aujourd’hui peut être demain au pouvoir et vice-versa. Certes, par ses actes on peut deviner ce que pense un individu, mais prétendre connaitre tous ses intentions, on risque de se tromper, de le nuire et rendre la situation plus complexe.

Tout être humain est orgueilleux et moins tolérant, il n’est pas le personnage biblique qu’on demande de tendre la joue gauche si quelqu’un le frappe sur la joue droite ; il applique plus la loi du talion. On le voit souvent dans le droit de réponse avec une sensibilité écorchée où on n’accepte pas d’être contredit.

Quand le vin est tiré par les alliances électoralistes il faut le boire ; il ne faut pas se dédire. Si on sait au départ que cette entente renferme des clauses « boiteuses », antidémocratiques, on ne le signe pas, en la signant on devient associé d’une situation qu’on condamne. Le citoyen lambda vous comprendra difficilement.
Les ivoiriens ont tendance de ramener les opinions personnelles à une région, à un clan, à un groupe ethnique, à un individu parce que nos partis politiques se résument en influence prépondérante dans la région du chef charismatique. Une des causes de la brouille entre les militants ou la mort prématurée du parti. Si le leader du sud s’oppose à celui du nord c’est comme la région entière du sud est contre celle du nord. Non ! Pensez ivoirien d’abord avant Akan, Sénoufo, Dan, etc. Nous sommes dans un pays constitué de plusieurs groupes ethniques avec les us et les coutumes différentes, nous arriverons à former une nation si nous faisons un effort d’adaptation, si nous nous évertuons à changer de mentalité.
 Les signes avant-coureurs qu’on entend ne présagent pas la sérénité et la quiétude des ivoiriens qui vivent avec le traumatisme des troubles récentes. Les hommes politiques ivoiriens sont devenus amnésiques des années de souffrance vécues par les ivoiriens Ils ne pardonneront pas les auteurs d’un nouveau dérapage. Nous osons espérer que ce sont les démonstrations du gladiateur montrant ses muscles avant le combat.
 
 
N’goran Brou
Cadre comptable et financier à la retraite



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