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Politique

Forum de coopération entre l’Afrique et la Chine (Focac): Mais attention au désenchantement collectif !

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Depuis hier, 3 septembre 2018, Pékin, la capitale chinoise, vit au rythme du troisième Forum de coopération entre l’Afrique et la Chine (Focac). 54 délégations du continent noir dont une cinquantaine représentées au plus haut sommet de l’Etat, prennent part, aux côtés des dirigeants de l’ONU et de l’UA, à cette réunion de haut niveau autour des questions aussi essentielles que celles de développement et d’échanges économiques.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’Afrique nourrit de grands espoirs dans ses relations avec la Chine qui  vient d’annoncer le déblocage de 60 milliards de dollars pour le développement du continent noir. En effet, rien que la configuration des délégations présentes à ce forum, permet de se convaincre des fortes attentes des Africains de leurs relations avec l’empire du Milieu. Car, c’est à se demander si toutes les têtes couronnées du continent noir, n’ont pas fait le déplacement de Pékin.
Aujourd’hui plus que jamais, une véritable introspection s’impose  aux Africains
C’est dire si le géant asiatique qui se veut aujourd’hui la deuxième puissance économique au monde, apparaît aujourd’hui aux yeux de nombreux Africains, comme la solution la plus appropriée aux nombreux problèmes de développement auxquels le continent est confronté. Et ce ne sont visiblement pas les solutions qui manquent au président Xi Jinping qui, peut-on dire,  a, d’ores et déjà, frappé un grand coup en réussissant à rassembler sous ses cieux, tout le gratin de l’élite dirigeante africaine. Alors, va-t-on vers un impérialisme chinois en Afrique, avec le consentement des Africains eux-mêmes ? La question reste entière même si pour le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, il n’en est rien. Car, après près de soixante ans de fricotage avec l’Occident sans véritables résultats substantiels pour le continent qui continue de tirer le diable par la queue en termes de développement, l’on peut comprendre cette sorte de ruée des Africains vers la Chine qui n’est pas loin de paraître  aujourd’hui comme l’Eldorado.
Mais attention au désenchantement collectif ! Car, si la Chine, comme on le dit, est partie de rien et  a réussi à se hisser là où elle est aujourd’hui, c’est bien plus par le fruit de la discipline, de la rigueur et de l’abnégation au travail que celui du hasard. Or, ce sont là autant de vertus qui font généralement défaut aux Africains dont l’incivisme des populations semble le disputer à la vénalité des dirigeants ; toutes choses qui se présentent aujourd’hui comme autant d’obstacles au développement du continent. C’est pourquoi il y a lieu de croire que tant qu’en Afrique, on ne changera pas fondamentalement de mentalité pour l’orienter dans le sens du développement, tant que nos pays resteront ces républiques bananières gérées à la petite semaine, on aura beau changer de partenaires, le résultat sera invariablement le même au bout du compte : la désillusion. Et dans le cas d’espèce de ce partenariat avec l’empire du Milieu, si l’on n’y prend garde, à l’heure du bilan, l’Afrique sera encore à la case départ , les espoirs ayant été douchés parce que le continent noir n’aura rien tiré de cette coopération qui se voulait pourtant gagnant-gagnant. Quant à la Chine, l’on peut être sûr qu’elle pourra se targuer d’avoir tiré son épingle du jeu.
C’est pourquoi, aujourd’hui plus que jamais, une véritable introspection s’impose  aux Africains. Nous devons avoir le courage et la force de regarder à l’intérieur de nous-mêmes pour faire notre autocritique afin d’adopter les comportements qui seyent au développement.
Le continent noir a besoin  de gouvernance forte et vertueuse, de dirigeants éclairés mais aussi de peuples disciplinés
Autrement, tant que cette nécessaire rupture comportementale ne va pas s’opérer, tant que les détournements de deniers publics et la corruption auront pignon sur rue dans la gestion de la chose publique, tant que le laxisme sera la règle d’or dans nos administrations publiques où le retard et l’absentéisme sont les choses les mieux partagées,  tant que l’incivisme des populations au plus bas de l’échelle se traduira par la défiance de l’autorité de l’Etat et le non-respect des règles établies, tant que etc., l’Afrique courra toujours derrière ce développement qui restera chaque jour un peu plus une chimère. Il est temps, pour les Africains, de prendre conscience et de comprendre que plus que les financements, le continent noir a besoin aujourd’hui de gouvernance forte et vertueuse, de dirigeants fermes et éclairés mais aussi de peuples disciplinés. Et en la matière tout se tient. Car, s’il est difficile pour un chef d’Etat sans vision de mener son peuple vers des lendemains qui chantent, il paraît tout aussi prétentieux et vain pour un dirigeant, fût-il le plus visionnaire, de penser sortir son pays de l’ornière  en se mettant à la tête d’un peuple d’indisciplinés et de laxistes habitués à la courte échelle. Et pour ça, quelles que soient sa bonne volonté et sa sincérité, la Chine n’y peut rien. L’Afrique doit comprendre que c’est une question de choix et d’engagement. En Chine, le denier public est sacré. Quand on y touche indûment, on court le risque de la potence. Or, en Afrique, les détournements et la corruption sont des sports favoris de l’establishment politico-administratif.
« Le Pays » 



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