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La haute cour internationale de Facebook.

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À côté de nos juridictions traditionnelles, est apparue une autre juridiction, appelée la haute cour internationale de Facebook.
La haute cour internationale de Facebook est une juridiction compétente dans les affaires de calomnie, de médisance, de diffamation et de lavage du linge sale des personnes privées en public.
La haute cour internationale de Facebook est saisie par de simples images ou de simples vidéos postées par un facebookeur quelles que soient leurs origines, sur la vie d’une tierce personne, à condition quelles soient juste vraisemblables, pour que aussitôt le procès soit ouvert.
La justice est rendue par des personnes ordinaires, qui sont chargées dans les cas d’espèces qui leur sont présentés de la lourde responsabilité de celer à jamais le sort d’une personne. Ces juges de circonstance, en toute ignorance des principes directeurs du procès civil et pénal, dont la présomption d’innocence, leur semblerait être d’ailleurs purement dilatoire.
 Aucune condition n’est requise pour faire partie de la formation ultra-collégiale de la haute cour internationale de Facebook, si ce n’est avoir un téléphone connecté, avoir du temps, beaucoup de temps à n’en plus savoir quoi faire avec, et avoir un gésier bien rempli de haine gratuite, et surtout le plaisir naturel de trainer son prochain dans la boue le temps d’un commentaire sous la vidéo ou l’image postée sans aucun égard ni pour lui ni pour sa famille.
Le procès comprend deux parties : une première partie qui consiste à lyncher publiquement l’accusé avec des invectives touchant jusqu’à sa famille sans s’en tenir à la substance du procès en cours, et une seconde partie consacrée au procès des juges entre eux-mêmes. C’est la partie la plus intéressante du procès. Un procès commencé par une personne à la barre, se termine toujours par le procès des juges. En effet, la justice de la haute cour internationale de Facebook est une justice totalement partiale. Les jugements, qu’ils soient favorables ou pas, sont rendus en fonction de l’affinité que les juges ont avec l’accusé.
Au vu des milliers de nouvelles affaires que connaissent la haute juridiction de Facebook, aucune mise en état avant jugement ne parait être nécessaire. De toutes les façons la vérité se distingue nettement d’elle-même du mensonge. En plus de cela, si votre affaire se retrouve à la haute cour internationale de Facebook, c’est qu’il y’a forcément une part de vérité dedans. Raison pour laquelle les sentences sont prononcées la plupart du temps, sans texte, ni contexte, sans tour, ni contours, en toute ignorance des tenants et aboutissants des affaires. L’objectif étant de vite tirer une conclusion hâtive des évènements comme si cela était une fin en soi.
Un procès ouvert à la cour internationale de Facebook n’est définitivement fermé et ne tombe aux oubliettes que lorsqu’une autre affaire plus importante venait à survenir, pour que les juges enlèvent leurs bouches de sangsue et leurs griffes de fauves de cette affaire pour saisir aussitôt la nouvelle affaire.
Quel que soit l’issu du procès, les jugements rendus par la haute cour de Facebook sont sans appel.
Comment une technologie aussi avancée a pu donner naissance à une telle sous-culture ?
De récentes études menées par la prestigieuse université américaine de Californie sur le comportement des personnes sur les réseaux sociaux ont tiré deux conclusions :
  • Les insultes et médisances que nous proférons sur les réseaux sociaux sont un excellent moyen d’évacuation des stress et frustrations et notre malheur de tous les jours que notre société actuelle nous inflige.
  • Que les réseaux sociaux permettraient de révéler la vraie personnalité refoulée au fond de chaque personne. En effet, il s’est avéré à la suite d’une enquête menée par des experts que les personnes aux comportements irréprochables dans leur vie de tous les jours sont les plus violentes, et les plus incitatrices à la haine.
Après ces études, les chercheurs sont tous unanimes sur le fait que la meilleure des manières de connaitre une personne, c’est de regarder ses activités sur les réseaux sociaux.
Compte tenu de ces études, assurons-nous désormais, avant de prendre part à un jugement sur Facebook et ternir l’image d’une tierce personne, que notre jugement n’est pas guidé par le stress, la frustration, ou tout simplement le démon qui sommeille en nous.   
C. Sadibou Konaté, Juriste



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